Chers amis invités,
Chers compagnons de lutte,
Nous voilà réunis une nouvelle fois par la grâce de Dieu, pour inaugurer ensemble une autre étape du parcours long et douloureux imposé par le régime raciste du colonel de triste mémoire Maouya ould Sid'Ahmed Taya.
1990-2012.
Que d’évènements depuis les arrestations, les tortures suivies de tueries massives au sein des forces armées et de sécurité sous la houlette de celui qui, aujourd’hui et sans vergogne, croit bon de se rappeler à notre souvenir. En commettant, secondé par un bataillon d’écrivains dit-on, ce qu'il nomme pompeusement ses « mémoires ». Des échos nous parviennent qui disent sa revendication du statut de « père de la démocratie » !
Le ridicule ne tue pas.
Il est une réalité que ferait bien d'assumer le génocidaire, celle d'un être n'ayant jamais su s'élever à hauteur de la mission reçue par un accident de l'histoire, et cruel paradoxe en majorité de ceux qu’il allait éradiquer avec une cruauté et une gratuité rares. Maaouya Ould Sid'Ahmed, dictateur médiocre, empli d'aversion pour la communauté noire de Mauritanie, humiliée, avilie, déportée, assassinée à vaste échelle dans le cadre d'un plan froidement conçu par lui et exécuté par ses sbires dont certains encore aujourd'hui se pavanent dans les allées du pouvoir autoritaire de Mohamed Ould Abdel Aziz qui leur fait miroiter l'absolution par le dévouement.
Août 1990, premières arrestations arbitraires au sein de des forces armées, motivées par la volonté de procéder à une éradication de la composante noire menées en même temps que l'offensive belliqueuse de Saddam Hussein au Koweït, maître à penser de Maaouya à l'époque.
La répression féroce se poursuivra jusqu'au 17 avril 1991, après cinq cent treize morts recensés, des centaines de handicaps à vie, des milliers de privations de liberté, la défaite de Saddam et la visite de l'émissaire du Président MITTERRAND, Le colonel Sidiya Ould Mohamed Yahyé avait alors tenu un speech mémorable :
« Le président du comité militaire de salut national vous accorde son pardon et sa grâce à l'occasion bénie de l'Aïd El Fitr. N'oubliez jamais que nous sommes musulmans et ce qui est vous arrivé est de l'ordre de la fatalité. Vous allez bénéficier d'un pécule et rejoindre vos foyers. Soyez discrets sur ce que vous venez de vivre, car nous sommes des militaires , tenus au secret professionnel … »
Septembre 1991, libérations des obligations militaires massives de soldats noirs, les décisions et autres décrets portent la mention :
« mauvaise manière de servir ou indiscipline caractérisée … »
N'eut-été la dimension et l'horreur de la tragédie qu'ils venaient d'écrire, on leur trouverait presque un sens de l'humour.
Mais nos tortionnaires et autres bourreaux auront réussi un tour de force, celui de transformer d'anciens militaires en militants des droits humains.
Il s'est passé beaucoup d'autres évènements que je tairai pour arriver au but de mon propos, l'avenir de l'OCVIDH, née le 3 octobre 2000, de la volonté de quatre amis et de l'amitié forgée dans l'épreuve et l'adversité. Des amitiés en principe qui durent une vie. Ensemble, nous avons réalisé beaucoup de mobilisations, de travail d’ombre, engrangé des succès mais aussi subi quelques échecs.
Le plus patent aura été l'incapacité à préserver notre unité, celle des coeurs et de l'action.
En effet, suite à des divergences profondes de vues en mars 2009, après un voyage du président de l'OCVIDH en Mauritanie et des rencontres avec le général Mohamed Ould Abdel Aziz, menées en concertation avec la direction de AVOMM autour des questions qui nous mobilisent encore, le sécretaire général de l'époque, avant même de savoir la teneur des entretiens, s'était répandu sur les sites mauritaniens pour condamner la démarche, au nom d'un bureau qu'il n'avait pas consulté auparavant.
Après des mois de recherche de solutions, face au refus de dialogue des dissidents, l'Assemblée générale souveraine avait décidé, en sa séance extraordinaire du 29 octobre 2009, de les radier dans les formes prévues par nos textes.
Mais ils continuèrent de plus belle leurs attaques sur le net, et quelques mois après, ils jugèrent bon de nous assigner en justice, ce au moment où des procédures sont en cours contre Maaouya !
Evidemment cette erreur sur l’adversaire a été particulièrement éprouvante pour les victimes que nous sommes tout comme les dissidents, anciens compagnons devenus nos plaignants auprès de tribunaux français
S’y sont ajoutées bien d’autres répercussions associatives, sociales et même politiques, tant la situation incommodait nos proches communs.
