Ils sont Sénégalais, Maliens, Algériens, Congolais, Marocains... mais aussi Français. En ce dimanche, jour de deuxième tour de scrutin présidentiel en France, ils ont choisi, comme beaucoup d'autres de leurs compatriotes, d'aller accomplir leur devoir civique.
Même si le vote n'est pas obligatoire en France, comme il l'est dans certains pays européens comme la Belgique, ces Français d'origine étrangère se sont pour beaucoup mobilisés en masse pour voter.
La plupart de ceux que nous avons interrogés affirment que c'est ‘’presque une obligation’’ pour eux d'aller accomplir leur devoir civique.
En effet, si beaucoup de Français d'origine étrangère, africaine notamment, ne se sentaient pas autant concernés par les élections dans leur deuxième patrie, ils disent qu'une présidentielle française n'a jamais autant suscité leur engouement.
La raison de cet engouement subite, ils la trouvent dans le discours véhiculé par certains candidats à la présidentielle depuis plus d'un an. Un discours qui, à les en croire, vise à faire porter sur leur tête les difficultés auxquelles la France fait face en ces périodes de crise économique mondiale.
‘’Je suis Français depuis 1999, mais jusque-là je n'étais jamais allé voter à une élection. Mais pour l'élection de cette année, j'ai décidé de me faire entendre’’, explique Mohamed Bangoura, un Franco-malien vivant en France depuis bientôt un quart de siècle.
‘’La France, c'est ma deuxième patrie et je me demande même si elle n'est pas devenue la première car je passe beaucoup plus de temps ici qu'au Mali’’, ajoute M. Bangoura qui se sent comme un ‘’exclu’’ de la société française par certains discours.
Même sentiment pour Moussa Diounkou Gomis qui tout en se disant fier d'être Français se dit outré par le discours stigmatisant de certains responsables politiques français, notamment le Président sortant.
Il dit qu'il serait malgré tout allé voter, mais le fait de se sentir visé l'a davantage incité à accomplir son devoir civique. ‘’En tant que citoyen français, je serais quand même allé voter. Mais, mais le fait d'être stigmatisé en permanence motive davantage les gens à aller voter. On est toujours les premiers à se plaindre de ce que nous vivons, alors c'est très important d'aller voter pour se faire entendre’’, fait-il remarquer.
S'il ne dit pas pour qui il a voté, son discours montre clairement contre qui il a voté. ‘’J'ai apprécié le discours de Hollande qui se pose en rassembleur. Tu sens qu'il respecte son prochain et on voit quel genre d'homme il est ; il a un discours qui rassure le peuple. C'est le contraire de Sarkozy qui nous sort un discours avec que des chiffres ou pour cataloguer l'étranger’’.
Il estime que cette élection pourrait constituer, pour lui, comme pour beaucoup de Français d'origine étrangère, la cerise sur le gâteau d'autant plus qu'il vient de faire élire, le 25 avril 2012, Macky Sall à la tête du Sénégal, son pays d'origine.
‘’Si Hollande gagne, on pourra dire que l'année 2012 sera une bonne année pour la communauté franco-sénégalaise parce qu'après avoir chassé Wade nous aurons chassé Sarkozy ‘’, ajoute M. Gomis.
Mamadou Konaté est sans-papiers et vit en France depuis un peu plus de cinq années maintenant. Il a du mal à comprendre le discours du candidat sortant qui, à son avis, lui fait porter les maux de la société français.
‘’Je travaille depuis que je suis ici, je paye mes impôts et toutes cotisations sociales, alors j'ai du mal à comprendre que Sarkozy pense que nous sommes là pour profiter des aides sociales’’, dit-il précisant que la plupart des immigrés travaillent pour subvenir à leurs besoins et à ceux des leurs restés au pays.
Il affirme qu'il serait heureux de voir Nicolas Sarkozy perdre la présidentielle ‘’afin de ressouder la société française qu'il a divisée’’. ‘’Avec Sarkozy, la France est aujourd'hui divisée, il a monté les Français contre les étrangers, et s'il ne quitte pas le pouvoir, les choses pourraient plus tard se passer mal ‘’, estime t-il.
Mady Camara, ressortissant sénégalais, Président de l'association Alifsi qui accompagne les immigrés dans leur régularisation et leur insertion sociale tient, quant à lui, un tout autre discours. Il pense que Nicolas Sarkozy est aujourd'hui le meilleur candidat pour la France aussi bien pour les Français que pour les immigrés.
‘’Si j'avais été français, j'aurais voté pour Nicolas Sarkozy qui, qu'on le veuille ou pas, a fait ces dernières années beaucoup de choses pour la France et aussi pour les immigrés ‘’, fait-il savoir précisant que le discours foncièrement à droite du chef de l'Etat sortant est loin de ce qu'est l'homme.
‘’Ça c'est le discours électoraliste qu'il faut vraiment regretter et dénoncer. Mais Sarkozy n'est pas un homme qui est aussi inhumain, c'est un homme qui fait ce que les gens n'attendaient pas de lui’’, ajoute t-il rappelant que même s'il a fait expulser des milliers d'immigrés, il a aidé à la régularisation de la situation administrative de nombreux autres sans-papiers.
