Le Rénovateur Quotidien : Votre réaction par rapport à ces Journées Nationales de Concertation sur le retour des déportés des mauritaniens ?
Ciré Kane : Nous félicitons le Président de la République pour avoir eu cette belle initiative. C’était des journées nécessaires pour régler l’un des problèmes les plus épineux en Mauritanie à savoir le dossier des déportés et le passif humanitaire. Le compte rendu de l’atelier sur le retour des déportés a été plus ou moins satisfaisant(il participait dans cet atelier, ndlr). Quant aux débats sur le passif humanitaire, ils n’ont pas été rendus dans une version fidèle. Le passif humanitaire implique intrinsèquement un volet judiciaire.
Le Rénovateur Quotidien : A vous entendre parler, on a l’impression qu’il y a eu des manquements ?
Ciré Kane : En termes clairs, ce que je veux dire, c’est que le rapporteur sur le passif humanitaire en version française a failli à sa mission d’honnêteté intellectuelle. Ce qu’il a dit n’était pas du tout à l’image des débats qui ont été de très haute qualité.
Tout le monde a eu voix au chapitre. Mais il ne faudrait pas et c’est là où j’attire l’attention de l’opinion, qu’on dise que tout ce qui a été dit dans cet atelier doit être synthétisé en vrac c’est à dire que ça va être un travail inachevé.
Il suffirait alors que les bourreaux viennent à cette assemblée pour que leurs avis soient retenus. Il y a quand même un minimum de respect par rapport aux victimes qui n’ont pas eu voix au chapitre. Il aurait fallu qu’elles parlent en premier lieu parce que dans cette thérapie de groupe, les premiers à écouter ce sont les victimes pour revenir sur la réalité des faits. Donc, je suis tout à fait choqué par cette méthodologie qui consiste à mettre des points contradictoires sur des sujets essentiels.
Le Rénovateur Quotidien : Vous êtes en train de faire des récriminations. Est-ce à dire que le travail a été mal préparé ?
Ciré Kane : Je ne dirai pas qu’il a été mal préparé. Je dirai plutôt qu’il a été saboté parce que sur tous les points essentiels, on a eu un avis et son contraire. Il est évident qu’une commission de synthèse chargée de consolider le travail au niveau des ateliers sera dans l’impossibilité de trancher.
Le Rénovateur Quotidien : Le retour des déportés et le passif humanitaire furent inscrits dans votre programme électoral. Quel sera votre apport à ces journées ?
Ciré Kane : Notre apport, nous l’avons dit. Aujourd’hui, s’il y a un blocage sur le passif humanitaire, l’AJD/MR l’avait déjà anticipé. On sait que c’est un problème très épineux où les passions sont loin d’être apaisées. On envisageait de procéder aux réparations immédiates qui sont l’organisation matérielle du retour des déportés. Quant au passif humanitaire, ce n’est pas en 3 jours qu’on peut le trancher. Il faudrait un débat national où on discuterait de tous les problèmes dont le premier est forcément le passif humanitaire puisque c’est de sa résolution que dépend l’unité nationale.
Le vrai problème en Mauritanie, c’est le problème de la cohabitation entre nos communautés et bâcler ces journées sur un thème aussi important que le passif humanitaire, ce n’est pas à la Mauritanie service. Le déroulement de l’atelier sur le passif humanitaire confirme toutes nos craintes : que toute précipitation va nous entraîner vers une situation de blocage ! Le discours de la haine risque de revenir au galop. Il faudrait prendre tout son temps sur le passif.
Le Rénovateur Quotidien : Apparemment vous êtes déçu ?
Ciré Kane : Je suis déçu de l’atelier sur le passif humanitaire. Je suis satisfait de la volonté du Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi mais la volonté d’un seul homme ne suffit pas à changer un système malheureusement !
Propos recueillis par Babacar Baye Ndiaye
source : Le Rénovateur Quotidien (Mauritanie)
Ciré Kane : Nous félicitons le Président de la République pour avoir eu cette belle initiative. C’était des journées nécessaires pour régler l’un des problèmes les plus épineux en Mauritanie à savoir le dossier des déportés et le passif humanitaire. Le compte rendu de l’atelier sur le retour des déportés a été plus ou moins satisfaisant(il participait dans cet atelier, ndlr). Quant aux débats sur le passif humanitaire, ils n’ont pas été rendus dans une version fidèle. Le passif humanitaire implique intrinsèquement un volet judiciaire.
Le Rénovateur Quotidien : A vous entendre parler, on a l’impression qu’il y a eu des manquements ?
Ciré Kane : En termes clairs, ce que je veux dire, c’est que le rapporteur sur le passif humanitaire en version française a failli à sa mission d’honnêteté intellectuelle. Ce qu’il a dit n’était pas du tout à l’image des débats qui ont été de très haute qualité.
Tout le monde a eu voix au chapitre. Mais il ne faudrait pas et c’est là où j’attire l’attention de l’opinion, qu’on dise que tout ce qui a été dit dans cet atelier doit être synthétisé en vrac c’est à dire que ça va être un travail inachevé.
Il suffirait alors que les bourreaux viennent à cette assemblée pour que leurs avis soient retenus. Il y a quand même un minimum de respect par rapport aux victimes qui n’ont pas eu voix au chapitre. Il aurait fallu qu’elles parlent en premier lieu parce que dans cette thérapie de groupe, les premiers à écouter ce sont les victimes pour revenir sur la réalité des faits. Donc, je suis tout à fait choqué par cette méthodologie qui consiste à mettre des points contradictoires sur des sujets essentiels.
Le Rénovateur Quotidien : Vous êtes en train de faire des récriminations. Est-ce à dire que le travail a été mal préparé ?
Ciré Kane : Je ne dirai pas qu’il a été mal préparé. Je dirai plutôt qu’il a été saboté parce que sur tous les points essentiels, on a eu un avis et son contraire. Il est évident qu’une commission de synthèse chargée de consolider le travail au niveau des ateliers sera dans l’impossibilité de trancher.
Le Rénovateur Quotidien : Le retour des déportés et le passif humanitaire furent inscrits dans votre programme électoral. Quel sera votre apport à ces journées ?
Ciré Kane : Notre apport, nous l’avons dit. Aujourd’hui, s’il y a un blocage sur le passif humanitaire, l’AJD/MR l’avait déjà anticipé. On sait que c’est un problème très épineux où les passions sont loin d’être apaisées. On envisageait de procéder aux réparations immédiates qui sont l’organisation matérielle du retour des déportés. Quant au passif humanitaire, ce n’est pas en 3 jours qu’on peut le trancher. Il faudrait un débat national où on discuterait de tous les problèmes dont le premier est forcément le passif humanitaire puisque c’est de sa résolution que dépend l’unité nationale.
Le vrai problème en Mauritanie, c’est le problème de la cohabitation entre nos communautés et bâcler ces journées sur un thème aussi important que le passif humanitaire, ce n’est pas à la Mauritanie service. Le déroulement de l’atelier sur le passif humanitaire confirme toutes nos craintes : que toute précipitation va nous entraîner vers une situation de blocage ! Le discours de la haine risque de revenir au galop. Il faudrait prendre tout son temps sur le passif.
Le Rénovateur Quotidien : Apparemment vous êtes déçu ?
Ciré Kane : Je suis déçu de l’atelier sur le passif humanitaire. Je suis satisfait de la volonté du Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi mais la volonté d’un seul homme ne suffit pas à changer un système malheureusement !
Propos recueillis par Babacar Baye Ndiaye
source : Le Rénovateur Quotidien (Mauritanie)