Trois années durant, nous nous sommes prêtés aux exigences de dissidents drapés dans les habits de la légitimité .
Cela a eu pour effet de mobiliser une partie de nos forces, les privant de l'intérêt collectif, situé ailleurs.
Le Bureau Exécutif, à travers diverses séances, est parvenu à la conclusion que le moment était venu de donner un coup d'arrêt à la procédure.
Stopper une démarche judiciaire qui ne nous honore pas, nous écarte de l’essentiel, du seul vrai combat qui vaille, celui de la reconnaissance de notre tragédie, de sa réparation, de sa mémoire et ensuite de celui de notre citoyenneté.
De quelle meilleure manière ?
En cessant le combat imposé. Puisqu’il faut au moins deux pour mener bataille, en refusant désormais toute lutte fratricide, décidée et menée au mépris de tout ce qui aurait dû s’y opposer. En renonçant à OCVIDH.
Eh oui, la guerre du sigle n'aura pas lieu, car nous avons mieux à proposer et à faire que de nous installer dans une querelle fratricide, au risque de decevoir nos adversaires communs.
A nos morts enfin, nous devons de refuser les batailles d'arrière garde, l'alliance objective avec ceux qui ont provoqué notre malheur et l'entretiennent encore.
En créant l'OCVIDH, nous voulions atteindre des objectifs. Ils sont encore et toujours d'actualité.
Je propose solennellement à mes compagnons d'infortune et de combat, l'abandon pur et simple du sigle OCVIDH. Le laisser à qui voudra en faire usage pour, espérons-nous, le grand bien de notre communauté.
A mes camarades, je demande de ne pas céder à la nostalgie, l’avenir est devant nous
Oui, refemons les pages de cette belle histoire écrite ensemble, nos plaignants y compris.
A mes amis, je suggère de renaître ailleurs, avec un nouvel instrument au service de notre idéal, de poursuivre avec la même constance d’exiger que justice se fasse pour le repos de l'âme de nos Martyrs.
Je vous invite à continuer sans relâche la lutte sacrée pour recouvrer nos droits inaliénables de citoyens mauritaniens à part entière.
Au départ de nos honorables invités, je vous convierai à la clôture de ce pénible paragraphe de notre engagement commun.
A ouvrir une nouvelle page de mobilisation au service de notre rêve d’une Mauritanie débarrassée des maux ayant conduit au génocide.
Evidemment, je ne saurais terminer sans une pieuse pensée pour nos morts, trop tôt disparus, jeunes victimes innocentes de la folie meurtrière, tombées, on ne le dira jamais assez, sur l’autel de la haine raciste.
Dans l’épreuve judiciaire de 2009 à présent, des soutiens ne nous a jamais fait défaut, au premier rang desquels mon ami Ousmane SARR et AVOMM.
Qu’il me soit permis de leur redire mon amitié et ma reconnaissance.
Et à bien d’autres que je ne citerai pas ici mais ils se reconnaîtront pour nous avoir apporté conseils, assistance et réconfort.
Me vient également à l’esprit notre frère en souffrances Biram Dah Ould Abeïd, Président de l’I.R.A, embastillé depuis plus d’un mois suite nous dit-on, à une indignation colllective provoquée par l’IRA, convaincue d’avoir brûlé des livres religieux.
En Mauritanie aussi l’indignation existe, même si elle est à géométrie variable. La Mauritanie où, en plein mois sacré du Ramadan 1989, on violait, dépouillait, déportait et assassinait sans la moindre désapprobation d'uléma, que dire du citoyen ordinaire.
Vingt trois années après, il semble que soit retrouvée la capacité d’indignation. Au point de déferler dans les rues des cités. D’’être reçus à la maison brune par le maître des lieux !
Des milliers de compatriotes exécutés par d’autres au seul motif qu’ils étaient noirs ne soulèvent toujours pas la moindre émotion de la part de ces bonnes âmes.
Je te salue Biram et t’exprime notre solidarité. Celle des victimes à la victime. Nous sommes aussi soldaires de tes camarades de détention.
Ensemble, nous aurons raison du racisme et de ce système inique.
Nous viendrons à bout de l’esclavage et des autres formes d’injustices
Afin que la Mauritanie connaisse enfin l'égalité et la justice préalables à l'unité nationale tant espérée .
Merci à tous d'être venus,
Dieu garde mon pays !
