Après le mot chaleureux de bienvenue de notre camarade BA Idy Yéro, secrétaire général de l’AVOMM Belgique, qui a mobilisé avec détermination la diaspora mauritanienne en Belgique, ce fut le tour du camarade Kane Harouna, Secrétaire général de l’AVOMM, de prononcer le discours d’ouverture de la journée.
Chers invités, chers compatriotes,
Nous sommes réunis à Bruxelles (capitale de l’Europe) pour commémorer encore une fois ce triste anniversaire des déportations de citoyens noirs africains de leur pays. Jamais nous n’oublierons cette tragédie. Elle sera toujours vivante dans nos cœurs.
Plus de 120000 citoyens noirs mauritaniens avaient été déportés de force et jetés dans des camps au Mali et au Sénégal. Beaucoup d’entre eux moururent de maladies, de faim et de misère. Je n’évoquerai pas, ici, ces centaines de militaires et civils qui avaient été assassinés à Walata, à Jreida, à Inal, à Azlat, et dans le sud mauritanien entre 1987et 1992 par un régime politique raciste qui avait entrepris de dénégrifier le pays.
Nous nous inclinons à la mémoire de ces martyrs.
J’invite la salle, au nom de l’AVOMM et de sa présidente Rougui DIA, de bien vouloir observer une minute de silence à la mémoire de nos disparus.
Ce régime injuste qui nous gouverne encore et qu’il faut combattre avec plus de détermination est aujourd’hui des plus vivaces. Nous avions espéré un changement suite au départ de Taya, force est de constater que le système est resté intact. Des assassins connus de tous, protégés par le pouvoir d’Aziz, continuent de narguer impunément les victimes. Permettez-moi de saluer, Me Marc Libert ici présent qui lutte de toutes ses forces, et avec une détermination sans commune mesure, pour que justice soit rendue à toutes les victimes du régime criminel de Taya.
Je ne m’appesantirai pas sur la question politique que je veux laisser aux invités Bocar BA, Ciré Ba, Boubacar Diagana et au porte-parole de l’AVOMM Hamdou Rabby SY. Je voudrais rappeler devant notre avocat et devant tous nos invités que l’AVOMM ne faiblira pas, ne tergiversera pas, et sera toujours aux côtés des victimes jusqu’à l’avènement d’un régime juste et démocratique en Mauritanie.
Je ne pourrais pas terminer ce discours sans remercier notre frère Idy BA Secrétaire de l’AVOMM Belgique pour sa disponibilité, son sérieux et sa grande discrétion. «Idy a jaaraama, aan e wonndiibe ma fof ». Mes remerciements vont également au bureau TPMN de Bruxelles qui n’a ménagé aucun effort pour la réussite de cette journée. Transmettez à votre Coordinateur, M. Abdoul Birane Wane, notre salutation militante et notre soutien sans faille pour le triomphe des idées communes que nous partageons. J’associe à mes remerciements l’AJD/MR et l’ODH des partenaires qui nous ont honorés de leur présence.
Au nom de Mme Rougui DIA qui n’a pas pu faire le voyage de Bruxelles, je déclare ouverte cette journée de l’AVOMM dédiée à nos déportés et à nos martyrs.
