Ils sont au moins 250 000, certains disent même un million. Mais tous, massés à Karachi, dans le sud du Pakistan, rêvent de saluer leur idole, voire de mourir pour l'ex-premier ministre Benazir Bhutto, rentrée jeudi dans son pays, après huit années d'exil.
Lorsque Mme Bhutto a fait ses premiers pas sur le tarmac de l'aéroport de Karachi, elle a fondu en larmes, donnant écho à l'émotion et à la fébrilité qui enveloppent depuis plusieurs jours la mégalopole de 12 millions d'habitants et capitale économique du Pakistan, le fief de la famille Bhutto.
«C'est un moment historique et plein d'émotions pour moi. Je suis bouleversée par la foule venue m'accueillir. (...) Je me sens extrêmement humble», a-t-elle dit.
Déjà, 250.000 sympathisants sont rassemblés sur le chemin de son cortège ouvert par un énorme camion, qui devait sillonner pendant 18 heures cette cité portuaire tentaculaire. Ils seraient même un million, affirme le Parti du peuple pakistanais (PPP), la formation de Benazir Bhutto, surnommée affectueusement «BB» (prononcer «bibi»).
Dans l'après-midi, elle grimpe sur la plate-forme du camion qui, à cause de rumeurs de menaces d'attentat islamiste, est équipé de boucliers blindés pour la protéger d'éventuels tireurs isolés.
Souriante, elle se tient pourtant debout, à découvert, juchée sur le toit du poids-lourd, juste entourée par ses fidèles. Elle salue la foule et fait le «V» de la victoire. Ses partisans, qui suivent le véhicule, agitent des drapeaux du PPP, scandant «longue à vie à Bhutto!».
A la télévision, des vues aériennes montrent un cortège de plusieurs km de sympathisants.
Les gens, beaucoup de jeunes, chantent, dansent, tapent sur des tambours, histoire de marquer le deuxième retour d'exil de Mme Bhutto. Lorsqu'elle était rentrée au Pakistan en 1986, avant de devenir deux fois premier ministre (1988-1990 et 1993-1996), un million de personnes avaient déferlé à Lahore (est).
Ses fans vouent un véritable culte à la première femme à avoir accédé à un poste de chef de gouvernement dans le monde musulman, à l'âge de 35 ans.
«Notre grande dirigeante est rentrée à la maison. C'est le premier pas vers la démocratie au Pakistan», se félicite Waqar Shah, un fermier.
Les plus idolâtres sont même prêts à mourir pour elle.
«J'aime Benazir et nous sommes ici pour protéger sa vie. Je peux me sacrifier pour elle», s'exclame Abdul Majid Mirani, 25 ans, membre d'une brigade de 5.OOO «martyrs», la 'Benazir Janbaz' (littéralement, la 'Force des martyrs'). Une véritable petite armée privée issue des rangs du PPP.
La charge émotionnelle que Mme Bhutto dégage dans les milieux ouvriers et dans les campagnes remonte aux années 1970. Son père, l'ex-premier ministre Zulfiqar Ali Bhutto, extrêmement populaire, avait été renversé en 1977 par le général Zia ul-Haq, puis exécuté sous son régime militaire en 1979.
Dans l'histoire politique mouvementée du Pakistan, certains des sympathisants des Bhutto se sont immolés par le feu et d'autres menacent encore de le faire, si jamais il lui arrivait quelque chose.
Pour ne pas manquer l'évènement présenté comme «historique», ses admirateurs sont venus «des quatre coins du Pakistan, à pied, en bus, par train, en voiture, à vélo», a dit le PPP. «Nous avons marché 12 jours, mais ce n'est rien comparé aux sacrifices de Benazir pour nous», raconte un agriculteur, Dana Ram.
Un autre n'en peut plus : il veut apercevoir celle qui, à 54 ans, reste élégante, sophistiquée et «glamour». «Sans Benazir, le Pakistan n'est rien. Nous allons tous pleurer dès que nous verrons son visage», dit avec émotion Zulfiqar Ali Magsi, un dirigeant du PPP.
