La Mauritanie est actuellement entraînée malgré sa sainte religion l'Islam, dans un tourbillon qu'elle ne pourra pas contourner en raison de l'ampleur du trafic de la drogue sur son territoire et de l'extrême porosité de ses frontières. A cela, s'ajoute aussi la fragilité de ses systèmes de défense contre un phénomène qui a empoisonné les économies des pays latino-américaines. Aujourd'hui, la question de la drogue est devenue une réalité incontournable avec l'arrestation de 8 personnes déférées devant le procureur de la république de la ville de Nouadhibou.
Ainsi brusquement et sans aucun préavis, la Mauritanie s'est transformée en un Las Vegas en plein désert où tous les fléaux et des pratiques de tous genres se côtoient : mafia, drogue, prostitution avec deux différences essentiels.
La première, c'est que ces activités en Mauritanie se déroulent dans la clandestinité et selon les exigences du secret et de l'intimité. Et le plus dangereux, est l'existence d'une complicité très souvent de la part des hautes personnalités politico-économiques et même des autorités, comme l'avait souligné si bien l'ex président Mohamed khouna Ould Haidallah dans une lettre ouverte adressé au président Sidi Mohamed Ould Chekhe Adbellahi Nous citons : "On peut donc Monsieur le Président, se demander pourquoi toute cette mise en scène ?
Cherche-t-on par là à détourner l'attention de l'opinion sur les cas de plusieurs dizaines de trafiquants connus de tout le monde et qui continuent á circuler à bord de VX dans les rues de Nouakchott et de Nouadhibou sous les regards complices de l'administration ? " fin de citation
Dans le cadre de cette affaire et déjà au début de la deuxième semaine de mai, 2 français ont été inculpés et placés en garde à vue avec 7 autres présumés arrêtés dans la capitale économique. L'affaire était tellement fracassante pour les nouvelles autorités qui devant les pressions qui fustigent de toute part, notamment des partis de l'opposition étaient obligées de sortir de leur mutisme. C'est dans cet élan de contestation que le porte-parole du gouvernement et ministre de la Fonction Publique et de la Modernisation de l'Administration M. Abdel Aziz Ould Dahi a organisé d'urgence une conférence de presse en compagnie du ministre de la culture et de la communication ; histoire d'informer l'opinion publique nationale et internationale de la façon dont les autorités comptent traiter l'affaire de drogue d'une extrême dangerosité pour toute la nation.
Selon les informations recueillies à l'occasion de cette conférence de presse, 23 personnes ont été suspectées de partie prenante dans l'affaire de la drogue et ont été auditionnées avant de se voir libérer pour insuffisance de preuves.
Actuellement, l'évolution du dossier de la drogue a permis de lever tout équivoque sur l'implication de prêt ou de loin du leader du Front Populaire M. Mohamed Lemine Chibih Ould Cheikh Melainine, lequel a été dégagé de toute poursuite judiciaire suite à son audition lundi dernier ( 14 mai) par le procureur de la République Régional.
Sur le plan des poursuites, d'autres personnes impliquées dans l'affaire de la drogue, dont de gros bonnets sont toujours en cavale. Les enquêteurs semblent orienter leurs investigations en direction du fils de l'ex Président Mohamed Khouna Ould Haidalla, en l'occurrence Sidi Mohamed, de 2 autres mauritaniens et les deux pilotes européens du bimoteur.
Des investigations qui peuvent conduire à l'accusation des hautes personnalités dans l'ancien et actuel régime.
Pour certains observateurs, la nouvelle tournure que prendra le dossier de la drogue, va certainement faire découvrir le nom des personnes importantes sur le plan national, et donnera, certes, une empreinte à caractère sécuritaire malgré la tentative de marchandage du sujet qui prend forme d'un règlement de compte politique dans le but de cerner un certain nombre précis des éléments dans un angle restreint.
De l'opinion publique, c'est dans ce contexte qu'intervient la démission du commissaire Abdaty Ould Siny. A cet effet, de sources bien informées, nous apprenons que le dit commissaire a dû démissionner suite aux pressions exercées sur lui par des personnes influentes de la sphère de l'État.
