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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Je rêve ou quoi?


Je rêve ou quoi?
C’était seulement le 10 de ce mois de novembre à Orléans. Les associations mauritaniennes de cette ville avaient organisé une séance de cinéma autour du film le cercle des noyés suivi de débat. Ma modeste personne avait eu la chance d’être l’un des invités d’honneur de cette mémorable journée dont pareille n’a jamais été vécue ici en France de mémoire de mauritanien. Ce jour j’avais aussi, à l’instar des autres invités, eu l’honneur de répondre aux questions du public venu très nombreux, dont l’une, concernant justement l’organisation de ces fameuses journées de concertation nationale à Nouakchott.

A ma grande surprise, je vois aujourd’hui sur nos sites, des membres d’associations mauritaniennes qui m’avaient pris à partie par un désaveu cinglant de ma prise de position sur le sujet, se retourner contre le président Sidi Ould Cheikh Abdellahi parce que tout simplement, fidèle à son principe et à sa mission, le HCR a refusé la prise en charge de citoyens franco-mauritaniens. Et pourtant, n’en déplaise à certains, le HCR a raison sur toute la ligne.

Ce que j’avais dit à Orléans et que vous avez réfuté le voici :

1) Vous n‘avez pas été associés à la préparation de ces journées ;
2) Vous n’avez pas été associés à la définition de l’ordre du jour de ces journées ;
3) Vous n’avez encore aucune décision sur le statut juridique des résultats qui seront issus de ces journées : force de loi ou simple concertation qui permettra au gouvernement de définir son schéma propre et sa législation propre ?
4) Le gouvernement et ses partenaires comme le HCR ont mis la charrue avant les bœufs : ce sont les résultats des journées et ce qu’en fera le pouvoir qui détermineront la plus part des réfugiés sur le retour ou non au pays : aujourd’hui le gouvernement signe des accords, le gouvernement fait un budget, le gouvernement annonce des chiffres sur le nombre sans que le recensement ne soit terminé et sans que les réfugiés ne puissent se prononcer définitivement, et le comble de tout, le HCR poste ses camions à la frontière comme si tout est acquis.
5) Le gouvernement sait que, plus que tout, ce sont les solutions qui seront apportées aux problèmes de terres et de demeures non encore récupérées par les réfugiés rentrés lors de la fameuse période du « Mooyto Kootaa » qui rassurera ceux restés encore au Sénégal et au Mali. Ces derniers mois, la situation dans les régions du Trarza et du Brakna, comme le cas du village de Ando dans la commune de Ould Birome, arrondissement de Darel Barka, défraient la chronique dans notre presse nationale, et le gouvernement ne fait encore rien pour régler ces problèmes et remettre les anciens déportés dans leurs droits sur leurs terres !

Et tout ça, Messieurs, vous l’aviez réfuté d’un revers de la main dans l’unique espoir de pouvoir participer au conclave national. Certains même d’entre vous sont allés jusqu’à insinuer que Amadou Alpha BA, qui est rentré en Mauritanie, veut empêcher les déportés de rentrer, au moment où d’autres parmi vous menaient campagne pour Sidi Ould Cheikh Abdellahi en appelant la diaspora au mécénat pour combler le déficit budgétaire du HCR estimé à 7 millions d’euros alors que seuls 500 mille ont pu être mobilisés jusque là.

