Le retour des réfugiés et l’adoption de la nouvelle loi abolissant l’esclavage par l’Assemblée nationale suscitent beaucoup d’espoir chez les Mauritaniens dont beaucoup implorent le pardon mutuel pour tourner la page du passé.
Jamais l’espoir n’a été si immense en Mauritanie. En effet, depuis le départ de Taya à la tête de l’Etat Mauritanien, ce pays traverse l’une des phases les plus importantes de son histoire. Ceci, malgré quelques gesticulations désespérées de groupuscules conservateurs. Aujourd’hui avec le retour des réfugiés qui étaient installés le long de la vallée du fleuve Sénégal et l’adoption de la nouvelle loi sur l’esclavage par l’Assemblée nationale, nombreux sont les Mauritaniens qui ont repris espoir en l’avenir. Selon Halem Ould Haïba, administrateur à l’hopital national, jamais son pays n’a été sur une si bonne voie. Même optimisme chez Ely Ould Véta, militaire à la retraite depuis 5 ans, installé au quartier Sococim Ksar qui salue la rupture d’avec cette époque des ‘rapports de forces tribales, ethniques, voir régionalistes ou groupusculaires’. Parce que, trouve-t-il, ‘vouloir confiner la Mauritanie et ses citoyens dans une situation de tensions permanentes en agitant des épouvantails aussi désuets que destructeurs n’allait nullement contribuer à la reconstruction de l’édifice malmené par un amateurisme crétin de dirigeants habités par la phobie et la pire dictature’. Aujourd’hui la bonne marche du pays étant entamée par les nouvelles autorités, il revient maintenant aux peuples de l’accompagner. Et ceci ne pourrait se faire qu’à l’issue d’une concertation, comme le souligne Sneiba Ould Bouheir, cadre dans une banque commerciale située au centre de la capitale.
Pour Mohamed Lémine, fonctionnaire de la Société nationale pour le développement rural (Sonader), son pays qui a tant souffert de l’arbitraire et de la dictature de certains de ses dirigeants qui se sont illicitement enrichis sur le dos du seul contribuable mauritanien, mérite plus que le spectacle désolant, que veulent encore lui proposer les agitateurs de tous bords. ‘Notre pays est l’un des plus en retard. Il a gravement souffert du comportement de certains de ses fils. Soutenir les efforts qui sont aujourd’hui en cours n’est rien d’autre qu’un devoir pour chaque concitoyen réellement attaché au devenir de ce pays’, souligne cet agent qui a fait plus de dix ans à la Société nationale des eaux et de l’électricité (Sonelec).
Cependant, il trouve que ceux qui s’activent pour bloquer le processus de paix entamé par les nouvelles autorités allant dans le sens du règlement définitif du problème des réfugiés, et ceux qui exigent la création d’un tribunal pénal pour juger les auteurs des crimes de 1989, ces derniers ne vont pas dans le sens souhaité. Un sentiment corroboré par le ministre mauritanien de l’Intérieur. Yall Zakaria Alassane appelle au pardon pour le retour à une paix définitive.
Abou KANE
Source: Walf (Sénégal)