Un cadre du Polisario se trouvait récemment à Nouakchott où il a soulevé une nouvelle tempête médiatique. Cette visite a été l’occasion pour un juriste mauritanien de renom d’expliquer que le Polisario n'était pas le bienvenu en Mauritanie. Ce qui a provoqué une onde de choc chez les séparatistes.
Quand «le ministre des Affaires étrangères» du Polisario arrive à Nouakchott, le tollé est garanti. On se souvient, d'ailleurs, que lors du sommet de l’Union africaine à Nouakchott, les 1er et 2 juillet 2018, à l’issue duquel l’organisation panafricaine a décidé de se dessaisir totalement du conflit créé autour du Sahara en laissant l’initiative à la seule ONU, ce même prétendu ministre, Mohamed Salem Ould Salek pour le nommer, a échappé de peu, en pleine conférence de presse, à une bastonnade de la part de journalistes mauritaniens.
Et pour cause: ce personnage, qui passe son temps à se pavaner dans les palaces du monde, avec l’argent du contribuable algérien -comme le confirme Amar Saadani, ancien patron du FLN et numéro trois du pouvoir algérien- avait insulté la mémoire de plusieurs personnalités politiques marocco-mauritaniennes, qui ne sont plus de ce monde.
Ces dernières, dont feu Dey ould Sidi Baba et Mohamed Vall ould Oumeïr, ont été ni plus ni moins qualifiées de «traîtres» par Ould Salek, pour avoir, bien avant l’indépendance de la Mauritanie, prôné un seul Etat entre le Maroc et la Mauritanie.
Vigoureusement recadré et sèchement enjoint à s’occuper de ses affaires, il a fini par se confondre en excuses et autres larmes de crocodile, après avoir mesuré à quel point ces «traîtres» restaient encore très respectés en Mauritanie.
Ce même Ould Salek a fait son retour, deux ans plus tard, à Nouakchott, où il été reçu, jeudi dernier, à la surprise générale, par le nouveau président mauritanien, dont il est pourtant de notoriété publique que le Polisario ne le tient pas en odeur de sainteté.
Ce que Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani ne l'ignore d’ailleurs pas, mais il a apparemment agi de la sorte pour répondre à des demandes insistantes des Algériens, qui ne cherchent par là que l’effet provocateur d’une photo du président mauritanien avec un «émissaire de Brahim Ghali». C’est ainsi, en tout cas, que l’opinion mauritanienne a compris le but inavoué de cette rencontre qu’elle a d'ailleurs trouvée inutile et que rien ne justifiait.
Tout aussi injustifiable fut également la rencontre de ce membre du Polisario avec le patron du parti islamiste modéré du pays, Tawassoul, auquel il a remis, à l’instar de cinq autres chefs locaux de parti, des invitations pour assister au prochain congrès du Polisario. De nombreuses réactions condamnant ces rencontres ont en effet fusé de toutes parts, tant en Mauritanie qu'à l’extérieur.
Mais la réaction qui a vraiment fait enrager le Polisario et ses soutiens est celle venant du professeur Mohamed El-Moctar El-Shinqiti qui a vivement critiqué le président mauritanien Mohamed Oumd Cheikh El Ghazouani pour avoir reçu ce pseudo-ministre des Affaires étrangères du Polisario, qu’il a, au passage, qualifié de «séparatiste marocain». D’obédience islamiste, cet enseignant mauritanien résidant au Qatar, où il dispense des cours de droit public, de sciences politiques et d'histoire des religions dans les universités et instituts supérieurs de Doha, a publié un post sans la moindre ambiguïté sur sa page Facebook.
Consultant attitré de la chaîne Al Jazeera, et spécialiste du monde arabo-musulman, cet universitaire y reproche au parti islamiste mauritanien d’avoir violé ses propres valeurs, car, écrit-il, Tawassoul est censé être un parti «unioniste dans son référentiel idéologique, ses principes et son positionnement. Surtout que cette rencontre porte gravement atteinte aux profondes relations stratégiques, historiques et culturelles entre le royaume du Maroc et la Mauritanie».
Et Mohamed El-Moctar El-Shinqiti d’ajouter que ce «qui est bizarre c’est que cette rencontre intervient au moment où tout laisse prévoir que l’Algérie, qui couvait le Polisario depuis qu’elle lui a donné naissance, est en train de chercher à se débarrasser de ce lourd fardeau, et arrêter son soutien à un mouvement séparatiste et aventuriste qui empoisonne depuis quelque cinq décennies les relations intermaghrébines, en constituant surtout un obstacle au rapprochement algéro-marocain, binôme incontournable de l’UMA».
Enfonçant davantage le clou, Mohamed El Moctar précise que le principe de l’autodétermination dont se gargarise le Polisario n’a jamais constitué une obligation en droit international, et ajoute que la «seule solution réside dans la très sage initiative d’autonomie dans le cadre d’un Etat marocain unitaire».
Comme on pouvait s’y attendre, et après avoir déversé leur venin sur Ismail Ould Cheikh Ahmed, ministre mauritanien des Affaires étrangères qui avait soutenu lui aussi la solution politique marocaine, le 9 novembre dernier, les médias du polisario ont désormais braqué leurs armes sur El-Shinqiti.
Plus d’une dizaine d’articles et des semblants de chroniques, étayés par des approximations qui dénotent d'une ignorance crasse du b-a.ba du droit international, de l’histoire et de la géographie, ont tout simplement rivalisé d’insultes à l’adresse de ce vénérable professeur universitaire mauritanien. Une réaction enragée, particulièrement symptomatique du grand malaise qui sévit actuellement dans les rangs du Polisario.
