À cause de sa position géographique, comme pays partageant plus de 2 300 km de frontières avec le Mali, la Mauritanie reste le pays qui subit le plus l'impact de l'offensive conduite, depuis deux semaines par la France, aux côtés des forces maliennes, pour déloger les islamistes armés du nord du Mali.
Les populations à la frontière des deux pays cultivent, depuis des siècles des relations multiformes, notamment sur les plans culturel, économique et religieux. Ce qui a beaucoup facilité d'implantation et de déplacement des islamistes armés de part et d'autres de la frontière où ils sont présents depuis une dizaine d'années.
La présence de ces terroristes, qu'ils soient du Groupe salafiste pour la Prêche et le Combat(GSPC), d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ou d'autres ramifications de ces groupes (katiba ou Mujao), a considérablement affecté la Mauritanie au cours des dernières années.
Le pays a été frappé à plusieurs reprises par les terroristes. Ainsi des unités de l'armée mauritanienne ont été prises pour cible, faisant des dizaines de morts, notamment à Lemgheiitty, Ghalouiya et Tourine dans le nord du pays. En outre, des enlèvements d'otages occidentaux ont été opérés par ces groupes sur le territoire mauritanien.
Malgré une lutte sans merci menée par les forces de sécurité, ces attaques et prises d'otages ont eu des effets désastreux sur l'industrie touristique qui commençait à prendre son envol.
Ce secteur a été fortement éprouvé et la baisse de la fréquentation a atteint plus de 70% à cause de l'annulation, pour raison de sécurité, du passage en territoire mauritanien du rallye Paris-Dakar. S'y ajoute que les chancelleries occidentales déconseillent la destination Mauritanie à leurs ressortissants ;
Face à cette situation, les autorités mauritaniennes ont adopté, depuis 2010 une nouvelle stratégie pour faire face à la menace terroriste. Cette stratégie est se basée sur des frappes préventives, très souvent en territoire malien, pour bouter le danger hors des frontières.
Ces frappes préventives ont été précédées de restructurations profondes des unités de l'armée mauritanienne dont certaines ont été constituées sous forme de groupements spéciaux de lutte contre le terrorisme. Pour l'entrainement de ses unités, l'armée mauritanienne a sollicité l'appui de partenaires comme la France, les Etats-Unis, l'Espagne et la Grande Bretagne.
Parallèlement à la mise en place de ces unités, l'armée mauritanienne s'est dotée d'avions de combat capables d'appuyer ses troupes au sol au cours des fréquentes excursions menées contre les camps d'entrainement d'AQMI dans le nord du Mali.
Avec cette nouvelle stratégie, qui prend également en compte le contrôle des frontières à travers la création de corridors sécuritaires, les activités des groupes terroristes et des trafiquants inter frontaliers de tous genres ont été presque jugulés du côté mauritanien.
Mais, son voisin malien restait pendant ce temps le vendre mou de la lutte anti-terroriste dans la bande sahélo-saharienne. Et la crise libyenne a aggravé la situation en permettant aux terroristes de se réarmer lourdement. Cette situation a favorisé l'entrée en ligne des islamistes armés qui ont occupé les villes du nord du Mali qu'ils ont fait tomber et maitrisé sans coup férir eu égard aux multiples faiblesses de l'armée malienne.
Aujourd'hui, la situation a évolué avec l'opération Serval que les Français ont déclenchée avec pour objectif d'aider l'armée malienne à freiner l'avancée des islamistes qui menaçaient le sud malien. Plusieurs ouyest-africains ainsi que le Tchad participent à cette offensive avec comme finalité d'empêcher l'embrasement de toute la région depuis l'Algérie, jusqu'au Nigéria, en passant par le Niger et par la suite créer un lien direct avec les organisations islamiste armées présente dans la corne de l'Afrique.
Face à l'offensive française, les autorités mauritaniennes avaient écarté toute participation à cette guerre en se limitant "à la défense des frontières". Une position qui s'apparente à celle de l'Algérie annoncée ces derniers jours.