Il faut souligner que le Commissaire en question avait nié dans une déclaration, tout lien de sa démission avec cette affaire de drogue.
Pourtant, du point de vue des praticiens, il était le premier responsable qui devrait procéder à l'investigation dans cette affaire en tant que Directeur de la police judiciaire et de la Sûreté publique.
JUSQU' AU MAROC
Au Maroc, l'arrestation la semaine dernière d'un français au poste de douane du poste-frontière "Bir Gandouz", au volant d'un véhicule de type 4X4 immatriculé en France en provenance de Dakhlet-Nouadhibou, avec à bord une quantité de 28 kg de cocaïne pourrait donner une nouvelle piste de taille aux enquêteurs, surtout si une coopération maghrébine pour affronter la menace de la drogue arrive à s'installer. La fouille du véhicule a permis la découverte et la saisie d'une quantité de cocaïne, dissimulée dans une cachette aménagée dans la malle arrière.
Aux dernières nouvelles en provenance de Dakhlet-Nouadhibou, à l'issue de la procédure diligentée sur l'affaire de la drogue par les services régionaux de la sûreté nationale de Dakhlet Nouadhibou, deux mauritaniens, deux français et un marocain ont été placés sous mandat de dépôt. Deux autres mauritaniens ont été libérés mais inculpés et un autre, avec un dossier classé sans suite, a été libéré. Les 7 individus inculpés l'ont été pour association de malfaiteurs, trafic de stupéfiants à haut risque et complicité de blanchiment d'argent et terrorisme voici le mot magique dans cette affaire " terrorisme ".
La découverte d'une voiture de type Hamer de fabrication américaine avec une programmation qui fonctionne automatiquement selon l'itinéraire de la voiture, et change de direction en fonction des angles réceptifs satellitaires en plus de la haute qualité des appareils télécommunications qui possèdent une option de cryptage du numéro émetteur. La voiture est aussi équipé des radars anti-espionnage d'écoute radio et téléphonique, d'un diamètre de circonférence de plus de 50 kilomètre ; ce qui rend la perception de la voiture impossible sinon difficile sauf pour des parties qui possèdent un système avancé en matière de détection et d'espionnage en télécommunication.
Il a été saisi dans la même voiture, des ordinateurs équipés avec des logiciels d'analyse, de traitement de données récent avec les systèmes GPS.
Tous ces éléments donnent une connotation de choix .
Selon le journal arabophone Al- hourya, il y avait, dans le cadre de cette affaire, des informations qui n'ont pas été révélées par la presse officielle et indépendante, comme en exemple la découverte d'importantes quantités d'armes automatiques y compris des kalachnikovs, des bazookas ARBJ 7, et une dizaines de grenades et de munitions.
Et toujours selon le journal Al-hourya, dans les coulisses du ministère de l'intérieur et de la Direction de la sûreté de l'État et des renseignements, il est certain que la voiture Hamer découverte, est liée à l'affaire de drogue. Ce qui signifie que les trafiquants ont choisi une nouvelle stratégie basée sur :
La corruption des responsables de la sécurité ;
la liquidation de tous ceux qui refuseraient la collaboration.
Selon le même journal, les investigations ont atteint les personnalités du deuxième rang dans les sphères de l'Etat et société, soupçonnées d'avoir des relations suspectes avec des personnalités du premier rang dans l'État, qui étaient actives dans la campagne du président actuel et dans la campagne d'un autre candidat. En plus, il y a un officier de l'armée nationale qui avait joué un rôle prépondérant dans le coup d'état du 3 août 2005 et trois officiers de la police qui avaient des liens avec le dossier des affaires des années 1990.
