"Le discours historique du président ne vaut pas excuses mais…"
"Partager l'intimité des souffrances des victimes" et "au nom de la République, exprimer sa compassion à leur égard" Cette déclaration a-t-elle valeur de pardon officielle de l'Etat? Le Président de la République, dans son dernier discours, a-t-il demandé pardon au nom de l'Etat Mauritanien.
Abdel Nasser Ould Othman Sid'Ahmed Yessa : "La demande de pardon de la part de l'Etat, présuppose l'établissement de la vérité, sur le mode du document officiel, par une commission d'enquête dont l'autorité morale ne souffre de contestation; généralement, une loi d'amnistie sanctionne le consensus nouveau, après une large concertation avec les victimes d'abord, le reste de la société ensuite.
C'est en termes de droit que la puissance publique endosse ses torts et en assume la réparation. Le discours historique du Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi ne vaut pas excuses mais prépare sans doute l'étape ultime dans le processus de réconciliation.
Sans imputer les crimes ni en assumer la responsabilité, le premier magistrat les reconnaît, réprouve et promet dédommagements, sans aucune ambiguïté; donc, la reconnaissance du mal fait est ici acquise. C'est déjà beaucoup, certainement un début. Nous venons de loin, vous le savez. Le geste mérite hommage et encouragement. Il ne manque d'humilité ni de sincérité."
Propos recueillis par KHALILOU DIAGANA
Source: flamnet
(M)
"Partager l'intimité des souffrances des victimes" et "au nom de la République, exprimer sa compassion à leur égard" Cette déclaration a-t-elle valeur de pardon officielle de l'Etat? Le Président de la République, dans son dernier discours, a-t-il demandé pardon au nom de l'Etat Mauritanien.
Abdel Nasser Ould Othman Sid'Ahmed Yessa : "La demande de pardon de la part de l'Etat, présuppose l'établissement de la vérité, sur le mode du document officiel, par une commission d'enquête dont l'autorité morale ne souffre de contestation; généralement, une loi d'amnistie sanctionne le consensus nouveau, après une large concertation avec les victimes d'abord, le reste de la société ensuite.
C'est en termes de droit que la puissance publique endosse ses torts et en assume la réparation. Le discours historique du Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi ne vaut pas excuses mais prépare sans doute l'étape ultime dans le processus de réconciliation.
Sans imputer les crimes ni en assumer la responsabilité, le premier magistrat les reconnaît, réprouve et promet dédommagements, sans aucune ambiguïté; donc, la reconnaissance du mal fait est ici acquise. C'est déjà beaucoup, certainement un début. Nous venons de loin, vous le savez. Le geste mérite hommage et encouragement. Il ne manque d'humilité ni de sincérité."
Propos recueillis par KHALILOU DIAGANA
Source: flamnet
(M)