Connaissez-vous "Le Cercle des noyés" ? Pour ceux qui ne le savent pas, il s’agit du nom donné aux détenus politiques noirs en Mauritanie, enfermés à partir de 1987 dans l’ancien fort colonial de Oualata. Le film donne à découvrir le délicat travail de mémoire livré par l’un de ces anciens détenus qui se souvient de son histoire et de celle de ses compagnons.
Réalisé par Pierre Yves Vandeweerd, auteur de plusieurs œuvres cinématographiques en Mauritanie et ailleurs dans le monde. Cette grande figure filmographique a retracé les scénarios horribles vécus par Fara Bâ, personnage principal et narrateur de l’histoire avec ses camarades d’infortune civils et militaires négro-africains arrêtés et reclus dans le mouroir de Oualata qui rappelle d’autres camps sinistres de détention.
Toutes les étapes de cette expérience carcérale fut racontée en 45 mn par Fara Bâ, un ancien bagnard de ce pénitencier où 4 de ses co-détenus ont péri des suites de conditions horribles de séquestration et de privation de nourriture et d’hygiène, de mauvais traitement, de forçat, d’humiliation… Ce témoignage d’un vécu carcéral raconte avec mesure, objectivité et lucidité cette page sombre des années terribles de répression communautaire sans haine, ni esprit revanchard.
Une contribution à la quête de la vérité, un devoir de mémoire, une invitation à la réconciliation nationale, une solution pour dépasser les haines identitaires. Le narrateur rassure, témoigne, sensibilise sous le regard avisé d’un homme qui a partagé avec ses camarades la dure épreuve de l’injustice et de l’intolérance exercées par les forces de l’obscurantisme et de la division.
Heureusement que le "Le Cercle des noyés" ne demande qu’une chose : la vérité et la fin de la barbarie : "Plus jamais ça !". Pour ne pas vous enlever le goût d’aller à la découverte de ce film, limitons-nous à ces quelques pans de ce documentaire qui a été projeté en Europe et en Afrique. En Mauritanie, sa projection était prévue le 21 et juin dans le cadre de la Semaine Nationale du film en cours à Nouakchott.
Il semble qu’en haut lieu, on préfère ajourner sa diffusion pour dit-on accorder aux autorités le temps de se consacrer à tous les dossiers pendants. Le gouvernement de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, n’entend pas censurer le film apprend-on de sources autorisées. Au contraire, il servira de support dans le cadre d’une vaste campagne de réconciliation nationale qui aura lieu en Mauritanie.
D’ailleurs, pour prouver leurs bonnes dispositions à exploiter le support documentaire, les autorités publieront un communiqué de presse pour lever tout équivoque et dissiper les soupçons de censure. Le réalisateur Pierre Yves Vandeweerd est dans nos murs pour assiter à la Semaine Nationale du film consacrée à son œuvre. Ce grand réalisateur a accompli un grand travail sur la Mauritanie. "Le Cercle des noyés" est un succès pour Yves. Pourvu que ce film ne soit pas l’objet d’un naufrage programmé ?
Cheikh Tidjane Dia
source : Le Rénovateur Quotidien (Mauritanie)
Réalisé par Pierre Yves Vandeweerd, auteur de plusieurs œuvres cinématographiques en Mauritanie et ailleurs dans le monde. Cette grande figure filmographique a retracé les scénarios horribles vécus par Fara Bâ, personnage principal et narrateur de l’histoire avec ses camarades d’infortune civils et militaires négro-africains arrêtés et reclus dans le mouroir de Oualata qui rappelle d’autres camps sinistres de détention.
Toutes les étapes de cette expérience carcérale fut racontée en 45 mn par Fara Bâ, un ancien bagnard de ce pénitencier où 4 de ses co-détenus ont péri des suites de conditions horribles de séquestration et de privation de nourriture et d’hygiène, de mauvais traitement, de forçat, d’humiliation… Ce témoignage d’un vécu carcéral raconte avec mesure, objectivité et lucidité cette page sombre des années terribles de répression communautaire sans haine, ni esprit revanchard.
Une contribution à la quête de la vérité, un devoir de mémoire, une invitation à la réconciliation nationale, une solution pour dépasser les haines identitaires. Le narrateur rassure, témoigne, sensibilise sous le regard avisé d’un homme qui a partagé avec ses camarades la dure épreuve de l’injustice et de l’intolérance exercées par les forces de l’obscurantisme et de la division.
Heureusement que le "Le Cercle des noyés" ne demande qu’une chose : la vérité et la fin de la barbarie : "Plus jamais ça !". Pour ne pas vous enlever le goût d’aller à la découverte de ce film, limitons-nous à ces quelques pans de ce documentaire qui a été projeté en Europe et en Afrique. En Mauritanie, sa projection était prévue le 21 et juin dans le cadre de la Semaine Nationale du film en cours à Nouakchott.
Il semble qu’en haut lieu, on préfère ajourner sa diffusion pour dit-on accorder aux autorités le temps de se consacrer à tous les dossiers pendants. Le gouvernement de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, n’entend pas censurer le film apprend-on de sources autorisées. Au contraire, il servira de support dans le cadre d’une vaste campagne de réconciliation nationale qui aura lieu en Mauritanie.
D’ailleurs, pour prouver leurs bonnes dispositions à exploiter le support documentaire, les autorités publieront un communiqué de presse pour lever tout équivoque et dissiper les soupçons de censure. Le réalisateur Pierre Yves Vandeweerd est dans nos murs pour assiter à la Semaine Nationale du film consacrée à son œuvre. Ce grand réalisateur a accompli un grand travail sur la Mauritanie. "Le Cercle des noyés" est un succès pour Yves. Pourvu que ce film ne soit pas l’objet d’un naufrage programmé ?
Cheikh Tidjane Dia
source : Le Rénovateur Quotidien (Mauritanie)