Ce qui a obligé une réunion d'urgence au plus haut niveau présidé par le chef de l'État, les chefs d'État major des armées et le directeur de la sûreté enfin de pouvoir poursuivre et interpeller les suspects si nécessaire. C'est dans ce cadre également qu'une réunion a été avec le chef de l'État, les ministres de l'intérieur, de la justice, de la Défense, et des officiers de renseignements de l'État et de renseignements extérieur. Cette réunion se soldé par une stratégie inconnue jusque là par l'opinion publique et considérée comme la vague que connaitra le pays en matière de collaboration entre les trois différents états majors. Elle verra l'entrée pour la première fois de la gent féminine de service de renseignement national avec aussi le concours de l'interpole et les services de renseignements de l'Algérie, du Maroc et du Mali. L'objectif était la poursuite des suspects et la tentative d'infiltrer le réseau tant sur le plan national qu'international, jusqu'à toucher le cerveau.
Ce qui est plus difficile à comprendre dans cette histoire de drogue selon les observateurs, c'est que ; nous sommes en face d'un dossier dans lequel des voitures sophistiquées ont été confisquées, des avions et plus de 600 kilogrammes de drogue et des millions d'ouguiya saisis et uniquement cinq présumés accusés au devant de la juridiction !
Selon les mêmes observateurs, il est inconcevable que des jeunes comme l' accusé Sdi Mhd Ould Haidallah , puissent diriger une opération d'une telle ampleur, et qui en réalité, demande un appui non seulement technique et logistique mais aussi des renseignements.
Mais il serait compréhensible, si ces opérations s'étaient déroulées à Wallata ou à Tichitt ou n'importe quelle ville enclavée de la Mauritanie. Mais dans une ville comme Nouadhibou qui représente la deuxième ville importante du pays du point économique à cause du minerai de fer, l'exploitation des ressources halieutiques, la présence du port avec son emplacement stratégique et sensible, étant donné qu'elle fait frontière avec une partie du territoire du Sahara occidental sous administration marocaine et aussi elle est une zone de transit favorite des clandestins pour l'Europe. Ce qui soulève tant de questions majeures dont les plus importantes sont :
Sommes-nous devant un vide administratif ?
Ou un déficit sécuritaire et de renseignements ?
Ou une complicité ?
Il faut rappeler que l'ex PM du temps du gouvernement de transition, M. Sdi Mhd Ould Boubacar avait réitéré dans un point de presse en Nouakchott le vendredi 02/06/0, sa confiance dans l'appareil sécuritaire en le qualifiant de conscient du danger qui menace le pays. C'était après l'arrestation des présumés salafistes en Mauritanie.
Mais selon les observateurs, la problématique est de savoir ce qui pourrait advenir si l'investigation dans le cadre de l'instruction en cours, arrive à toucher des grandes personnalités dans le régime actuel et précédent !?
C'est ce qui constitue aujourd'hui une source d'inquiétude étant donné que l'actuel président avait déclaré qui n'ouvrira pas les dossiers du passé.
Les partis politiques se mobilisent
Devant l'ampleur que prend le dossier de la drogue avec récemment l'emprisonnement d'un journaliste pour avoir associé le nom d'un homme d'affaire , des partis politiques ont jugé nécessaire de bouger le plus vite possible pour conscientiser les pouvoirs publics sur les dangers auxquels est exposé le pays. C'est ainsi donc que le Parti Mauritanien pour l'Union et le Changement (Hatem), Les Réformateurs Centristes, le Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD) et l' Union des Forces de Progrès (UFP) ont appelé à la mise en place d'une Commission d'Enquête Parlementaire chargée exclusivement de l'affaire. Selon ces partis politiques, la Mauritanie est : " est devenue une zone de stockage et de relais, un maillon des réseaux internationaux de la drogue, un pays menacé de devenir un État narco-trafiquant et dont la police et l'administration sont infiltrées et corrompues aux niveaux les plus élevés ". Toujours selon eux : " au nord comme au sud, la Mauritanie est entourée de pays producteurs de drogue, sa façade maritime demeure ouverte aux grands circuits commerciaux et aux trafics en tout genre ". Sur le plan des premières solutions à prendre pour endiguer le fléau, les partis estiment qu'il est urgent d'organiser des journées de réflexion impliquant les représentants de l'État, les partis politiques, les opérateurs économiques, les organisations de la société civile, les personnalités religieuses, avec le concours de spécialistes nationaux et internationaux, afin de définir une stratégie nationale en la matière.
