Les producteurs africains d'huile de palme se mobilisent contre le "dénigrement" visant cette culture, accusée de détruire les forêts et de menacer la santé humaine, s'inquiétant que le succès d'un label "sans huile de palme" ne condamne à terme les planteurs.
Répliquer aux accusations: c'était le grand objectif du premier Congrès africain de l'huile de palme (APOC) qui s'est tenu cette semaine à Abidjan à l'initiative du gouvernement ivoirien et de l'Association interprofessionnelle de la filière en Côte d'Ivoire (AIPH).
"Depuis quelque temps, des attaques des plus virulentes se multiplient contre l'huile de palme et dégradent son image, ainsi que celle des pays producteurs", a déploré Christophe Koreki, président de l'AIPH.
"La campagne de dénigrement taxe l'huile de palme de détruire l'environnement ou d'être à la base de maladies cardio-vasculaires", a-t-il expliqué lors de ce grand raout réunissant industriels, planteurs et chercheurs, et auquel était représentée l'Indonésie, premier producteur mondial.
Après plusieurs jours d'échanges, les participants ont adopté une "déclaration d'Abidjan" pour défendre la culture du palmier à huile, présentée comme un facteur de développement et un moyen de lutter contre l'insécurité alimentaire en Afrique.
En particulier, les acteurs africains de la filière ont promis de se battre pour "interdire toute mention désobligeante à l'encontre de l'huile de palme sur tout support", et "tout produit portant la mention +sans huile de palme+".
Le label "sans huile de palme" a en effet prospéré ces dernières années dans les pays consommateurs, notamment en France.
Et la Côte d'Ivoire, premier producteur de cette huile au sein de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa, huit pays), est en première ligne dans la bataille.
La filière ivoirienne avait remporté en décembre 2012 un procès intenté à Paris contre le groupe de distribution Système U, qui avait lancé une campagne publicitaire contre l'huile de palme.
Se démarquer de l'Asi
Les planteurs ivoiriens avaient déposé plainte avant qu'une polémique n'éclate en France, déclenchée par l'amendement dit "Nutella" - rejeté finalement au Parlement - qui envisageait d'augmenter la taxe sur l'huile de palme de 300%.
Dans leur plaidoyer, les producteurs africains (seulement 3,8% de la production mondiale) cherchent à se démarquer de l'Asie sur les deux sujets les plus brûlants, environnement et santé, craignant de faire les frais de critiques qui concerneraient surtout, selon eux, l'Indonésie et la Malaisie (86% de la production mondiale).
Ils assurent ainsi que leur production compte moins d'acides gras saturés et que cette culture "ne se réalise pas systématiquement au prix d'une déforestation en Afrique".
Responsable de l'ONG ivoirienne Action pour la conservation de la biodiversité (ACB), Antoine N'Guessan pointe toutefois, du côté des firmes, "les velléités d'extension pour trouver de nouveaux espaces", notamment en Côte d'Ivoire où le cacao, dont le pays est premier producteur mondial, a déjà dévoré les trois quarts de la forêt au fil des décennies. Pour le palmier, cette pression répond à une "forte demande sur le marché mondial", selon l'expert.
A Broffodoumé, un gros village de la région d'Abidjan où avait été lancé, il y a 50 ans, le premier plan de développement du palmier, les planteurs s'inquiètent aussi de la mauvaise réputation faite à cette huile.
"C'est une très mauvaise campagne qui pourrait ruiner beaucoup de familles qui vivent de l'huile de palme", alerte Jean Atsin, un jeune planteur.
L'huile de palme en Côte d'Ivoire fait vivre au total environ deux millions de personnes. La production y a atteint 450.000 tonnes en 2012, représentant 3,13 % du PIB.
Au-delà même des discours négatifs sur cette culture, Mathieu Béché, planteur et chef du village, craint pour l'avenir de la filière ivoirienne. En bottes en plastique et chapeau de cow-boy au milieu de sa vaste plantation, il critique notamment "le vieillissement du verger, le manque d'entretien des pistes de collecte et la vétusté des outils de production" et appelle l'Etat à agir.
Le gouvernement ivoirien ambitionne de relancer le secteur à travers un nouveau "plan palmier" courant jusqu'en 2020.
Dans sa "déclaration d'Abidjan", la filière africaine, dominée par les industriels, s'est engagée aussi à défendre le "bien-être" des planteurs. Le prochain rendez-vous est prévu fin 2013 dans la capitale politique ivoirienne Yamoussoukro pour tenter de décliner concrètement cette profession de foi.