Nicolas Revise
Source: cyberpresse
(M)
Lorsque Mme Bhutto a fait ses premiers pas sur le tarmac de l'aéroport de Karachi, elle a fondu en larmes, donnant écho à l'émotion et à la fébrilité qui enveloppent depuis plusieurs jours la mégalopole de 12 millions d'habitants et capitale économique du Pakistan, le fief de la famille Bhutto.
«C'est un moment historique et plein d'émotions pour moi. Je suis bouleversée par la foule venue m'accueillir. (...) Je me sens extrêmement humble», a-t-elle dit.
Déjà, 250.000 sympathisants sont rassemblés sur le chemin de son cortège ouvert par un énorme camion, qui devait sillonner pendant 18 heures cette cité portuaire tentaculaire. Ils seraient même un million, affirme le Parti du peuple pakistanais (PPP), la formation de Benazir Bhutto, surnommée affectueusement «BB» (prononcer «bibi»).
Dans l'après-midi, elle grimpe sur la plate-forme du camion qui, à cause de rumeurs de menaces d'attentat islamiste, est équipé de boucliers blindés pour la protéger d'éventuels tireurs isolés.
Souriante, elle se tient pourtant debout, à découvert, juchée sur le toit du poids-lourd, juste entourée par ses fidèles. Elle salue la foule et fait le «V» de la victoire. Ses partisans, qui suivent le véhicule, agitent des drapeaux du PPP, scandant «longue à vie à Bhutto!».
A la télévision, des vues aériennes montrent un cortège de plusieurs km de sympathisants.
Les gens, beaucoup de jeunes, chantent, dansent, tapent sur des tambours, histoire de marquer le deuxième retour d'exil de Mme Bhutto. Lorsqu'elle était rentrée au Pakistan en 1986, avant de devenir deux fois premier ministre (1988-1990 et 1993-1996), un million de personnes avaient déferlé à Lahore (est).
Ses fans vouent un véritable culte à la première femme à avoir accédé à un poste de chef de gouvernement dans le monde musulman, à l'âge de 35 ans.
«Notre grande dirigeante est rentrée à la maison. C'est le premier pas vers la démocratie au Pakistan», se félicite Waqar Shah, un fermier.
Les plus idolâtres sont même prêts à mourir pour elle.
«J'aime Benazir et nous sommes ici pour protéger sa vie. Je peux me sacrifier pour elle», s'exclame Abdul Majid Mirani, 25 ans, membre d'une brigade de 5.OOO «martyrs», la 'Benazir Janbaz' (littéralement, la 'Force des martyrs'). Une véritable petite armée privée issue des rangs du PPP.
La charge émotionnelle que Mme Bhutto dégage dans les milieux ouvriers et dans les campagnes remonte aux années 1970. Son père, l'ex-premier ministre Zulfiqar Ali Bhutto, extrêmement populaire, avait été renversé en 1977 par le général Zia ul-Haq, puis exécuté sous son régime militaire en 1979.
Dans l'histoire politique mouvementée du Pakistan, certains des sympathisants des Bhutto se sont immolés par le feu et d'autres menacent encore de le faire, si jamais il lui arrivait quelque chose.
Pour ne pas manquer l'évènement présenté comme «historique», ses admirateurs sont venus «des quatre coins du Pakistan, à pied, en bus, par train, en voiture, à vélo», a dit le PPP. «Nous avons marché 12 jours, mais ce n'est rien comparé aux sacrifices de Benazir pour nous», raconte un agriculteur, Dana Ram.
Un autre n'en peut plus : il veut apercevoir celle qui, à 54 ans, reste élégante, sophistiquée et «glamour». «Sans Benazir, le Pakistan n'est rien. Nous allons tous pleurer dès que nous verrons son visage», dit avec émotion Zulfiqar Ali Magsi, un dirigeant du PPP.
Nicolas Revise
Source: cyberpresse
(M)