Kane Harouna
Secrétaire général de l’AVOMM
Préambule à la table ronde
Il y a bientôt près d’un quart de siècle que la communauté africaine noire mauritanienne avait été victime du génocide programmé, planifié et exécuté par le régime de Maouya ould Taya, président de la Mauritanie de 1984 à 2005. De nombreuses contributions ont permis d’identifier la tragédie vécue par une des composantes de la Mauritanie dont le sort semblait être scellé au regard de l’agenda politique, depuis l’indépendance du pays en 1960. Le caractère radicalement raciste et esclavagiste du régime n’est un secret pour personne aussi bien au niveau national, sous-régional, régional qu’international. La volonté de construction d’un Etat arabiste, tribal s’est fondée sur la construction d’une nation à citoyenneté unilatérale. C’est dans le contexte de la politique d’approfondissement du système, que s’inscrit la gouvernance de Mohamed Ould Abdoul Aziz qui a affiché dès son accession au pouvoir en 2008, sa volonté de poursuivre, dans la continuité, l’entreprise d’exclusion et d’expulsion de la composante africaine noire de sa citoyenneté mauritanienne. C’est dans ce contexte de l’actualité brûlante du recensement, ignoble opération d’effacement systématique de citoyens jugés, depuis toujours, comme n’ayant pas le droit de vivre dans leur propre pays, de l’anniversaire des déportations massives de 1989, d’exactions, de massacres, des populations noires que, nous organisons cette journée pour débattre de la question de notre avenir politique et existentiel dans ce que nous continuons de considérer comme étant notre pays. Aux souffrances de l’exil, des privations de l’éloignement, s’ajoutent les mauvaises nouvelles d’une politique qui veut nous priver ni plus ni moins que de notre identité administrative en nous inscrivant dans l’impossibilité de pouvoir jouir d’une existence légale, juridiquement parlant, ce qui veut tout dire. Dans cette phase cruciale, il est urgent de se retrouver pour réfléchir, dans le sens de mettre en avant le défi que Ould Abdoul AZIZ nous a lancé. Quelles perspectives et quelles actions collectives pour construire ensemble un programme de résistance contre la politique génocidaire dont le président Mohamed Ould Abdoul AZIZ est le continuateur à travers la question du recensement ?
Hamdou Rabby Sy
Porte-parole de l'AVOMM
(à suivre)
avomm.com
Il y a bientôt près d’un quart de siècle que la communauté africaine noire mauritanienne avait été victime du génocide programmé, planifié et exécuté par le régime de Maouya ould Taya, président de la Mauritanie de 1984 à 2005. De nombreuses contributions ont permis d’identifier la tragédie vécue par une des composantes de la Mauritanie dont le sort semblait être scellé au regard de l’agenda politique, depuis l’indépendance du pays en 1960. Le caractère radicalement raciste et esclavagiste du régime n’est un secret pour personne aussi bien au niveau national, sous-régional, régional qu’international. La volonté de construction d’un Etat arabiste, tribal s’est fondée sur la construction d’une nation à citoyenneté unilatérale. C’est dans le contexte de la politique d’approfondissement du système, que s’inscrit la gouvernance de Mohamed Ould Abdoul Aziz qui a affiché dès son accession au pouvoir en 2008, sa volonté de poursuivre, dans la continuité, l’entreprise d’exclusion et d’expulsion de la composante africaine noire de sa citoyenneté mauritanienne. C’est dans ce contexte de l’actualité brûlante du recensement, ignoble opération d’effacement systématique de citoyens jugés, depuis toujours, comme n’ayant pas le droit de vivre dans leur propre pays, de l’anniversaire des déportations massives de 1989, d’exactions, de massacres, des populations noires que, nous organisons cette journée pour débattre de la question de notre avenir politique et existentiel dans ce que nous continuons de considérer comme étant notre pays. Aux souffrances de l’exil, des privations de l’éloignement, s’ajoutent les mauvaises nouvelles d’une politique qui veut nous priver ni plus ni moins que de notre identité administrative en nous inscrivant dans l’impossibilité de pouvoir jouir d’une existence légale, juridiquement parlant, ce qui veut tout dire. Dans cette phase cruciale, il est urgent de se retrouver pour réfléchir, dans le sens de mettre en avant le défi que Ould Abdoul AZIZ nous a lancé. Quelles perspectives et quelles actions collectives pour construire ensemble un programme de résistance contre la politique génocidaire dont le président Mohamed Ould Abdoul AZIZ est le continuateur à travers la question du recensement ?
Hamdou Rabby Sy
Porte-parole de l'AVOMM
(à suivre)
avomm.com