Abdoul Aziz SOUMARE Jouy-Le-Moutier, 25 mai 2012
Président de l’OCVIDH
avomm.com
Chers compagnons de lutte,
Nous voilà réunis une nouvelle fois par la grâce de Dieu, pour inaugurer ensemble une autre étape du parcours long et douloureux imposé par le régime raciste du colonel de triste mémoire Maouya ould Sid'Ahmed Taya.
1990-2012.
Que d’évènements depuis les arrestations, les tortures suivies de tueries massives au sein des forces armées et de sécurité sous la houlette de celui qui, aujourd’hui et sans vergogne, croit bon de se rappeler à notre souvenir. En commettant, secondé par un bataillon d’écrivains dit-on, ce qu'il nomme pompeusement ses « mémoires ». Des échos nous parviennent qui disent sa revendication du statut de « père de la démocratie » !
Le ridicule ne tue pas.
Il est une réalité que ferait bien d'assumer le génocidaire, celle d'un être n'ayant jamais su s'élever à hauteur de la mission reçue par un accident de l'histoire, et cruel paradoxe en majorité de ceux qu’il allait éradiquer avec une cruauté et une gratuité rares. Maaouya Ould Sid'Ahmed, dictateur médiocre, empli d'aversion pour la communauté noire de Mauritanie, humiliée, avilie, déportée, assassinée à vaste échelle dans le cadre d'un plan froidement conçu par lui et exécuté par ses sbires dont certains encore aujourd'hui se pavanent dans les allées du pouvoir autoritaire de Mohamed Ould Abdel Aziz qui leur fait miroiter l'absolution par le dévouement.
Août 1990, premières arrestations arbitraires au sein de des forces armées, motivées par la volonté de procéder à une éradication de la composante noire menées en même temps que l'offensive belliqueuse de Saddam Hussein au Koweït, maître à penser de Maaouya à l'époque.
La répression féroce se poursuivra jusqu'au 17 avril 1991, après cinq cent treize morts recensés, des centaines de handicaps à vie, des milliers de privations de liberté, la défaite de Saddam et la visite de l'émissaire du Président MITTERRAND, Le colonel Sidiya Ould Mohamed Yahyé avait alors tenu un speech mémorable :
« Le président du comité militaire de salut national vous accorde son pardon et sa grâce à l'occasion bénie de l'Aïd El Fitr. N'oubliez jamais que nous sommes musulmans et ce qui est vous arrivé est de l'ordre de la fatalité. Vous allez bénéficier d'un pécule et rejoindre vos foyers. Soyez discrets sur ce que vous venez de vivre, car nous sommes des militaires , tenus au secret professionnel … »
Septembre 1991, libérations des obligations militaires massives de soldats noirs, les décisions et autres décrets portent la mention :
« mauvaise manière de servir ou indiscipline caractérisée … »
N'eut-été la dimension et l'horreur de la tragédie qu'ils venaient d'écrire, on leur trouverait presque un sens de l'humour.
Mais nos tortionnaires et autres bourreaux auront réussi un tour de force, celui de transformer d'anciens militaires en militants des droits humains.
Il s'est passé beaucoup d'autres évènements que je tairai pour arriver au but de mon propos, l'avenir de l'OCVIDH, née le 3 octobre 2000, de la volonté de quatre amis et de l'amitié forgée dans l'épreuve et l'adversité. Des amitiés en principe qui durent une vie. Ensemble, nous avons réalisé beaucoup de mobilisations, de travail d’ombre, engrangé des succès mais aussi subi quelques échecs.
Le plus patent aura été l'incapacité à préserver notre unité, celle des coeurs et de l'action.
En effet, suite à des divergences profondes de vues en mars 2009, après un voyage du président de l'OCVIDH en Mauritanie et des rencontres avec le général Mohamed Ould Abdel Aziz, menées en concertation avec la direction de AVOMM autour des questions qui nous mobilisent encore, le sécretaire général de l'époque, avant même de savoir la teneur des entretiens, s'était répandu sur les sites mauritaniens pour condamner la démarche, au nom d'un bureau qu'il n'avait pas consulté auparavant.
Après des mois de recherche de solutions, face au refus de dialogue des dissidents, l'Assemblée générale souveraine avait décidé, en sa séance extraordinaire du 29 octobre 2009, de les radier dans les formes prévues par nos textes.
Mais ils continuèrent de plus belle leurs attaques sur le net, et quelques mois après, ils jugèrent bon de nous assigner en justice, ce au moment où des procédures sont en cours contre Maaouya !
Evidemment cette erreur sur l’adversaire a été particulièrement éprouvante pour les victimes que nous sommes tout comme les dissidents, anciens compagnons devenus nos plaignants auprès de tribunaux français
S’y sont ajoutées bien d’autres répercussions associatives, sociales et même politiques, tant la situation incommodait nos proches communs.