Toutefois, le chef de l'Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, au cours d'une visite aux Emirats Arabes, la semaine dernière, le président mauritanien avaient laissé entendre "la possibilité" de l'engagement de la Mauritanien dans l'offensive contre les islamistes armés du nord du Mali, "si Bamako en exprime la demande".
En réalité, il demeure difficile, voire impossible pour un pays comme la Mauritanie, d'échapper à cette guerre. Les dirigeants mauritaniens connaissant parfaitement et mieux que quiconque, le dossier malien, restent incontournable dans toute solution au nord du Mali.
Mais, une éventuelle participation de la Mauritanie à la guerre dans le nord du Mali a provoqué une vive polémique au sein de la classe religieuse et de la classe politique.
Chez les oulémas, les uns sont opposés à toute participation à, une guerre "menée par des non musulmans contre des musulmans". Cette tendance est forte du positionnement en sa faveur du directeur du centre de formation des oulémas, le Cheikh Mohamed El Hacen Ould Dedew. Une personnalité religieuse faisant figure de référence à travers le monde.
Pour les autres oulémas, cette guerre est une lutte contre la violence aveugle (terrorisme) qui ne fait aucune distinction entre un musulman et un non-musulman.
Au niveau de la classe politique, les partis mauritaniens sont également divisés par rapport à cette question.
Le parti "Tawassoul" des islamistes modérés, ainsi que la Coordination de l'opposition démocratique (COD, 11 partis d'opposition) condamnent cette guerre et mettent en garde contre tout engagement dans les nord du Mali des force mauritaniennes au coté de la France. Ils estiment qu'il s'agit d'un conflit déclenché pour des intérêts "expansionniste" ou "colonialiste" de la France pour garder sa sphère d'influence dans le Sahel
En revanche, d'autres partis, notamment de la majorité, "saluent" l'intervention de la France et estiment "qu'elles méritent d'être soutenue".
Pour certains analystes, la pression continue exercée par les troupes françaises sur les islamistes armés risque de contraindre ces derniers à tenter une percée du dispositif des forces mauritanienne déployée sur la frontalière. La Mauritanie serait alors contrainte de s'impliquer directement dans ce conflit.
Source: Xinhua
Les populations à la frontière des deux pays cultivent, depuis des siècles des relations multiformes, notamment sur les plans culturel, économique et religieux. Ce qui a beaucoup facilité d'implantation et de déplacement des islamistes armés de part et d'autres de la frontière où ils sont présents depuis une dizaine d'années.
La présence de ces terroristes, qu'ils soient du Groupe salafiste pour la Prêche et le Combat(GSPC), d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ou d'autres ramifications de ces groupes (katiba ou Mujao), a considérablement affecté la Mauritanie au cours des dernières années.
Le pays a été frappé à plusieurs reprises par les terroristes. Ainsi des unités de l'armée mauritanienne ont été prises pour cible, faisant des dizaines de morts, notamment à Lemgheiitty, Ghalouiya et Tourine dans le nord du pays. En outre, des enlèvements d'otages occidentaux ont été opérés par ces groupes sur le territoire mauritanien.
Malgré une lutte sans merci menée par les forces de sécurité, ces attaques et prises d'otages ont eu des effets désastreux sur l'industrie touristique qui commençait à prendre son envol.
Ce secteur a été fortement éprouvé et la baisse de la fréquentation a atteint plus de 70% à cause de l'annulation, pour raison de sécurité, du passage en territoire mauritanien du rallye Paris-Dakar. S'y ajoute que les chancelleries occidentales déconseillent la destination Mauritanie à leurs ressortissants ;
Face à cette situation, les autorités mauritaniennes ont adopté, depuis 2010 une nouvelle stratégie pour faire face à la menace terroriste. Cette stratégie est se basée sur des frappes préventives, très souvent en territoire malien, pour bouter le danger hors des frontières.
Ces frappes préventives ont été précédées de restructurations profondes des unités de l'armée mauritanienne dont certaines ont été constituées sous forme de groupements spéciaux de lutte contre le terrorisme. Pour l'entrainement de ses unités, l'armée mauritanienne a sollicité l'appui de partenaires comme la France, les Etats-Unis, l'Espagne et la Grande Bretagne.