Répliquer aux accusations: c'était le grand objectif du premier Congrès africain de l'huile de palme (APOC) qui s'est tenu cette semaine à Abidjan à l'initiative du gouvernement ivoirien et de l'Association interprofessionnelle de la filière en Côte d'Ivoire (AIPH).
"Depuis quelque temps, des attaques des plus virulentes se multiplient contre l'huile de palme et dégradent son image, ainsi que celle des pays producteurs", a déploré Christophe Koreki, président de l'AIPH.
"La campagne de dénigrement taxe l'huile de palme de détruire l'environnement ou d'être à la base de maladies cardio-vasculaires", a-t-il expliqué lors de ce grand raout réunissant industriels, planteurs et chercheurs, et auquel était représentée l'Indonésie, premier producteur mondial.
Après plusieurs jours d'échanges, les participants ont adopté une "déclaration d'Abidjan" pour défendre la culture du palmier à huile, présentée comme un facteur de développement et un moyen de lutter contre l'insécurité alimentaire en Afrique.
En particulier, les acteurs africains de la filière ont promis de se battre pour "interdire toute mention désobligeante à l'encontre de l'huile de palme sur tout support", et "tout produit portant la mention +sans huile de palme+".
Le label "sans huile de palme" a en effet prospéré ces dernières années dans les pays consommateurs, notamment en France.
Et la Côte d'Ivoire, premier producteur de cette huile au sein de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa, huit pays), est en première ligne dans la bataille.
La filière ivoirienne avait remporté en décembre 2012 un procès intenté à Paris contre le groupe de distribution Système U, qui avait lancé une campagne publicitaire contre l'huile de palme.
Se démarquer de l'Asi
Les planteurs ivoiriens avaient déposé plainte avant qu'une polémique n'éclate en France, déclenchée par l'amendement dit "Nutella" - rejeté finalement au Parlement - qui envisageait d'augmenter la taxe sur l'huile de palme de 300%.
Dans leur plaidoyer, les producteurs africains (seulement 3,8% de la production mondiale) cherchent à se démarquer de l'Asie sur les deux sujets les plus brûlants, environnement et santé, craignant de faire les frais de critiques qui concerneraient surtout, selon eux, l'Indonésie et la Malaisie (86% de la production mondiale).
Ils assurent ainsi que leur production compte moins d'acides gras saturés et que cette culture "ne se réalise pas systématiquement au prix d'une déforestation en Afrique".
Responsable de l'ONG ivoirienne Action pour la conservation de la biodiversité (ACB), Antoine N'Guessan pointe toutefois, du côté des firmes, "les velléités d'extension pour trouver de nouveaux espaces", notamment en Côte d'Ivoire où le cacao, dont le pays est premier producteur mondial, a déjà dévoré les trois quarts de la forêt au fil des décennies. Pour le palmier, cette pression répond à une "forte demande sur le marché mondial", selon l'expert.
A Broffodoumé, un gros village de la région d'Abidjan où avait été lancé, il y a 50 ans, le premier plan de développement du palmier, les planteurs s'inquiètent aussi de la mauvaise réputation faite à cette huile.
"C'est une très mauvaise campagne qui pourrait ruiner beaucoup de familles qui vivent de l'huile de palme", alerte Jean Atsin, un jeune planteur.
L'huile de palme en Côte d'Ivoire fait vivre au total environ deux millions de personnes. La production y a atteint 450.000 tonnes en 2012, représentant 3,13 % du PIB.
Au-delà même des discours négatifs sur cette culture, Mathieu Béché, planteur et chef du village, craint pour l'avenir de la filière ivoirienne. En bottes en plastique et chapeau de cow-boy au milieu de sa vaste plantation, il critique notamment "le vieillissement du verger, le manque d'entretien des pistes de collecte et la vétusté des outils de production" et appelle l'Etat à agir.
Le gouvernement ivoirien ambitionne de relancer le secteur à travers un nouveau "plan palmier" courant jusqu'en 2020.
Dans sa "déclaration d'Abidjan", la filière africaine, dominée par les industriels, s'est engagée aussi à défendre le "bien-être" des planteurs. Le prochain rendez-vous est prévu fin 2013 dans la capitale politique ivoirienne Yamoussoukro pour tenter de décliner concrètement cette profession de foi.
Source: AFP