Trois années durant, nous nous sommes prêtés aux exigences de dissidents drapés dans les habits de la légitimité .
Cela a eu pour effet de mobiliser une partie de nos forces, les privant de l'intérêt collectif, situé ailleurs.
Le Bureau Exécutif, à travers diverses séances, est parvenu à la conclusion que le moment était venu de donner un coup d'arrêt à la procédure.
Stopper une démarche judiciaire qui ne nous honore pas, nous écarte de l’essentiel, du seul vrai combat qui vaille, celui de la reconnaissance de notre tragédie, de sa réparation, de sa mémoire et ensuite de celui de notre citoyenneté.
De quelle meilleure manière ?
En cessant le combat imposé. Puisqu’il faut au moins deux pour mener bataille, en refusant désormais toute lutte fratricide, décidée et menée au mépris de tout ce qui aurait dû s’y opposer. En renonçant à OCVIDH.
Eh oui, la guerre du sigle n'aura pas lieu, car nous avons mieux à proposer et à faire que de nous installer dans une querelle fratricide, au risque de decevoir nos adversaires communs.
A nos morts enfin, nous devons de refuser les batailles d'arrière garde, l'alliance objective avec ceux qui ont provoqué notre malheur et l'entretiennent encore.
En créant l'OCVIDH, nous voulions atteindre des objectifs. Ils sont encore et toujours d'actualité.
Je propose solennellement à mes compagnons d'infortune et de combat, l'abandon pur et simple du sigle OCVIDH. Le laisser à qui voudra en faire usage pour, espérons-nous, le grand bien de notre communauté.
A mes camarades, je demande de ne pas céder à la nostalgie, l’avenir est devant nous
Oui, refemons les pages de cette belle histoire écrite ensemble, nos plaignants y compris.
A mes amis, je suggère de renaître ailleurs, avec un nouvel instrument au service de notre idéal, de poursuivre avec la même constance d’exiger que justice se fasse pour le repos de l'âme de nos Martyrs.
Je vous invite à continuer sans relâche la lutte sacrée pour recouvrer nos droits inaliénables de citoyens mauritaniens à part entière.
Au départ de nos honorables invités, je vous convierai à la clôture de ce pénible paragraphe de notre engagement commun.
A ouvrir une nouvelle page de mobilisation au service de notre rêve d’une Mauritanie débarrassée des maux ayant conduit au génocide.
Evidemment, je ne saurais terminer sans une pieuse pensée pour nos morts, trop tôt disparus, jeunes victimes innocentes de la folie meurtrière, tombées, on ne le dira jamais assez, sur l’autel de la haine raciste.
Dans l’épreuve judiciaire de 2009 à présent, des soutiens ne nous a jamais fait défaut, au premier rang desquels mon ami Ousmane SARR et AVOMM.
Qu’il me soit permis de leur redire mon amitié et ma reconnaissance.
Et à bien d’autres que je ne citerai pas ici mais ils se reconnaîtront pour nous avoir apporté conseils, assistance et réconfort.
Me vient également à l’esprit notre frère en souffrances Biram Dah Ould Abeïd, Président de l’I.R.A, embastillé depuis plus d’un mois suite nous dit-on, à une indignation colllective provoquée par l’IRA, convaincue d’avoir brûlé des livres religieux.
En Mauritanie aussi l’indignation existe, même si elle est à géométrie variable. La Mauritanie où, en plein mois sacré du Ramadan 1989, on violait, dépouillait, déportait et assassinait sans la moindre désapprobation d'uléma, que dire du citoyen ordinaire.
Vingt trois années après, il semble que soit retrouvée la capacité d’indignation. Au point de déferler dans les rues des cités. D’’être reçus à la maison brune par le maître des lieux !
Des milliers de compatriotes exécutés par d’autres au seul motif qu’ils étaient noirs ne soulèvent toujours pas la moindre émotion de la part de ces bonnes âmes.
Je te salue Biram et t’exprime notre solidarité. Celle des victimes à la victime. Nous sommes aussi soldaires de tes camarades de détention.
Ensemble, nous aurons raison du racisme et de ce système inique.
Nous viendrons à bout de l’esclavage et des autres formes d’injustices
Afin que la Mauritanie connaisse enfin l'égalité et la justice préalables à l'unité nationale tant espérée .
Merci à tous d'être venus,
Dieu garde mon pays !
Abdoul Aziz SOUMARE Jouy-Le-Moutier, 25 mai 2012
Président de l’OCVIDH
avomm.com