Madame la Juge Guylène Beaugé
« Une page d'histoire se tourne », a souligné l'honorable Pierre-C. Gagnon avant la prestation de serment de Guylène Beaugé, hier. La femme de 43 ans est devenue la première personne de race noire à être assermentée comme juge à la Cour supérieure du Québec.
« Elle est première partout où elle passe », a poursuivi son nouveau collègue juge, qui a rappelé les talents et les nombreuses réalisations de la juriste, tout en soulignant « la chaleur de son irrésistible sourire ».
Guylène Beaugé, d'origine haïtienne, a trois soeurs. Sa mère est ethnologue-sociologue et son père était médecin. Il est décédé quand sa fille avait 16 ans. « Un médecin impuissant devant sa propre maladie », a dit Mme Beaugé, hier, avec émotion.
En Haïti, plusieurs hommes de sa famille étaient avocats. Sa grand-mère a fondé une école primaire, et sa mère a milité pour les droits des femmes.
Lors de son discours, la juge a rendu hommage à sa mère et à ses « chères soeurs ». « Nous sommes tricotées très serré ».
Elle s'est aussi adressée à son conjoint, Alain Létourneau, professeur titulaire en éthique et en philosophie à l'Université de Sherbrooke. « J'ai un seul regret, que nos chemins ne se soient pas croisés à 20 ans. »
Il la dit « réfléchie, posée, loyale, vive et bonne vivante », et est ébloui par sa « culturalité élargie ». Avant d'être avocate en droit du travail, Guylène Beaugé s'intéressait à la poésie. « J'étais prédestinée aux lettres et à la poésie. »
Au Collège Marie-de-France, elle était studieuse, selon sa mère. Elle a raté seulement un cours, au printemps 1979, pour descendre rue Sainte-Catherine et voir le défilé du Canadien, qui venait de remporter la Coupe Stanley.
« Par droit de réserve, je ne répondrai pas à la question : est-ce que les Canadiens vont faire les séries? » a blagué hier la nouvelle juge de la Cour supérieure du Québec.
Guylène Beaugé a été admise au Barreau du Québec en 1985. Elle a travaillé pour différents cabinets privés, pour le Conseil du Trésor du Québec et pour le ministère de la Justice du Québec, avant de se joindre au cabinet montréalais Lamarre, Linteau et Montcalm en 2002. Elle a touché au droit du travail, au droit administratif et au contentieux civil. En 1999, elle a été présidente de l'Association du Barreau canadien, division Québec; elle a aussi présidé le comité sur la justice et l'égalité du Centre de recherche-action sur les relations raciales, pour ne nommer que ses engagements dans la communauté juridique.
Émilie Côté
Journal La Presse
(QUÉBEC)
« Elle est première partout où elle passe », a poursuivi son nouveau collègue juge, qui a rappelé les talents et les nombreuses réalisations de la juriste, tout en soulignant « la chaleur de son irrésistible sourire ».
Guylène Beaugé, d'origine haïtienne, a trois soeurs. Sa mère est ethnologue-sociologue et son père était médecin. Il est décédé quand sa fille avait 16 ans. « Un médecin impuissant devant sa propre maladie », a dit Mme Beaugé, hier, avec émotion.
En Haïti, plusieurs hommes de sa famille étaient avocats. Sa grand-mère a fondé une école primaire, et sa mère a milité pour les droits des femmes.
Lors de son discours, la juge a rendu hommage à sa mère et à ses « chères soeurs ». « Nous sommes tricotées très serré ».
Elle s'est aussi adressée à son conjoint, Alain Létourneau, professeur titulaire en éthique et en philosophie à l'Université de Sherbrooke. « J'ai un seul regret, que nos chemins ne se soient pas croisés à 20 ans. »
Il la dit « réfléchie, posée, loyale, vive et bonne vivante », et est ébloui par sa « culturalité élargie ». Avant d'être avocate en droit du travail, Guylène Beaugé s'intéressait à la poésie. « J'étais prédestinée aux lettres et à la poésie. »
Au Collège Marie-de-France, elle était studieuse, selon sa mère. Elle a raté seulement un cours, au printemps 1979, pour descendre rue Sainte-Catherine et voir le défilé du Canadien, qui venait de remporter la Coupe Stanley.
« Par droit de réserve, je ne répondrai pas à la question : est-ce que les Canadiens vont faire les séries? » a blagué hier la nouvelle juge de la Cour supérieure du Québec.
Guylène Beaugé a été admise au Barreau du Québec en 1985. Elle a travaillé pour différents cabinets privés, pour le Conseil du Trésor du Québec et pour le ministère de la Justice du Québec, avant de se joindre au cabinet montréalais Lamarre, Linteau et Montcalm en 2002. Elle a touché au droit du travail, au droit administratif et au contentieux civil. En 1999, elle a été présidente de l'Association du Barreau canadien, division Québec; elle a aussi présidé le comité sur la justice et l'égalité du Centre de recherche-action sur les relations raciales, pour ne nommer que ses engagements dans la communauté juridique.
Émilie Côté
Journal La Presse
(QUÉBEC)