Après le politique, c’est l’économique qui inquiète. Plusieurs éléments justifient cette inquiétude grandissante.
La faillite d’Air Mauritanie… faillite annoncée pour les jours qui viennent. Après avoir été le fleuron du ciel ouest-africain, la compagnie nationale périclite sans crier gare. Au moment où on attendait sa reprise. L’Etat semble avoir refusé d’y mettre du sien pour sauver les meubles. Pourtant Air Mauritanie est bien un instrument de souveraineté nationale qui a servi le pays et qui devait, en retour, bénéficier d’une diligence particulière. On dira toujours que les hommes d’affaires sont passés par là. Mais ce sont bien des fonctionnaires nommés par l’Etat, pourtant actionnaire minoritaire depuis la première privatisation, qui ont mis à genoux cette compagnie. C’est bien le laxisme des autorités qui a contribué à détruire ses potentialités. Il est du devoir des nouvelles autorités de recapitaliser la compagnie et de la sauver de la banqueroute.
La nomination par la BCM d’un administrateur pour la BACIM Bank est un autre indicateur inquiétant. Le processus de délabrement du système bancaire est très en avance. Par sa gestion laxiste du passé, par la politique patrimoniale, les autorités ont compromis toutes les chances du système financier national. Elles ont fini par lui préférer l’implantation de succursales étrangères qui se comportent déjà en territoire conquis.
L’information selon laquelle la SNIM risquerait d’être vendue au moment où cette société connaît une embellie certaine. Et au moment où il est prouvé que par son important apport dans l’économie nationale, la première entreprise nationale s’impose comme l’un des fondements de l’édifice national.
La vente des avoirs de Woodside est elle comprise comme un retrait des investisseurs anglo-saxons. Elle peut donc avoir des soubassements politiques.
Pendant ce temps, l’économie nationale souffre atrocement. Les entreprises existantes tournent au ralenti. La politique de restriction entraîne un assèchement qui est fatale à l’activité. Car toute notre économie est un tissu qui se greffe autour du budget de l’Etat. Et ce n’est pas du jour au lendemain que nous pouvons réussir la reconversion.
Le plus grave à mon avis, c’est que ce marasme – appelons-le comme ça, par convenance –intervient à un moment où le Président élu est un économiste, le Premier ministre est un économiste et le chef de l’opposition est un économiste.
Aucune explication ne nous est donnée. Aucun remède ne nous est proposé. Aucune alternative n’est en perspective.
C’est que tout le monde est occupé par le parti du Président. Les uns pour le monter, les autres pour le voir mourir à l’état de projet. C’est finalement la politique qui nous consomme petit à petit. Nous en oublions l’essentiel.
Le challenge est plus aujourd’hui d’inverser les centres d’intérêt et de faire de la politique non pas une source de revenus faciles, mais une ambition et un hobby. Ainsi ce ne sera pas tous les gens qui feront de la politique, mais seulement quelques-uns qui auront fait leurs preuves. La majorité se mettre au travail à ce moment-là. Et nous aurons le changement dont nous avons besoin.
Mohamed Fall O Oumère
Source : La Tribune 368
(M)
La faillite d’Air Mauritanie… faillite annoncée pour les jours qui viennent. Après avoir été le fleuron du ciel ouest-africain, la compagnie nationale périclite sans crier gare. Au moment où on attendait sa reprise. L’Etat semble avoir refusé d’y mettre du sien pour sauver les meubles. Pourtant Air Mauritanie est bien un instrument de souveraineté nationale qui a servi le pays et qui devait, en retour, bénéficier d’une diligence particulière. On dira toujours que les hommes d’affaires sont passés par là. Mais ce sont bien des fonctionnaires nommés par l’Etat, pourtant actionnaire minoritaire depuis la première privatisation, qui ont mis à genoux cette compagnie. C’est bien le laxisme des autorités qui a contribué à détruire ses potentialités. Il est du devoir des nouvelles autorités de recapitaliser la compagnie et de la sauver de la banqueroute.
La nomination par la BCM d’un administrateur pour la BACIM Bank est un autre indicateur inquiétant. Le processus de délabrement du système bancaire est très en avance. Par sa gestion laxiste du passé, par la politique patrimoniale, les autorités ont compromis toutes les chances du système financier national. Elles ont fini par lui préférer l’implantation de succursales étrangères qui se comportent déjà en territoire conquis.
L’information selon laquelle la SNIM risquerait d’être vendue au moment où cette société connaît une embellie certaine. Et au moment où il est prouvé que par son important apport dans l’économie nationale, la première entreprise nationale s’impose comme l’un des fondements de l’édifice national.
La vente des avoirs de Woodside est elle comprise comme un retrait des investisseurs anglo-saxons. Elle peut donc avoir des soubassements politiques.
Pendant ce temps, l’économie nationale souffre atrocement. Les entreprises existantes tournent au ralenti. La politique de restriction entraîne un assèchement qui est fatale à l’activité. Car toute notre économie est un tissu qui se greffe autour du budget de l’Etat. Et ce n’est pas du jour au lendemain que nous pouvons réussir la reconversion.
Le plus grave à mon avis, c’est que ce marasme – appelons-le comme ça, par convenance –intervient à un moment où le Président élu est un économiste, le Premier ministre est un économiste et le chef de l’opposition est un économiste.
Aucune explication ne nous est donnée. Aucun remède ne nous est proposé. Aucune alternative n’est en perspective.
C’est que tout le monde est occupé par le parti du Président. Les uns pour le monter, les autres pour le voir mourir à l’état de projet. C’est finalement la politique qui nous consomme petit à petit. Nous en oublions l’essentiel.
Le challenge est plus aujourd’hui d’inverser les centres d’intérêt et de faire de la politique non pas une source de revenus faciles, mais une ambition et un hobby. Ainsi ce ne sera pas tous les gens qui feront de la politique, mais seulement quelques-uns qui auront fait leurs preuves. La majorité se mettre au travail à ce moment-là. Et nous aurons le changement dont nous avons besoin.
Mohamed Fall O Oumère
Source : La Tribune 368
(M)