Il ajoute aussi que contrairement à la gauche, la droite, Sarkozy en premier, se préoccupe de la situation des minorités en France. ‘’La preuve, dit-il, il a pris dans son gouvernement des enfants d'origine immigrée, ce que la gauche n'a jamais fait’’.
source: Apanews
Même si le vote n'est pas obligatoire en France, comme il l'est dans certains pays européens comme la Belgique, ces Français d'origine étrangère se sont pour beaucoup mobilisés en masse pour voter.
La plupart de ceux que nous avons interrogés affirment que c'est ‘’presque une obligation’’ pour eux d'aller accomplir leur devoir civique.
En effet, si beaucoup de Français d'origine étrangère, africaine notamment, ne se sentaient pas autant concernés par les élections dans leur deuxième patrie, ils disent qu'une présidentielle française n'a jamais autant suscité leur engouement.
La raison de cet engouement subite, ils la trouvent dans le discours véhiculé par certains candidats à la présidentielle depuis plus d'un an. Un discours qui, à les en croire, vise à faire porter sur leur tête les difficultés auxquelles la France fait face en ces périodes de crise économique mondiale.
‘’Je suis Français depuis 1999, mais jusque-là je n'étais jamais allé voter à une élection. Mais pour l'élection de cette année, j'ai décidé de me faire entendre’’, explique Mohamed Bangoura, un Franco-malien vivant en France depuis bientôt un quart de siècle.
‘’La France, c'est ma deuxième patrie et je me demande même si elle n'est pas devenue la première car je passe beaucoup plus de temps ici qu'au Mali’’, ajoute M. Bangoura qui se sent comme un ‘’exclu’’ de la société française par certains discours.
Même sentiment pour Moussa Diounkou Gomis qui tout en se disant fier d'être Français se dit outré par le discours stigmatisant de certains responsables politiques français, notamment le Président sortant.
Il dit qu'il serait malgré tout allé voter, mais le fait de se sentir visé l'a davantage incité à accomplir son devoir civique. ‘’En tant que citoyen français, je serais quand même allé voter. Mais, mais le fait d'être stigmatisé en permanence motive davantage les gens à aller voter. On est toujours les premiers à se plaindre de ce que nous vivons, alors c'est très important d'aller voter pour se faire entendre’’, fait-il remarquer.
S'il ne dit pas pour qui il a voté, son discours montre clairement contre qui il a voté. ‘’J'ai apprécié le discours de Hollande qui se pose en rassembleur. Tu sens qu'il respecte son prochain et on voit quel genre d'homme il est ; il a un discours qui rassure le peuple. C'est le contraire de Sarkozy qui nous sort un discours avec que des chiffres ou pour cataloguer l'étranger’’.
Il estime que cette élection pourrait constituer, pour lui, comme pour beaucoup de Français d'origine étrangère, la cerise sur le gâteau d'autant plus qu'il vient de faire élire, le 25 avril 2012, Macky Sall à la tête du Sénégal, son pays d'origine.
‘’Si Hollande gagne, on pourra dire que l'année 2012 sera une bonne année pour la communauté franco-sénégalaise parce qu'après avoir chassé Wade nous aurons chassé Sarkozy ‘’, ajoute M. Gomis.
Mamadou Konaté est sans-papiers et vit en France depuis un peu plus de cinq années maintenant. Il a du mal à comprendre le discours du candidat sortant qui, à son avis, lui fait porter les maux de la société français.
‘’Je travaille depuis que je suis ici, je paye mes impôts et toutes cotisations sociales, alors j'ai du mal à comprendre que Sarkozy pense que nous sommes là pour profiter des aides sociales’’, dit-il précisant que la plupart des immigrés travaillent pour subvenir à leurs besoins et à ceux des leurs restés au pays.
Il affirme qu'il serait heureux de voir Nicolas Sarkozy perdre la présidentielle ‘’afin de ressouder la société française qu'il a divisée’’. ‘’Avec Sarkozy, la France est aujourd'hui divisée, il a monté les Français contre les étrangers, et s'il ne quitte pas le pouvoir, les choses pourraient plus tard se passer mal ‘’, estime t-il.
Mady Camara, ressortissant sénégalais, Président de l'association Alifsi qui accompagne les immigrés dans leur régularisation et leur insertion sociale tient, quant à lui, un tout autre discours. Il pense que Nicolas Sarkozy est aujourd'hui le meilleur candidat pour la France aussi bien pour les Français que pour les immigrés.
‘’Si j'avais été français, j'aurais voté pour Nicolas Sarkozy qui, qu'on le veuille ou pas, a fait ces dernières années beaucoup de choses pour la France et aussi pour les immigrés ‘’, fait-il savoir précisant que le discours foncièrement à droite du chef de l'Etat sortant est loin de ce qu'est l'homme.
‘’Ça c'est le discours électoraliste qu'il faut vraiment regretter et dénoncer. Mais Sarkozy n'est pas un homme qui est aussi inhumain, c'est un homme qui fait ce que les gens n'attendaient pas de lui’’, ajoute t-il rappelant que même s'il a fait expulser des milliers d'immigrés, il a aidé à la régularisation de la situation administrative de nombreux autres sans-papiers.
Il ajoute aussi que contrairement à la gauche, la droite, Sarkozy en premier, se préoccupe de la situation des minorités en France. ‘’La preuve, dit-il, il a pris dans son gouvernement des enfants d'origine immigrée, ce que la gauche n'a jamais fait’’.
source: Apanews