M. Onyonka, vice-ministre kényan des Affaires étrangères, s'est dit "très gêné par les méthodes et le style de l'Afrique du Sud". "Ils avaient le droit de présenter un candidat (...) mais il y a eu trop d'intimidation, de torsions de bras et de menaces" de la part des Sud-Africains, afin de s'assurer la victoire, a-t-il dénoncé.
M. Onyonka, vice-ministre kényan des Affaires étrangères, s'est dit "très gêné par les méthodes et le style de l'Afrique du Sud". "Ils avaient le droit de présenter un candidat (...) mais il y a eu trop d'intimidation, de torsions de bras et de menaces" de la part des Sud-Africains, afin de s'assurer la victoire, a-t-il dénoncé.
L'Union africaine (UA) a réussi à doter sa Commission, organe-clé, d'un président, une élection qui permet à l'Afrique d'effacer le catastrophique échec de janvier et d'afficher une unité retrouvée, mais qui devrait laisser de profondes cicatrices, estiment lundi diplomates et experts.
L'élection de la ministre sud-africaine de l'Intérieur Nkosazana Dlamini-Zuma est inédite à plusieurs titres. Pour la première fois, une femme accède à la présidence de la Commission, l'exécutif de l'UA, et pour la première fois le poste échoit à une grande puissance continentale, celles-ci s'abstenant jusqu'ici de postuler conformément à une loi non écrite.
Enfin, pour la première fois, la présidence et la vice-présidence de la Commission sont toutes deux occupées par des anglophones, le poste d'adjoint demeurant aux mains du Kényan Erastus Mwencha.
Lors du précédent sommet de l'UA, le président sortant, le Gabonais Jean Ping, n'avait pu réunir les 2/3 des suffrages requis, bien que resté statutairement seul en lice au quatrième tour, son adversaire Mme Dlamini-Zuma ayant été devancée au tour précédent.
Déjouant les pronostics, l'ex épouse du président Jacob Zuma a cette fois mené le scrutin de bout en bout et réuni la majorité qualifiée au 4e tour.
"Elle est sortie en tête au premier tour et a ensuite profité de l'élan. Les chefs d'Etat voulaient une décision", a expliqué à Addis Abeba Jakkie Cilliers, de l'Institut pour les Etudes de sécurité (ISS), à l'AFP.
Le président en exercice de l'UA, le Béninois Thomas Boni Yayi, s'est réjoui d'une victoire de "l'Afrique toute entière". Mais pour certains, ce succès laisse un goût amer.
"On peut parler de victoire pour l'Afrique, parce que nous avons avancé", a expliqué lundi à l'AFP, à Addis Abeba, le vice-ministre kényan des Affaires étrangères Richard Onyonka, dont le pays soutenait la candidature de M. Ping.
Mais "pour nous, il s'agit d'une victoire aigre-douce", a-t-il ajouté. "Je pense que cette élection a créé une profonde division au sein de l'UA et que ce n'était pas nécessaire".
M. Onyonka s'est dit "très gêné par les méthodes et le style de l'Afrique du Sud". "Ils avaient le droit de présenter un candidat (...) mais il y a eu trop d'intimidation, de torsions de bras et de menaces" de la part des Sud-Africains, afin de s'assurer la victoire, a-t-il dénoncé.
"Il y a quand même un soulagement" au sein de l'UA, après l'élection, note un diplomate occidental s'exprimant sous le couvert de l'anonymat. Mais la campagne "très dure et offensive" menée par les candidats "va laisser des traces et des rancoeurs", surtout "si effectivement il y a eu des pressions de la part des Sud-Africains, a-t-il ajouté.
Il est encore trop tôt pour connaître les conséquences sur l'organisation de cette élection, note le diplomate occidental, alors que le scrutin semble avoir créé une scission entre petits et grands pays, et entre francophones et anglophones.
"Cela prendra un certain temps avant que nous mesurions les conséquences" de l'arrivée de Mme Dlamini-Zuma à la tête de la Commission, a confirmé M. Onyonka, qui s'interroge sur les intentions de l'Afrique du Sud.
"Pourquoi l'Afrique du Sud a-t-elle eu une attitude aussi acharnée envers cette élection? Quel est l'objectif de l'Afrique du Sud envers l'UA?", s'est-il interrogé.
"Viennent-ils avec une stratégie consistant à contraindre les pays africains à exprimer la position sud-africaine? C'est ce que (Mouammar) Kadhafi avait l'habitude de faire", a-t-il poursuivi, évoquant le dirigeant libyen renversé et tué l'an dernier.
Le vice-ministre s'est aussi demandé si l'ambition de Pretoria, déjà membre du G20, des Brics (groupe de puissances émergentes) et qui postule pour l'éventuel futur siège permanent de l'Afrique au Conseil de sécurité de l'ONU, était africaine ou plus large.
"Il y a des craintes sur une toute-puissance de l'Afrique du Sud", admet le diplomate occidental. Son influence, notamment économique, sur le continent et le fait qu'elle ait fait fi de la règle non-écrite jusque-là respectée sur la non-candidature des principales puissances continentales, font craindre que Pretoria n'utilise sa position pour imposer ses vues et servir ses intérêts.