Moulay Najim
Sources : POINTS CHAUDS infos : N 84
(M)
Ainsi brusquement et sans aucun préavis, la Mauritanie s'est transformée en un Las Vegas en plein désert où tous les fléaux et des pratiques de tous genres se côtoient : mafia, drogue, prostitution avec deux différences essentiels.
La première, c'est que ces activités en Mauritanie se déroulent dans la clandestinité et selon les exigences du secret et de l'intimité. Et le plus dangereux, est l'existence d'une complicité très souvent de la part des hautes personnalités politico-économiques et même des autorités, comme l'avait souligné si bien l'ex président Mohamed khouna Ould Haidallah dans une lettre ouverte adressé au président Sidi Mohamed Ould Chekhe Adbellahi Nous citons : "On peut donc Monsieur le Président, se demander pourquoi toute cette mise en scène ?
Cherche-t-on par là à détourner l'attention de l'opinion sur les cas de plusieurs dizaines de trafiquants connus de tout le monde et qui continuent á circuler à bord de VX dans les rues de Nouakchott et de Nouadhibou sous les regards complices de l'administration ? " fin de citation
Dans le cadre de cette affaire et déjà au début de la deuxième semaine de mai, 2 français ont été inculpés et placés en garde à vue avec 7 autres présumés arrêtés dans la capitale économique. L'affaire était tellement fracassante pour les nouvelles autorités qui devant les pressions qui fustigent de toute part, notamment des partis de l'opposition étaient obligées de sortir de leur mutisme. C'est dans cet élan de contestation que le porte-parole du gouvernement et ministre de la Fonction Publique et de la Modernisation de l'Administration M. Abdel Aziz Ould Dahi a organisé d'urgence une conférence de presse en compagnie du ministre de la culture et de la communication ; histoire d'informer l'opinion publique nationale et internationale de la façon dont les autorités comptent traiter l'affaire de drogue d'une extrême dangerosité pour toute la nation.
Selon les informations recueillies à l'occasion de cette conférence de presse, 23 personnes ont été suspectées de partie prenante dans l'affaire de la drogue et ont été auditionnées avant de se voir libérer pour insuffisance de preuves.
Actuellement, l'évolution du dossier de la drogue a permis de lever tout équivoque sur l'implication de prêt ou de loin du leader du Front Populaire M. Mohamed Lemine Chibih Ould Cheikh Melainine, lequel a été dégagé de toute poursuite judiciaire suite à son audition lundi dernier ( 14 mai) par le procureur de la République Régional.
Sur le plan des poursuites, d'autres personnes impliquées dans l'affaire de la drogue, dont de gros bonnets sont toujours en cavale. Les enquêteurs semblent orienter leurs investigations en direction du fils de l'ex Président Mohamed Khouna Ould Haidalla, en l'occurrence Sidi Mohamed, de 2 autres mauritaniens et les deux pilotes européens du bimoteur.
Des investigations qui peuvent conduire à l'accusation des hautes personnalités dans l'ancien et actuel régime.
Pour certains observateurs, la nouvelle tournure que prendra le dossier de la drogue, va certainement faire découvrir le nom des personnes importantes sur le plan national, et donnera, certes, une empreinte à caractère sécuritaire malgré la tentative de marchandage du sujet qui prend forme d'un règlement de compte politique dans le but de cerner un certain nombre précis des éléments dans un angle restreint.
De l'opinion publique, c'est dans ce contexte qu'intervient la démission du commissaire Abdaty Ould Siny. A cet effet, de sources bien informées, nous apprenons que le dit commissaire a dû démissionner suite aux pressions exercées sur lui par des personnes influentes de la sphère de l'État.
Il faut souligner que le Commissaire en question avait nié dans une déclaration, tout lien de sa démission avec cette affaire de drogue.
