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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

'La question des déportés' : Objet d'une conférence aux jardins Claireafrique à Dakar -


'La question des déportés' : Objet d'une conférence  aux jardins  Claireafrique à Dakar -

Les jardins de la librairie Claireafrique Université de Dakar a abrité vendredi 10 août courant une importante conférence de presse sur le thème " la question des réfugiés mauritaniens", animée par notre compatriote, le Professeur d’histoire à l’UCAD et Enseignant Chercheur à l’Université de Dakar M. Abderrahmane N’Gaidé.

Ont participé aussi à l’animation de ce débat qui a drainé une grande affluence de la diaspora mauritanienne et sénégalaise à Dakar et des responsables du Haut Commissariat aux Réfugiés, le contrôleur retraité M. Pap pour son livre « La vérité sur les frontières entre la Mauritanie et le Sénégal » et le Modérateur et auteur du livre « les relations transfrontaliè res de l’Afrique de l’Ouest », notre compatriote, M. Mody Diop d’Enda Tiers-monde.


Dans son mot de présentation des conférenciers, le Professeur d’Université M. Oumar Ndao, a tout d’abord rappelé que l’organisation périodique de ces débats est devenu une tradition et qu’outre les incidences positives qu’elle peut avoir pour le cloisonnement et les échanges de points de vue et d’expérience, elle est sanctionnée régulièrement par la publication de son contenu dans le bulletin de CODESRIA.



Par la suite, le présentateur s’est interrogé sur quelques passages du livre de M. Pap « La vérité sur les frontières entre la Mauritanie et le Sénégal », lequel abonde en informations « parfois très contestées »- on le verra- sur les délimitations frontalières entre le Sénégal et la Mauritanie, les rives du fleuve en tant que limites de démarcation, les prétentions marocaines sur le territoire mauritanien dont la fameuse borne marquée « Sénégal-Mauritanie », les relations séculaires entre communautés mauritanienne et sénégalaise…etc.


L’interlocuteur Pap était obligé d’aller puiser dans le passé, pour finalement défendre son ouvrage par des recueils d’informations sur l’histoire fugitive de la Mauritanie et du Sénégal avant les années d’indépendance et parfois après, quand les colons se sont introduits pour instaurer avant leur départ tous les foyers de tension. Ces derniers ayant conduit plus tard à décrisper progressivement jusqu’au plus pire, la cohabitation multiséculaire entre les communautés mauritaniennes arabe et négroafricaine.


Après cette intervention, M. Abderrahmane N’Gaidé aborda le principal thème du débat à savoir « la question des déportés », qu’il a préféré commencer par un bref aperçu historique pour mieux situer son analyse. Il a ainsi ajouté : « le conflit sénégalo-mauritanien est né d’un différend « banal » et qui, je pense, entre dans le cadre d’une cohabitation, une longue interdépendance de plusieurs siècles entre éleveurs et agriculteurs. Il aurait du être circonscrit à ses frontières et réglé à l’amiable comme savent le faire les acteurs impliqués ».


Toujours dans sa présentation, le Professeur d’histoire à l’UCAD et chercheur enseignant à l’université de Dakar qui se définit comme « réfugié volontaire », a expliqué l’embrasement des relations entre les communautés mauritaniennes par le souci des politiciens de trouver un point de chute à leur échec. Ainsi dira t-il à propos du dit conflit: « la lourde main de l’Etat a pesé de son poids au point de le dénaturer, d’en infléchir les trajectoires et d’en compliquer les conséquences. Sa dénaturation a conduit à une dérive de la part des gardes frontières mauritaniens ; l’inflexion de ses trajectoires est au soubassement des exactions commises sur de paisibles populations et de la complication de ses conséquences résultent les tueries, la déportation d’authentiques citoyens mauritaniens vers le Sénégal et le Mali ».


Aux questions : à qui profite le crime commis, qui en est le principal ordonnateur, à quelle fin l’exécution de cette tâche devait aboutir…etc ?, Abderrahmane N’Gaidé cherche d’abord à répondre à la question qui préoccupe le plus et dont la solution reste une condition sine qua none de toutes les autres interrogations, à savoir « comment réconcilier les Mauritaniens avec eux-mêmes et entre eux-mêmes? « Pour répondre à cette question, il faut solliciter plusieurs ressources.

