Si on désirait faire tomber les pays sahéliens et sahariens dans un désordre baroque, on ne s’y serait pas pris autrement. Nos éminents géopoliticiens doivent désormais savourer leur œuvre stabilisatrice.
Du Soudan à la Mauritanie, en passant par la Lybie, le Tchad, le Mali et le Niger, le désert échappe désormais à tout contrôle. Exception notoire : l’Algérie. Soyons clairs : les revendications des peuples sahéliens, à commencer par les Touaregs, sont recevables et légitimes. Dépossédés de tout ou presque, et surtout des grands espaces qui caractérisent leur identité même, ils on été, par la construction de tous ces états aux frontières artificielles amputés de leur statut de nomades-grands commerçants et le simple fait de continuer à l’être les a placé dans l’illégalité. Il n’est donc pas question ici ni de l’insurrection touareg, ni de frontières, ni de souverainetés.
Mais tout simplement de l’insoutenable légèreté de l’être politique européen (à commencer par celle du président français), qui morcelle, divise, propage l’entropie suivant des intérêts futiles, éphémères voir simplement audiovisuels ; laisse faire multinationales et hommes d’affaires douteux exploiter et corrompre à leur guise (extraction, hydrocarbures, constructions infrastructurelles, etc.), tout en affirmant que les problèmes chez eux gravitent autour des thèmes sécuritaires « du terrorisme » et de « l’immigration clandestine ».
Mais, s’il en était vraiment ainsi ne fallait-il pas s’y prendre différemment en Lybie ?
Ne fallait-il pas exiger de ceux qui monopolisent l’exploitation de l’uranium mauritanien de faire quelque chose pour fixer les populations surexploitées au lieu de regarder de leurs murs protecteurs les cohortes des damnés de la terre prendre la route du désert?
C’est maintenant que l’on s’aperçoit de la dichotomie malienne ?
Des impasses des - désormais -deux Soudan ? Du chaos enclavant tchadien ? Des transformations poly- trafiquantes et de la criminalisation de l’ancestrale route du sel, désormais monopolisée par des bandits caravaniers et ceux l’Aqmi ?
Il y a du Prométhée dans cette manière de croire que l’on peut tout contrôler, tout diriger, tout déterminer sans demander l’avis de personne et encore moins de ceux qui gèrent cet espace chaotique depuis des millénaires et que l’on peut exploiter à l’infini sans que cela ait des conséquences redoutables. Les morcellements libyen, malien, soudanais, mauritanien sont en grande partie la conséquence d’une politique exogène, parfois foudroyante (Libye) parfois constante et pernicieuse (Mali, Mauritanie), politique abandonnée, comme bien d’autres responsabilités régaliennes, au privé qui, dans le cas africain, est toujours habillée de l’uniforme colonial. Pas un seul potentat local qui ne soit « serviteur » de nos « hommes d’affaires ».
En Tunisie ou en Egypte, ces pratiques ont fini par faire exploser les régimes corrompus. Croit-on toujours qu’en Afrique sub-saharienne cela ne sera pas le cas ? Sur place on fait semblant de croire que les pratiques peuvent rester les mêmes et qu’il suffira d’élargir l’éventail corruptif aux nouveaux protagonistes. Mais ici, où l’on se pavane de l’arrestation d’une poignée de supposés terroristes ou qu’on concoure à celui qui expulsera le plus d’immigrés, ne doit-on pas mettre le holà ? Ou on espère, une fois encore, tirer de cette inconséquence, de cette futilité, de cette immunité des copains et des coquins, un profit politique, toujours renouvelé ?
Source: agoravox
Du Soudan à la Mauritanie, en passant par la Lybie, le Tchad, le Mali et le Niger, le désert échappe désormais à tout contrôle. Exception notoire : l’Algérie. Soyons clairs : les revendications des peuples sahéliens, à commencer par les Touaregs, sont recevables et légitimes. Dépossédés de tout ou presque, et surtout des grands espaces qui caractérisent leur identité même, ils on été, par la construction de tous ces états aux frontières artificielles amputés de leur statut de nomades-grands commerçants et le simple fait de continuer à l’être les a placé dans l’illégalité. Il n’est donc pas question ici ni de l’insurrection touareg, ni de frontières, ni de souverainetés.
Mais tout simplement de l’insoutenable légèreté de l’être politique européen (à commencer par celle du président français), qui morcelle, divise, propage l’entropie suivant des intérêts futiles, éphémères voir simplement audiovisuels ; laisse faire multinationales et hommes d’affaires douteux exploiter et corrompre à leur guise (extraction, hydrocarbures, constructions infrastructurelles, etc.), tout en affirmant que les problèmes chez eux gravitent autour des thèmes sécuritaires « du terrorisme » et de « l’immigration clandestine ».
Mais, s’il en était vraiment ainsi ne fallait-il pas s’y prendre différemment en Lybie ?
Ne fallait-il pas exiger de ceux qui monopolisent l’exploitation de l’uranium mauritanien de faire quelque chose pour fixer les populations surexploitées au lieu de regarder de leurs murs protecteurs les cohortes des damnés de la terre prendre la route du désert?
C’est maintenant que l’on s’aperçoit de la dichotomie malienne ?
Des impasses des - désormais -deux Soudan ? Du chaos enclavant tchadien ? Des transformations poly- trafiquantes et de la criminalisation de l’ancestrale route du sel, désormais monopolisée par des bandits caravaniers et ceux l’Aqmi ?
Il y a du Prométhée dans cette manière de croire que l’on peut tout contrôler, tout diriger, tout déterminer sans demander l’avis de personne et encore moins de ceux qui gèrent cet espace chaotique depuis des millénaires et que l’on peut exploiter à l’infini sans que cela ait des conséquences redoutables. Les morcellements libyen, malien, soudanais, mauritanien sont en grande partie la conséquence d’une politique exogène, parfois foudroyante (Libye) parfois constante et pernicieuse (Mali, Mauritanie), politique abandonnée, comme bien d’autres responsabilités régaliennes, au privé qui, dans le cas africain, est toujours habillée de l’uniforme colonial. Pas un seul potentat local qui ne soit « serviteur » de nos « hommes d’affaires ».
En Tunisie ou en Egypte, ces pratiques ont fini par faire exploser les régimes corrompus. Croit-on toujours qu’en Afrique sub-saharienne cela ne sera pas le cas ? Sur place on fait semblant de croire que les pratiques peuvent rester les mêmes et qu’il suffira d’élargir l’éventail corruptif aux nouveaux protagonistes. Mais ici, où l’on se pavane de l’arrestation d’une poignée de supposés terroristes ou qu’on concoure à celui qui expulsera le plus d’immigrés, ne doit-on pas mettre le holà ? Ou on espère, une fois encore, tirer de cette inconséquence, de cette futilité, de cette immunité des copains et des coquins, un profit politique, toujours renouvelé ?
Source: agoravox