De son côté, M. Cilliers veut croire que "ces divisions guériront" et assure que Mme Zuma "sera une présidente ouverte". Son élection a surtout apporté, selon lui, "de la clarté sur qui est aux commandes", après six mois de blocage.
AFP
Le point.fr
M. Onyonka, vice-ministre kényan des Affaires étrangères, s'est dit "très gêné par les méthodes et le style de l'Afrique du Sud". "Ils avaient le droit de présenter un candidat (...) mais il y a eu trop d'intimidation, de torsions de bras et de menaces" de la part des Sud-Africains, afin de s'assurer la victoire, a-t-il dénoncé.
L'Union africaine (UA) a réussi à doter sa Commission, organe-clé, d'un président, une élection qui permet à l'Afrique d'effacer le catastrophique échec de janvier et d'afficher une unité retrouvée, mais qui devrait laisser de profondes cicatrices, estiment lundi diplomates et experts.
L'élection de la ministre sud-africaine de l'Intérieur Nkosazana Dlamini-Zuma est inédite à plusieurs titres. Pour la première fois, une femme accède à la présidence de la Commission, l'exécutif de l'UA, et pour la première fois le poste échoit à une grande puissance continentale, celles-ci s'abstenant jusqu'ici de postuler conformément à une loi non écrite.
Enfin, pour la première fois, la présidence et la vice-présidence de la Commission sont toutes deux occupées par des anglophones, le poste d'adjoint demeurant aux mains du Kényan Erastus Mwencha.
Lors du précédent sommet de l'UA, le président sortant, le Gabonais Jean Ping, n'avait pu réunir les 2/3 des suffrages requis, bien que resté statutairement seul en lice au quatrième tour, son adversaire Mme Dlamini-Zuma ayant été devancée au tour précédent.
Déjouant les pronostics, l'ex épouse du président Jacob Zuma a cette fois mené le scrutin de bout en bout et réuni la majorité qualifiée au 4e tour.
"Elle est sortie en tête au premier tour et a ensuite profité de l'élan. Les chefs d'Etat voulaient une décision", a expliqué à Addis Abeba Jakkie Cilliers, de l'Institut pour les Etudes de sécurité (ISS), à l'AFP.
Le président en exercice de l'UA, le Béninois Thomas Boni Yayi, s'est réjoui d'une victoire de "l'Afrique toute entière". Mais pour certains, ce succès laisse un goût amer.
"On peut parler de victoire pour l'Afrique, parce que nous avons avancé", a expliqué lundi à l'AFP, à Addis Abeba, le vice-ministre kényan des Affaires étrangères Richard Onyonka, dont le pays soutenait la candidature de M. Ping.
Mais "pour nous, il s'agit d'une victoire aigre-douce", a-t-il ajouté. "Je pense que cette élection a créé une profonde division au sein de l'UA et que ce n'était pas nécessaire".
M. Onyonka s'est dit "très gêné par les méthodes et le style de l'Afrique du Sud". "Ils avaient le droit de présenter un candidat (...) mais il y a eu trop d'intimidation, de torsions de bras et de menaces" de la part des Sud-Africains, afin de s'assurer la victoire, a-t-il dénoncé.
"Il y a quand même un soulagement" au sein de l'UA, après l'élection, note un diplomate occidental s'exprimant sous le couvert de l'anonymat. Mais la campagne "très dure et offensive" menée par les candidats "va laisser des traces et des rancoeurs", surtout "si effectivement il y a eu des pressions de la part des Sud-Africains, a-t-il ajouté.
Il est encore trop tôt pour connaître les conséquences sur l'organisation de cette élection, note le diplomate occidental, alors que le scrutin semble avoir créé une scission entre petits et grands pays, et entre francophones et anglophones.
"Cela prendra un certain temps avant que nous mesurions les conséquences" de l'arrivée de Mme Dlamini-Zuma à la tête de la Commission, a confirmé M. Onyonka, qui s'interroge sur les intentions de l'Afrique du Sud.
"Pourquoi l'Afrique du Sud a-t-elle eu une attitude aussi acharnée envers cette élection? Quel est l'objectif de l'Afrique du Sud envers l'UA?", s'est-il interrogé.
"Viennent-ils avec une stratégie consistant à contraindre les pays africains à exprimer la position sud-africaine? C'est ce que (Mouammar) Kadhafi avait l'habitude de faire", a-t-il poursuivi, évoquant le dirigeant libyen renversé et tué l'an dernier.
Le vice-ministre s'est aussi demandé si l'ambition de Pretoria, déjà membre du G20, des Brics (groupe de puissances émergentes) et qui postule pour l'éventuel futur siège permanent de l'Afrique au Conseil de sécurité de l'ONU, était africaine ou plus large.
"Il y a des craintes sur une toute-puissance de l'Afrique du Sud", admet le diplomate occidental. Son influence, notamment économique, sur le continent et le fait qu'elle ait fait fi de la règle non-écrite jusque-là respectée sur la non-candidature des principales puissances continentales, font craindre que Pretoria n'utilise sa position pour imposer ses vues et servir ses intérêts.
De son côté, M. Cilliers veut croire que "ces divisions guériront" et assure que Mme Zuma "sera une présidente ouverte". Son élection a surtout apporté, selon lui, "de la clarté sur qui est aux commandes", après six mois de blocage.
AFP
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