Cependant, nous le savons tous, que s’il y a un consensus autour des engagements pris par le président Sidi Ould Ch. Abdellahi, c’est bien celui qui existe autour de la question du retour des déportés qui est de loin le plus important. La volonté affichée par le chef de l’état fait presque l’unanimité autour d’elle dans toute la classe politique et associative du pays. Je dirais même qu’elle suscite un enthousiasme qui n’a jamais existé auparavant. Des associations jadis les plus radicales, comme certaines d’entre celles qui accusent aujourd’hui le président de manquer de volonté, avaient mis du zrig dans leur café. Et même les premiers concernés, c’est à dire les déportés, par l’intermédiaire de la Coordination des Associations de Réfugiés au Sénégal et au Mali en sont arrivés à oublier quelques leçons d’histoire en remerciant « chaleureusement le HCR, et surtout en précisant que « son (Le HCR) soutien aux réfugiés mauritaniens tant au Sénégal qu’au Mali, au cours de ces dix-huit années, est sans faille » (Déclaration de ce mardi 13 novembre 2007 sur www.cridem.org). Aurait-on oublié les années « Mooyto Kootaa » (« Faufile-toi et rentre au pays ! ») quand le HCR, dans le but de soutenir la politique de Taya qui martelait à tout va que c’est seulement l’aide humanitaire qui retenait les déportés au Sénégal, avait pris la décision unilatérale de suspendre toute assistance humanitaire aux réfugiés à compter du 31 décembre 1995 ? Moi, je ne l’oublierai jamais. Sidi n’a encore rien donné, il ne s’agit que « d’engagements » et de « volonté ». Il ne s’agit pas encore à notre connaissance de décision prise et acceptée par les concernés –c'est-à-dire les déportés- à partir de conditions tracées, validées par le gouvernement, et jugées acceptables par toutes les parties. Nous n’en sommes qu’au stade de concertations, de revendications et de promesses. Nous n’avons que des engagements qui n’engagent en vérité que ceux qui y croient et non ceux qui les font. Nous devons soutenir, et ceci très fortement le président de la république dans ses engagements, mais les déportés et les véritables militants pour la cause que nous sommes, doivent veiller à ce que la machine ne se grippe, pas de retour en arrière, et surtout de la limpidité, et rien que de la limpidité dans la démarche.

Des personnalités, qui ne figurent nullement parmi les moins averties sur la situation nationale avaient demandé à ce que les choses « ne se fassent pas dans la précipitation ». Seulement, dès le début, sûr de l’envie inébranlable de la population d’en finir avec ce problème, le président Sidi, entouré de cette même machine politico-administrative qui avait servi Taya lors des purges et des déportations, a brûlé toutes les étapes nécessaires à une véritable clarification de la situation. Le HCR a déjà mis à la frontière des camions prêts à transporter les réfugiés. Il a aussi ouvert des bureaux à Rosso et à Kaédi et a recruté du personnel national et international chargé de superviser l’opération. Dans la foulée, Sidioca annonce la mise en place d’une structure chargée de la réinsertion des réfugiés avec une dotation de trois milliards d’ouguiyas. Et pourtant, même si on ne comptait que les 24000 réfugiés annoncés, il n’y aurait dans cette dotation que 124 000 um (360 euros) pour la réinsertion d’un déporté, sans compter que cette somme est une valeur brute de laquelle il faudrait déduire au moins 30 à 50% de frais de gestion pour avoir ce qui reviendra nettement à l’investissement. Le véritable problème dans tout ça, c’est qu’en matière de gestion et de montage de projet, il faudrait d’abord définir la stratégie, avoir ses données fiables avant de pouvoir estimer son budget. Ces données et cette stratégie, nous ne pourrons malheureusement les avoir qu’après la concertation nationale. Mais ce que le gouvernement a refusé il y a quelques mois à la clairvoyance du député RFD Kane Hamidou Baba qui demandait l’inscription dans le budget de l’état d’un chapitre pour la réinsertion des déportés, il l’a accepté pour sa stratégie de communication, en l’absence bien sûr de tout élément qui devrait déterminer sa cohérence.


Pourquoi en est on arrivé là ? La machine de la communication a été mise en service à fond. Des missions officielles ont visité les camps des déportés et ont sillonné le sud du pays. Des partis politiques et des personnalités ont été reçus et écoutés. Des associations qui avaient besoin beaucoup plus de reconnaissance que de légitimité ont été reçues par le président de la république. Les imams ont été mis à contribution à travers leurs prêches du vendredi. Bref, en bon stratège, Sidioca a titillé et manipulé l’égo des citoyens.

Le gouvernement a seul décidé de ce qui se passe. Ce qui est sûr, c’est que je ne serai pas de ceux qui auront dit : « vive le Président, à bas le Président », je dirais seulement : « vive le président », ou je dirais alors: « à bas le président ». Cela ne dépendra que de ce que le Président fera du consensus issus de ces journées. Et si toute fois consensus il y a eu. Bonne chance Monsieur le Président. Du courage Monsieur le Président.

Amadou Alpha BA
Dimanche 18 Novembre 2007 - 23:31
Dimanche 18 Novembre 2007 - 23:32
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