Le pays est aussi confronté à une crise politique majeure.
« L’intervention militaire au Mali est inévitable » si la situation n’évolue pas favorablement, a déclaré Alassane Ouattara, président de la Côte d’Ivoire, dans un entretien au Journal du dimanche (JDD) , publiée dimanche 29 juillet. « Des discussions sont en cours entre les présidents du Burkina Faso, du Nigeria et certains mouvements armés, mais le dialogue ne pourra durer éternellement » , ajoute-t-il.
Alassane Ouattara rappelle que les chefs d’état-major d’Afrique de l’Ouest se sont réunis à Abidjan la semaine dernière et ont proposé la constitution d’un contingent de près de 3 500 hommes. « Dans un premier temps, il s’agira de déployer des gendarmes et des policiers. Puis des militaires », poursuit le président Ouattara pour aider à la reconquête de la région du nord, contrôlé par des mouvements islamistes alliés à Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi).
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) devrait prochainement déposer une demande dans ce sens de résolution auprès du Conseil de sécurité des Nations unies à New York. Toute intervention se fera sous mandat du Conseil de sécurité de l’ONU et avec une aide extérieure, logistique et technique. Le président ivoirien demandera « un appui logistique à la France et aux États-Unis » , mais il a précisé que les troupes au sol seraient « africaines ».
« Un manque de réaction de l’Europe »
Cette question a été abordée par Laurent Fabius, le chef de la diplomatie française au Niger, au Burkina Faso, au Sénégal et au Tchad où il s’est entretenu avec les dirigeants locaux. Vendredi dans la capitale tchadienne, il a estimé l’usage de la force dans le nord du Mali « probable à un moment ou à un autre ».
La communauté internationale dans son ensemble est très préoccupée par la présence d’un millier d’islamistes regroupés sous la bannière d’Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et de groupuscules affiliés. Elle redoute qu’ils ne finissent par fragiliser d’autres pays voisins comme la Mauritanie ou le Burkina Faso. « L’Afrique est aux portes de l’Europe, toute déstabilisation de cette région peut faire craindre un afflux de réfugiés dans nos pays » , déclarait il y a peu, un diplomate européen en poste à l’Otan. Il décrivait une situation « très dangereuse au Mali, en Mauritanie et au Soudan » et déplorait un « manque de réactions de l’Europe sous prétexte qu’elle a déjà beaucoup de problèmes chez elle ».
S’ajoute à ces circonstances délicates, une crise au sommet du pouvoir à Bamako. Les grands partis politiques maliens réclament la démission du premier ministre malien de transition, Cheikh Modibo Diarra.
Le premier ministre malien refuse de démissionner
« Je ne démissionnerai pas. Si je dois démissionner, à qui je dois remettre ma démission ? L’accord-cadre (de Ouagadougou) dit que le président (intérimaire) ne peut pas accepter ma démission » , a-t-il déclaré dans un entretien avec Africable, une chaîne de télévision basée à Bamako.
Cet accord signé le 6 avril entre l’ex-junte qui avait renversé le 22 mars dernier le président Amadou Toumani Touré et la médiation ouest-africaine avait prévu la remise du pouvoir aux civils, un président et un premier ministre de transition.
Cette déclaration de Cheik Modibo Diarra intervient au lendemain du retour à Bamako du président de transition Dioncounda Traoré, après deux mois passés à Paris où il a été soigné après avoir été agressé le 21 mai, dans la capitale malienne par une foule hostile. Il doit décider s’il maintient à son poste Cheik Modibo Diarra.
Agnès Rotivel
Source: LaCroix
« L’intervention militaire au Mali est inévitable » si la situation n’évolue pas favorablement, a déclaré Alassane Ouattara, président de la Côte d’Ivoire, dans un entretien au Journal du dimanche (JDD) , publiée dimanche 29 juillet. « Des discussions sont en cours entre les présidents du Burkina Faso, du Nigeria et certains mouvements armés, mais le dialogue ne pourra durer éternellement » , ajoute-t-il.
Alassane Ouattara rappelle que les chefs d’état-major d’Afrique de l’Ouest se sont réunis à Abidjan la semaine dernière et ont proposé la constitution d’un contingent de près de 3 500 hommes. « Dans un premier temps, il s’agira de déployer des gendarmes et des policiers. Puis des militaires », poursuit le président Ouattara pour aider à la reconquête de la région du nord, contrôlé par des mouvements islamistes alliés à Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi).
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) devrait prochainement déposer une demande dans ce sens de résolution auprès du Conseil de sécurité des Nations unies à New York. Toute intervention se fera sous mandat du Conseil de sécurité de l’ONU et avec une aide extérieure, logistique et technique. Le président ivoirien demandera « un appui logistique à la France et aux États-Unis » , mais il a précisé que les troupes au sol seraient « africaines ».
« Un manque de réaction de l’Europe »
Cette question a été abordée par Laurent Fabius, le chef de la diplomatie française au Niger, au Burkina Faso, au Sénégal et au Tchad où il s’est entretenu avec les dirigeants locaux. Vendredi dans la capitale tchadienne, il a estimé l’usage de la force dans le nord du Mali « probable à un moment ou à un autre ».
La communauté internationale dans son ensemble est très préoccupée par la présence d’un millier d’islamistes regroupés sous la bannière d’Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et de groupuscules affiliés. Elle redoute qu’ils ne finissent par fragiliser d’autres pays voisins comme la Mauritanie ou le Burkina Faso. « L’Afrique est aux portes de l’Europe, toute déstabilisation de cette région peut faire craindre un afflux de réfugiés dans nos pays » , déclarait il y a peu, un diplomate européen en poste à l’Otan. Il décrivait une situation « très dangereuse au Mali, en Mauritanie et au Soudan » et déplorait un « manque de réactions de l’Europe sous prétexte qu’elle a déjà beaucoup de problèmes chez elle ».
S’ajoute à ces circonstances délicates, une crise au sommet du pouvoir à Bamako. Les grands partis politiques maliens réclament la démission du premier ministre malien de transition, Cheikh Modibo Diarra.
Le premier ministre malien refuse de démissionner
« Je ne démissionnerai pas. Si je dois démissionner, à qui je dois remettre ma démission ? L’accord-cadre (de Ouagadougou) dit que le président (intérimaire) ne peut pas accepter ma démission » , a-t-il déclaré dans un entretien avec Africable, une chaîne de télévision basée à Bamako.
Cet accord signé le 6 avril entre l’ex-junte qui avait renversé le 22 mars dernier le président Amadou Toumani Touré et la médiation ouest-africaine avait prévu la remise du pouvoir aux civils, un président et un premier ministre de transition.
Cette déclaration de Cheik Modibo Diarra intervient au lendemain du retour à Bamako du président de transition Dioncounda Traoré, après deux mois passés à Paris où il a été soigné après avoir été agressé le 21 mai, dans la capitale malienne par une foule hostile. Il doit décider s’il maintient à son poste Cheik Modibo Diarra.
Agnès Rotivel
Source: LaCroix