Pourtant, du point de vue des praticiens, il était le premier responsable qui devrait procéder à l'investigation dans cette affaire en tant que Directeur de la police judiciaire et de la Sûreté publique.
JUSQU' AU MAROC
Au Maroc, l'arrestation la semaine dernière d'un français au poste de douane du poste-frontière "Bir Gandouz", au volant d'un véhicule de type 4X4 immatriculé en France en provenance de Dakhlet-Nouadhibou, avec à bord une quantité de 28 kg de cocaïne pourrait donner une nouvelle piste de taille aux enquêteurs, surtout si une coopération maghrébine pour affronter la menace de la drogue arrive à s'installer. La fouille du véhicule a permis la découverte et la saisie d'une quantité de cocaïne, dissimulée dans une cachette aménagée dans la malle arrière.
Aux dernières nouvelles en provenance de Dakhlet-Nouadhibou, à l'issue de la procédure diligentée sur l'affaire de la drogue par les services régionaux de la sûreté nationale de Dakhlet Nouadhibou, deux mauritaniens, deux français et un marocain ont été placés sous mandat de dépôt. Deux autres mauritaniens ont été libérés mais inculpés et un autre, avec un dossier classé sans suite, a été libéré. Les 7 individus inculpés l'ont été pour association de malfaiteurs, trafic de stupéfiants à haut risque et complicité de blanchiment d'argent et terrorisme voici le mot magique dans cette affaire " terrorisme ".
La découverte d'une voiture de type Hamer de fabrication américaine avec une programmation qui fonctionne automatiquement selon l'itinéraire de la voiture, et change de direction en fonction des angles réceptifs satellitaires en plus de la haute qualité des appareils télécommunications qui possèdent une option de cryptage du numéro émetteur. La voiture est aussi équipé des radars anti-espionnage d'écoute radio et téléphonique, d'un diamètre de circonférence de plus de 50 kilomètre ; ce qui rend la perception de la voiture impossible sinon difficile sauf pour des parties qui possèdent un système avancé en matière de détection et d'espionnage en télécommunication.
Il a été saisi dans la même voiture, des ordinateurs équipés avec des logiciels d'analyse, de traitement de données récent avec les systèmes GPS.
Tous ces éléments donnent une connotation de choix .
Selon le journal arabophone Al- hourya, il y avait, dans le cadre de cette affaire, des informations qui n'ont pas été révélées par la presse officielle et indépendante, comme en exemple la découverte d'importantes quantités d'armes automatiques y compris des kalachnikovs, des bazookas ARBJ 7, et une dizaines de grenades et de munitions.
Et toujours selon le journal Al-hourya, dans les coulisses du ministère de l'intérieur et de la Direction de la sûreté de l'État et des renseignements, il est certain que la voiture Hamer découverte, est liée à l'affaire de drogue. Ce qui signifie que les trafiquants ont choisi une nouvelle stratégie basée sur :
La corruption des responsables de la sécurité ;
la liquidation de tous ceux qui refuseraient la collaboration.
Selon le même journal, les investigations ont atteint les personnalités du deuxième rang dans les sphères de l'Etat et société, soupçonnées d'avoir des relations suspectes avec des personnalités du premier rang dans l'État, qui étaient actives dans la campagne du président actuel et dans la campagne d'un autre candidat. En plus, il y a un officier de l'armée nationale qui avait joué un rôle prépondérant dans le coup d'état du 3 août 2005 et trois officiers de la police qui avaient des liens avec le dossier des affaires des années 1990.
Ce qui a obligé une réunion d'urgence au plus haut niveau présidé par le chef de l'État, les chefs d'État major des armées et le directeur de la sûreté enfin de pouvoir poursuivre et interpeller les suspects si nécessaire. C'est dans ce cadre également qu'une réunion a été avec le chef de l'État, les ministres de l'intérieur, de la justice, de la Défense, et des officiers de renseignements de l'État et de renseignements extérieur. Cette réunion se soldé par une stratégie inconnue jusque là par l'opinion publique et considérée comme la vague que connaitra le pays en matière de collaboration entre les trois différents états majors. Elle verra l'entrée pour la première fois de la gent féminine de service de renseignement national avec aussi le concours de l'interpole et les services de renseignements de l'Algérie, du Maroc et du Mali. L'objectif était la poursuite des suspects et la tentative d'infiltrer le réseau tant sur le plan national qu'international, jusqu'à toucher le cerveau.