D’abord pour compliquer la discussion posons-nous la question de savoir si les Mauritaniens sont brouillés entre/contre eux et s’ils ont réellement besoin de se réconcilier », dit-il. Le conférencier pense que seuls les ennemis se réconcilient et que les Mauritaniens, dans leur majorité, « ne sont pas des ennemis irréductibles – dans le plein sens du terme -– les uns des autres ».

Toujours dans cette conférence, le Professeur parle de l’Etat-monstre, ce pouvoir qui selon lui « avait comme un besoin de transposer sa haine, de la dramatiser afin de la traduire en faits politiques salutaires ». Toujours selon lui : « l’Etat a été au cœur du désordre au point que ne pas se conformer à cet ordre institué devient répréhensible, voire une attitude contraire à la norme générale et acceptée comme une loi fondamentale ; en dépit de ce qu’enseigne la religion que partagent les citoyens mauritaniens ».


Le conférencier parle aussi d’une certaine « passivité face aux événements», quand il souligne que le pouvoir s’est caché derrière la fatalité et la simplicité de « je n’y peux rien », pour donner libre au carnage, ce qui a-t-il ajouté à fait que « la violence était tellement massive, permanente, délibérée, révoltante au point que la passivité devenait suspecte ».

et de poursuivre : « voyager en Mauritanie était devenu infernal vu la multiplication des postes de contrôle et les vexations subies devant des passifs insoucieux voire joyeux. Etre soi-même, posséder des biens, avoir une femme, des enfants, manger, jouir, pleurer, s’habiller en pantalon et chemise bref être une créature d’Allah, tout cela était devenu un délit pour un certain citoyen mauritanien ».


De cette passivité, le conférencier passe à cette part de responsabilité qui doit aujourd’hui interpeller tous les mauritaniens pour réfléchir sur les questions qui « semblent être au soubassement des incompréhensions, des généralisations hâtives qui s’alimentent aux sources légitimes de la douleur », dit Abderrahmane N’Gaidé.


Le conférencier parle aussi de l’amnistie concoctée en disant : « des bourreaux s’accusent entre eux et se pardonnent pendant que la victime, dans sa douleur, reste silencieuse ». et de poursuivre : « en Mauritanie les commanditaires du crime ont fait voter à une assemblée exceptionnelle, une loi d’exception pour s’absoudre de crimes par eux commis alors que leurs mains sont encore tâchées de sang de jeunes et innocentes personnes ».


Abderrahmane N’Gaidé traite avec pertinence et clarté bien des points se rapportant à la question, et à la fin de son intervention, faisant allusion au devoir de mémoire, il ajoute « au-delà des sentiments c’est à la mémoire du peuple mauritanien qu’il faut faire appel, à sa capacité d’ériger cette tragédie en document qui s’insère dans son histoire collective. Qu’elle ne soit pas seulement le « malheur singulier » des Noirs. C’est toute la communauté nationale qui doit exiger la justice et le pardon ».



Le conférencier a salué aussi au cours de sa présentation, l’événement politique consacrant l’arrivée au pouvoir du Président de la République M. Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, qui dira t-il, lutte contre vents et marées pour que les déportés mauritaniens puissent retourner dans leur Patrie et recouvrir dignement leurs droits de citoyenneté.


Après cette intervention, M. Mody Diop a présenté son livre « les relations transfrontaliè res sur l’Afrique de l’Ouest », où il a surtout évoqué l’introduction auprès de l’Union Africaine d’un plaidoyer pour une réelle délimitation des frontière des pays de la zone.


Par la suite, la parole fut donnée aux invités pour faire part de leurs contributions au débat et poser leurs questions. Certains se sont étonnés de l’exiguïté des frontières qu’ils estiment trop abstraites, d’autres se sont interrogés sur les garanties pour que le retour des déportés ne souffre d’aucune fausse note.

Source: LE RÉNOVATEUR
Lundi 13 Août 2007 - 22:00
Lundi 13 Août 2007 - 22:03
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