LES NOUVEAUX ACCORDS APE - ACP : GRANDE BRADRIE AFRICAINE EN PERSPECTIVE

Quand on me parle d'accord partenarial, en général, c'est un échange à même hauteur, gagnant-gagnant ou donnant-donnant.

Oui sauf que ca c'est peut-être valable en amour, en tagadaboumboum tsointsoin, mais pas en ce qui concerne le commerce équitable avec l'Afrique, la Caraibes et les pays du Pacifique.

Outre que depuis 2002, l'Union Européenne poursuit ses négociations à coup de fouet avec les pays ACP, il m'apparait important de vous faire un petit cours d'histoire commerciale-esclavagiste. Rassurez-vous ce ne sera pas long et pas besoin d'être un Socialiste ayant obtenu une promotion sociale pour y comprendre quelque chose. Avec moi, même les théories les plus tarabiscottées deviennent un jeu d'enfant.

En 1689, un dénomé COLBERT, pressa son patron, le Roi Soleil de s'engager dans la traite négrière au travers du Code Noir. Non content de trafiquer du "bois d'ébène," le Royaume de France organisa le commerce des produits à son unique profit. Les colonies ne pouvaient ni vendre ni acheter tous produits manufacturés hors du commerce unique avec le Royaume. Aujourd'hui encore, malgré la départementalisation, cette ignomie esclavagiste perdure. Un petit planteur de bananes guadeloupéen ne peut vendre le produit de sa récolte directement à ses voisins sud-américains. Il faut absolument que la France mette son grain de sel dans nos affaires et vienne nous empoisonné l'existence. Cela a fait le bonheur des békés qui, eux, s'en sont donné à coeur joie dans l'exploitation des terres caraibéennes qu'ils voudraient voir transformés en club med grandeur nature. Et nous autres Antillais ne serions que les serviteurs de ses messieurs dames tourismes en goguette. Voilà en quoi consistent les accords ACP. En fait ce n'est ni plus ni moins qu'une autre forme d'esclavage.

Et c'est ce à quoi aujourd'hui Sa Majesté la Banque Mondiale et le Fond Monétaire de l'Infamie veulent nous soumettre. Au travers de ses accords commercieux qui n'engagent que ceux qui veulent bien y croire, c'est àdire les pseudos-dirigeants d'Afrique et leurs clique raptologiques, on voudrait faire du continent berceau de l'humanité, un terrain de chasse ou seuls les chasseurs auraient des droits au détriment des lions. C'est un peut comme si vous alliez chez votre épicier du coin et que vous décidiez vous-même du prix de la marchandise que vous voulez acheter et que l'épicier, vu la concurrence dans le quartier, ne pourrait même pas vous dire d'aller voir ailleurs si le beurre et la patrone sont meilleurs et moins chers.

Comme on le dit souvent, le client est roi mais en plus, dans le cadre des Accords de Partenariat Economiques avec les ACP il aurait le droit de cuissage qu'il exercerait sans complexe et à volonté sur toutes les femmes de la famille de l'épicier. Ce que le-dit client Européen n'accepterait pas si l'Arabe ou l'Africain "du coin" se mettait à lorgner sur sa bonne-femme ou sa fille.

Mais nous savons tous qu'en ce qui concerne les rapports Europe-Afrique qui, comme dans tous les couples mixtes, sont ambigus, ce qui domine c'est l'exception et non la règle. Sauf quand celle-ci sert à taper sur les doigts des dirigeants africains pour leur rappeler qui donne les ordres et qui leur a permis d'accéder ou de se maintenir au pouvoir.

Alors une fois de plus, ces accords sélés-rats seront dramatiquement dévastateurs pour l'Afrique. Les difficultés économiques seront génératrices d'encore plus de pauvreté, encore plus de misère, encore plus de troubles politiques (guerres, répressions, famines etc, etc, ...)° et donc une immigration massive forcée vers les remparts européens. A terme donc, la destabilisation du continent (cela dit c'est déjà le cas) et surtout un génocide par substitution selon la formule du Grand Césaire.

Bon vous direz, Mariam, faut toujours qu'elle noircisse la situation. Mais avouez qu'à force de pacte colonial, d'aide au crédit, de plans d'ajustement pris en pleine tronche, nos dirigeant du radeau africains sont sommés de ratifier les accords au plus tard le 31 Décembre 2007. Parce qu'après ca leur coutera la peau du popotin, et qu'il ne restera plus aux africains que le droit de pleurer sur leur pauvre sort. La concurrence auquelle ont veut soumettre l'Afrique face aux pays fortement industrialisés, c'est comme si on mettait en concurrence Marie-Jo Pérec et une cul-de-jatte. Les jeux sont déjà fait et les bookmakers européens s'en foutent plein les poches au détriment de l'handicapée. Comme le dirait certains "c'est le renard libre dans le poulailler", oui et des "Poules" y'en a de plus en plus en Afrique. Sauf que celles auxquelles je fais allusion ont très peu de risque d'attraper la grippe aviaier mais plutot le SIDA, comprenne qui voudra.

Mais, comme vous le savez, même dans les pires moments je ne peux m'empêcher d'avoir un peu d'humour. En effet, vu que les Africains seront obligés de venir se vendre eux-même en Europe et pour un tarif défiant toute concurrence, on pourra enfin trouver près de chez soi des informaticiens maliens, des ingénieurs congolais, des mathématiciens camerounais, le tout garantie 100% d'origine, sans OGM et surtout corvables à merci et interchangeables à volonté. Cela nous changera des sampiternels laveurs de carreaux, terrassiers, éboueurs, revendeurs d'amulettes, et autres immigrés qui, eux non plus, n'ont pas choisi de l'être.

Et puis en ces temps de restrictions budgétaires, notre Ministre du Déshonneur et de l'Affront National, le bien nommé Hortefeux, épargnera à la France des dépenses supplémentaires puisqu'il n'aura plus besoin de sélectionner sur place les éventuels candidats à l'immigration vu que ceux-ci seront obligés de se vendre eux-même sur le marché français.

Et c'est là qu'une fois de plus l'Afrique c'est comme le loto, c'est facile, c'est pas cher, et surtout rapporte très très gros.

Mariam SERI SIDIBE