Ce qui est plus difficile à comprendre dans cette histoire de drogue selon les observateurs, c'est que ; nous sommes en face d'un dossier dans lequel des voitures sophistiquées ont été confisquées, des avions et plus de 600 kilogrammes de drogue et des millions d'ouguiya saisis et uniquement cinq présumés accusés au devant de la juridiction !
Selon les mêmes observateurs, il est inconcevable que des jeunes comme l' accusé Sdi Mhd Ould Haidallah , puissent diriger une opération d'une telle ampleur, et qui en réalité, demande un appui non seulement technique et logistique mais aussi des renseignements.
Mais il serait compréhensible, si ces opérations s'étaient déroulées à Wallata ou à Tichitt ou n'importe quelle ville enclavée de la Mauritanie. Mais dans une ville comme Nouadhibou qui représente la deuxième ville importante du pays du point économique à cause du minerai de fer, l'exploitation des ressources halieutiques, la présence du port avec son emplacement stratégique et sensible, étant donné qu'elle fait frontière avec une partie du territoire du Sahara occidental sous administration marocaine et aussi elle est une zone de transit favorite des clandestins pour l'Europe. Ce qui soulève tant de questions majeures dont les plus importantes sont :
Sommes-nous devant un vide administratif ?
Ou un déficit sécuritaire et de renseignements ?
Ou une complicité ?
Il faut rappeler que l'ex PM du temps du gouvernement de transition, M. Sdi Mhd Ould Boubacar avait réitéré dans un point de presse en Nouakchott le vendredi 02/06/0, sa confiance dans l'appareil sécuritaire en le qualifiant de conscient du danger qui menace le pays. C'était après l'arrestation des présumés salafistes en Mauritanie.
Mais selon les observateurs, la problématique est de savoir ce qui pourrait advenir si l'investigation dans le cadre de l'instruction en cours, arrive à toucher des grandes personnalités dans le régime actuel et précédent !?
C'est ce qui constitue aujourd'hui une source d'inquiétude étant donné que l'actuel président avait déclaré qui n'ouvrira pas les dossiers du passé.
Les partis politiques se mobilisent
Devant l'ampleur que prend le dossier de la drogue avec récemment l'emprisonnement d'un journaliste pour avoir associé le nom d'un homme d'affaire , des partis politiques ont jugé nécessaire de bouger le plus vite possible pour conscientiser les pouvoirs publics sur les dangers auxquels est exposé le pays. C'est ainsi donc que le Parti Mauritanien pour l'Union et le Changement (Hatem), Les Réformateurs Centristes, le Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD) et l' Union des Forces de Progrès (UFP) ont appelé à la mise en place d'une Commission d'Enquête Parlementaire chargée exclusivement de l'affaire. Selon ces partis politiques, la Mauritanie est : " est devenue une zone de stockage et de relais, un maillon des réseaux internationaux de la drogue, un pays menacé de devenir un État narco-trafiquant et dont la police et l'administration sont infiltrées et corrompues aux niveaux les plus élevés ". Toujours selon eux : " au nord comme au sud, la Mauritanie est entourée de pays producteurs de drogue, sa façade maritime demeure ouverte aux grands circuits commerciaux et aux trafics en tout genre ". Sur le plan des premières solutions à prendre pour endiguer le fléau, les partis estiment qu'il est urgent d'organiser des journées de réflexion impliquant les représentants de l'État, les partis politiques, les opérateurs économiques, les organisations de la société civile, les personnalités religieuses, avec le concours de spécialistes nationaux et internationaux, afin de définir une stratégie nationale en la matière.
Moulay Najim
Sources : POINTS CHAUDS infos : N 84
(M)