Parallèlement à la mise en place de ces unités, l'armée mauritanienne s'est dotée d'avions de combat capables d'appuyer ses troupes au sol au cours des fréquentes excursions menées contre les camps d'entrainement d'AQMI dans le nord du Mali.
Avec cette nouvelle stratégie, qui prend également en compte le contrôle des frontières à travers la création de corridors sécuritaires, les activités des groupes terroristes et des trafiquants inter frontaliers de tous genres ont été presque jugulés du côté mauritanien.
Mais, son voisin malien restait pendant ce temps le vendre mou de la lutte anti-terroriste dans la bande sahélo-saharienne. Et la crise libyenne a aggravé la situation en permettant aux terroristes de se réarmer lourdement. Cette situation a favorisé l'entrée en ligne des islamistes armés qui ont occupé les villes du nord du Mali qu'ils ont fait tomber et maitrisé sans coup férir eu égard aux multiples faiblesses de l'armée malienne.
Aujourd'hui, la situation a évolué avec l'opération Serval que les Français ont déclenchée avec pour objectif d'aider l'armée malienne à freiner l'avancée des islamistes qui menaçaient le sud malien. Plusieurs ouyest-africains ainsi que le Tchad participent à cette offensive avec comme finalité d'empêcher l'embrasement de toute la région depuis l'Algérie, jusqu'au Nigéria, en passant par le Niger et par la suite créer un lien direct avec les organisations islamiste armées présente dans la corne de l'Afrique.
Face à l'offensive française, les autorités mauritaniennes avaient écarté toute participation à cette guerre en se limitant "à la défense des frontières". Une position qui s'apparente à celle de l'Algérie annoncée ces derniers jours.
Toutefois, le chef de l'Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, au cours d'une visite aux Emirats Arabes, la semaine dernière, le président mauritanien avaient laissé entendre "la possibilité" de l'engagement de la Mauritanien dans l'offensive contre les islamistes armés du nord du Mali, "si Bamako en exprime la demande".
En réalité, il demeure difficile, voire impossible pour un pays comme la Mauritanie, d'échapper à cette guerre. Les dirigeants mauritaniens connaissant parfaitement et mieux que quiconque, le dossier malien, restent incontournable dans toute solution au nord du Mali.
Mais, une éventuelle participation de la Mauritanie à la guerre dans le nord du Mali a provoqué une vive polémique au sein de la classe religieuse et de la classe politique.
Chez les oulémas, les uns sont opposés à toute participation à, une guerre "menée par des non musulmans contre des musulmans". Cette tendance est forte du positionnement en sa faveur du directeur du centre de formation des oulémas, le Cheikh Mohamed El Hacen Ould Dedew. Une personnalité religieuse faisant figure de référence à travers le monde.
Pour les autres oulémas, cette guerre est une lutte contre la violence aveugle (terrorisme) qui ne fait aucune distinction entre un musulman et un non-musulman.
Au niveau de la classe politique, les partis mauritaniens sont également divisés par rapport à cette question.
Le parti "Tawassoul" des islamistes modérés, ainsi que la Coordination de l'opposition démocratique (COD, 11 partis d'opposition) condamnent cette guerre et mettent en garde contre tout engagement dans les nord du Mali des force mauritaniennes au coté de la France. Ils estiment qu'il s'agit d'un conflit déclenché pour des intérêts "expansionniste" ou "colonialiste" de la France pour garder sa sphère d'influence dans le Sahel
En revanche, d'autres partis, notamment de la majorité, "saluent" l'intervention de la France et estiment "qu'elles méritent d'être soutenue".
Pour certains analystes, la pression continue exercée par les troupes françaises sur les islamistes armés risque de contraindre ces derniers à tenter une percée du dispositif des forces mauritanienne déployée sur la frontalière. La Mauritanie serait alors contrainte de s'impliquer directement dans ce conflit.
Source: Xinhua