Par Mohammed Ould Boah
Source : Le360 (Maroc)
Quand «le ministre des Affaires étrangères» du Polisario arrive à Nouakchott, le tollé est garanti. On se souvient, d'ailleurs, que lors du sommet de l’Union africaine à Nouakchott, les 1er et 2 juillet 2018, à l’issue duquel l’organisation panafricaine a décidé de se dessaisir totalement du conflit créé autour du Sahara en laissant l’initiative à la seule ONU, ce même prétendu ministre, Mohamed Salem Ould Salek pour le nommer, a échappé de peu, en pleine conférence de presse, à une bastonnade de la part de journalistes mauritaniens.
Et pour cause: ce personnage, qui passe son temps à se pavaner dans les palaces du monde, avec l’argent du contribuable algérien -comme le confirme Amar Saadani, ancien patron du FLN et numéro trois du pouvoir algérien- avait insulté la mémoire de plusieurs personnalités politiques marocco-mauritaniennes, qui ne sont plus de ce monde.
Ces dernières, dont feu Dey ould Sidi Baba et Mohamed Vall ould Oumeïr, ont été ni plus ni moins qualifiées de «traîtres» par Ould Salek, pour avoir, bien avant l’indépendance de la Mauritanie, prôné un seul Etat entre le Maroc et la Mauritanie.
Vigoureusement recadré et sèchement enjoint à s’occuper de ses affaires, il a fini par se confondre en excuses et autres larmes de crocodile, après avoir mesuré à quel point ces «traîtres» restaient encore très respectés en Mauritanie.
Ce même Ould Salek a fait son retour, deux ans plus tard, à Nouakchott, où il été reçu, jeudi dernier, à la surprise générale, par le nouveau président mauritanien, dont il est pourtant de notoriété publique que le Polisario ne le tient pas en odeur de sainteté.
Ce que Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani ne l'ignore d’ailleurs pas, mais il a apparemment agi de la sorte pour répondre à des demandes insistantes des Algériens, qui ne cherchent par là que l’effet provocateur d’une photo du président mauritanien avec un «émissaire de Brahim Ghali». C’est ainsi, en tout cas, que l’opinion mauritanienne a compris le but inavoué de cette rencontre qu’elle a d'ailleurs trouvée inutile et que rien ne justifiait.
Tout aussi injustifiable fut également la rencontre de ce membre du Polisario avec le patron du parti islamiste modéré du pays, Tawassoul, auquel il a remis, à l’instar de cinq autres chefs locaux de parti, des invitations pour assister au prochain congrès du Polisario. De nombreuses réactions condamnant ces rencontres ont en effet fusé de toutes parts, tant en Mauritanie qu'à l’extérieur.
Mais la réaction qui a vraiment fait enrager le Polisario et ses soutiens est celle venant du professeur Mohamed El-Moctar El-Shinqiti qui a vivement critiqué le président mauritanien Mohamed Oumd Cheikh El Ghazouani pour avoir reçu ce pseudo-ministre des Affaires étrangères du Polisario, qu’il a, au passage, qualifié de «séparatiste marocain». D’obédience islamiste, cet enseignant mauritanien résidant au Qatar, où il dispense des cours de droit public, de sciences politiques et d'histoire des religions dans les universités et instituts supérieurs de Doha, a publié un post sans la moindre ambiguïté sur sa page Facebook.
Consultant attitré de la chaîne Al Jazeera, et spécialiste du monde arabo-musulman, cet universitaire y reproche au parti islamiste mauritanien d’avoir violé ses propres valeurs, car, écrit-il, Tawassoul est censé être un parti «unioniste dans son référentiel idéologique, ses principes et son positionnement. Surtout que cette rencontre porte gravement atteinte aux profondes relations stratégiques, historiques et culturelles entre le royaume du Maroc et la Mauritanie».
Et Mohamed El-Moctar El-Shinqiti d’ajouter que ce «qui est bizarre c’est que cette rencontre intervient au moment où tout laisse prévoir que l’Algérie, qui couvait le Polisario depuis qu’elle lui a donné naissance, est en train de chercher à se débarrasser de ce lourd fardeau, et arrêter son soutien à un mouvement séparatiste et aventuriste qui empoisonne depuis quelque cinq décennies les relations intermaghrébines, en constituant surtout un obstacle au rapprochement algéro-marocain, binôme incontournable de l’UMA».
Enfonçant davantage le clou, Mohamed El Moctar précise que le principe de l’autodétermination dont se gargarise le Polisario n’a jamais constitué une obligation en droit international, et ajoute que la «seule solution réside dans la très sage initiative d’autonomie dans le cadre d’un Etat marocain unitaire».
Comme on pouvait s’y attendre, et après avoir déversé leur venin sur Ismail Ould Cheikh Ahmed, ministre mauritanien des Affaires étrangères qui avait soutenu lui aussi la solution politique marocaine, le 9 novembre dernier, les médias du polisario ont désormais braqué leurs armes sur El-Shinqiti.
Plus d’une dizaine d’articles et des semblants de chroniques, étayés par des approximations qui dénotent d'une ignorance crasse du b-a.ba du droit international, de l’histoire et de la géographie, ont tout simplement rivalisé d’insultes à l’adresse de ce vénérable professeur universitaire mauritanien. Une réaction enragée, particulièrement symptomatique du grand malaise qui sévit actuellement dans les rangs du Polisario.
Par Mohammed Ould Boah
Source : Le360 (Maroc)