Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, qui s'avère un hôte difficile à gérer pour Nicolas Sarkozy, a jugé mercredi que sa visite en France était "historique" après avoir rencontré pour la seconde fois le président français alors que la gauche a dénoncé une "mascarade".
"C'est une grande impulsion que nous donnons, c'est une ouverture pour avoir des relations avec l'Europe. C'est historique", s'est félicité M. Kadhafi dans un entretien à la chaîne de télévision internationale France 24.
Il venait d'être reçu pour un second entretien en tête-à-tête avec le président français, consacré notamment au projet d'Union méditerranéenne de M. Sarkozy, qu'il a dit soutenir.
Si le porte-parole de la présidence David Martinon n'a pas fait référence au sujet des droits de l'Homme après cet entretien, il a expliqué que M. Sarkozy avait "recommandé vivement" à M. Kadhafi de "condamner publiquement" les deux attentats sanglants d'Alger de mardi.
En début de soirée, M. Kadhafi, longtemps placé au ban des nations occidentales pour son soutien au terrorisme, lui a donné satisfaction en déclarant que ces attentats, revendiqués par la branche d'Al Qaïda au Maghreb, étaient des "actes condamnables".
Le dirigeant libyen s'exprimait devant plus d'un millier de femmes vivant en France, originaires du Maghreb et d'Afrique noire, invitées pour venir acclamer le "guide" libyen dans une salle de réception cossue au coeur de Paris.
Mais tout au long de la journée, la polémique s'était poursuivie sur la visite de M. Kadhafi, la première depuis 34 ans.
A l'Assemblée, dans une ambiance survoltée, le chef de la diplomatie Bernard Kouchner a été contraint de justifier, à nouveau, l'accueil du dirigeant libyen au nom d'une "diplomatie de la réconciliation".
Mais il a dénoncé les propos "assez pitoyables" tenus la veille par Mouammar Kadhafi sur les droits de l'Homme tandis que les socialistes fustigeaient la "mascarade" d'une visite sombrant dans le "ridicule", la qualifiant de "bérézina" pour le pouvoir.
Au siège de l'Unesco, M. Kadhafi avait lancé aux pays occidentaux, et en particulier à la France: "avant de parler des droits de l'Homme, il faut vérifier que les immigrés bénéficient chez vous de ces droits".
M. Kadhafi s'est dit mercredi soir "rassuré" sur ce sujet par son "ami Sarkozy", à qui il a demandé de "bien traiter la communauté africaine" vivant en France. M. Sarkozy a expliqué "qu'il ne fallait pas craindre la police française", a affirmé le dirigeant libyen.
Kadhafi est en tout cas resté sourd à tout appel à améliorer la situation chez lui: la question des droits de l'Homme "ne se pose pas" en Libye où il n'y a "aucun prisonnier politique", avait-il affirmé mardi.
Un avocat français, Me François Cantier, a annoncé mercredi avoir déposé une plainte à Paris pour "tortures" contre M. Kadhafi, dans le cadre de l'affaire des soignants bulgares libérés en juillet après plusieurs années dans les geôles libyennes, sans se faire "guère d'illusion" sur la suite qu'elle recevra.
Pour la socialiste Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy est "tombé dans le piège d'un dirigeant dictateur qui n'a aucun scrupule".
"La France ne vend pas son âme, mais elle fait exactement le contraire parce qu'elle est en train de se replacer au coeur des relations internationales", a répondu le Premier ministre François Fillon.
M. Sarkozy a insisté sur l'importance pour Paris des contrats dans les domaines civil et militaire, signés avec Tripoli, qu'il a estimés à 10 milliards d'euros.
Devant plusieurs dizaines de patrons, M. Kadhafi a comparé son pays à "une mer de pétrole et un réservoir de gaz qui jouit de la stabilité" politique. Il a expliqué ensuite sur France 24 que la démocratie était arrivée à un stade plus avancée en Libye qu'en France.
AFP
Via-JA
"C'est une grande impulsion que nous donnons, c'est une ouverture pour avoir des relations avec l'Europe. C'est historique", s'est félicité M. Kadhafi dans un entretien à la chaîne de télévision internationale France 24.
Il venait d'être reçu pour un second entretien en tête-à-tête avec le président français, consacré notamment au projet d'Union méditerranéenne de M. Sarkozy, qu'il a dit soutenir.
Si le porte-parole de la présidence David Martinon n'a pas fait référence au sujet des droits de l'Homme après cet entretien, il a expliqué que M. Sarkozy avait "recommandé vivement" à M. Kadhafi de "condamner publiquement" les deux attentats sanglants d'Alger de mardi.
En début de soirée, M. Kadhafi, longtemps placé au ban des nations occidentales pour son soutien au terrorisme, lui a donné satisfaction en déclarant que ces attentats, revendiqués par la branche d'Al Qaïda au Maghreb, étaient des "actes condamnables".
Le dirigeant libyen s'exprimait devant plus d'un millier de femmes vivant en France, originaires du Maghreb et d'Afrique noire, invitées pour venir acclamer le "guide" libyen dans une salle de réception cossue au coeur de Paris.
Mais tout au long de la journée, la polémique s'était poursuivie sur la visite de M. Kadhafi, la première depuis 34 ans.
A l'Assemblée, dans une ambiance survoltée, le chef de la diplomatie Bernard Kouchner a été contraint de justifier, à nouveau, l'accueil du dirigeant libyen au nom d'une "diplomatie de la réconciliation".
Mais il a dénoncé les propos "assez pitoyables" tenus la veille par Mouammar Kadhafi sur les droits de l'Homme tandis que les socialistes fustigeaient la "mascarade" d'une visite sombrant dans le "ridicule", la qualifiant de "bérézina" pour le pouvoir.
Au siège de l'Unesco, M. Kadhafi avait lancé aux pays occidentaux, et en particulier à la France: "avant de parler des droits de l'Homme, il faut vérifier que les immigrés bénéficient chez vous de ces droits".
M. Kadhafi s'est dit mercredi soir "rassuré" sur ce sujet par son "ami Sarkozy", à qui il a demandé de "bien traiter la communauté africaine" vivant en France. M. Sarkozy a expliqué "qu'il ne fallait pas craindre la police française", a affirmé le dirigeant libyen.
Kadhafi est en tout cas resté sourd à tout appel à améliorer la situation chez lui: la question des droits de l'Homme "ne se pose pas" en Libye où il n'y a "aucun prisonnier politique", avait-il affirmé mardi.
Un avocat français, Me François Cantier, a annoncé mercredi avoir déposé une plainte à Paris pour "tortures" contre M. Kadhafi, dans le cadre de l'affaire des soignants bulgares libérés en juillet après plusieurs années dans les geôles libyennes, sans se faire "guère d'illusion" sur la suite qu'elle recevra.
Pour la socialiste Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy est "tombé dans le piège d'un dirigeant dictateur qui n'a aucun scrupule".
"La France ne vend pas son âme, mais elle fait exactement le contraire parce qu'elle est en train de se replacer au coeur des relations internationales", a répondu le Premier ministre François Fillon.
M. Sarkozy a insisté sur l'importance pour Paris des contrats dans les domaines civil et militaire, signés avec Tripoli, qu'il a estimés à 10 milliards d'euros.
Devant plusieurs dizaines de patrons, M. Kadhafi a comparé son pays à "une mer de pétrole et un réservoir de gaz qui jouit de la stabilité" politique. Il a expliqué ensuite sur France 24 que la démocratie était arrivée à un stade plus avancée en Libye qu'en France.
AFP
Via-JA