Rosette, est le nom d’une jeune femme d’origine haïtienne qui a été déportée en Haïti par les autorités dominicaines. Agée de 36 ans et mère de six enfants, Rosette a vu le jour sur le territoire dominicain, selon les témoignages recueillis lors d'une conférence.
Dans les bateyes [plantations de canne à sucre] dominicains où elle a grandi, Rosette intervenait surtout dans le sarclage des champs, aux fins de trouver de quoi nourrir ses petits enfants. A l’instar d’autres Haïtiens nés en République Dominicaine, Rosette n’a pas eu la moindre chance de bénéficier des principes du droit de sol (jus soli) reconnus par la Constitution dominicaine. Elle a été purement et simplement rapatriée vers Haïti, sa terre d’origine.
Sans secours, elle vit aujourd’hui dans une bicoque à Malpasse, près de la frontière haïtiano-dominicaine, à une quarantaine de kilomètres au nord-est de Port-au-Prince. "J’ai des familles en Haïti, mais je ne connais pas Haïti", soupire la jeune femme lors d’une conférence-témoignage organisée par le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr).
Agée de 25 ans, Julia se trouve, à quelques exceptions près, dans la même situation que sa compatriote Rosette. Son seul enfant de quatre ans, dont elle n’a pas, aujourd’hui, la possibilité, de le doter d’acte de naissance, serait le produit d’un viol. "Je suis sans secours, abandonnée avec un enfant que je ne suis même pas en mesure d’envoyer à l’école", dit-elle à l’assistance, composée majoritairement d’’ecolières et d’écoliers.
La conférence-témoignage du mardi 11 décembre 2007 s’inscrit dans le cadre de l’exposition « Esclaves au paradis » de la photographe franco-péruvienne Céline Anaya Gauthier, réalisée sur la situation des coupeurs de canne haïtiens dans les bateyes dominicains. Les photographies présentées montrent des enfants nus, des coupeurs de canne haïtiens, victimes d’injustice et en haillons rapiécés.
"Une situation qui nous rappelle le temps de l’esclavage", selon des visiteurs. Représentante du Garr à Fonds-Verrettes, Carmel Mérisca constate avec désolation combien des femmes haïtiennes voyagent clandestinement vers la République Dominicaine, accompagnées de leurs enfants.
"Ces voyages clandestins, pour la plupart, sont organisés sous la complicité des passeurs dominicains", explique-t-elle. Carmel a profité de cette tribune offerte par le Garr, dans le cadre de l’exposition photographique "Esclaves au paradis", pour appeler les autorités compétentes à déployer des policiers à Fonds-Verrettes.
Cette commune, habitée par quelque 45 mille âmes, vit dans des conditions exceptionnelles, trois années après les inondations dévastatrices du 23 mai 2004 qui avait provoqué la mort de 238 personnes et plusieurs milliers de sinistrés. L’Etat est totalement absent dans cette ville qui n’a pas de tribunaux, de commissariats et sous-commissariats de police.
Avec le redéploiement des autorités policières et judiciaires, Carmel pense que les voyages clandestins vers la République Dominicaine pourraient être réduits. Mais, les démarches effectuées en ce sens auprès de l’Etat demeure sans succès, selon la militante de droits des migrants. "A notre connaissance, des policiers continuent de percevoir leur salaire au nom de Fonds-Verrettes comme s’ils étaient toujours cantonnés à Fonds-Verrettes", soutient-elle.
Un participant au débat de ce 11 décembre 2007 à l’exposition "Esclaves au paradis" donne deux causes qui, selon lui, seraient à la base des voyages clandestins vers la République Dominicaine. Il s’agit des causes politique et économique.
"A mon avis, les dirigeants de ce pays font la sourde oreille aux calamités de nos compatriotes en République Dominicaine, ils sont là pour défendre seulement un petit groupe : la classe possédante", estime ce participant sous couvert de l’anonymat.
Le gouvernement haïtien semble être insensible vis-à-vis des migrantes et migrants haïtiens en République Dominicaine.
Source: grioo.com
(M)
Dans les bateyes [plantations de canne à sucre] dominicains où elle a grandi, Rosette intervenait surtout dans le sarclage des champs, aux fins de trouver de quoi nourrir ses petits enfants. A l’instar d’autres Haïtiens nés en République Dominicaine, Rosette n’a pas eu la moindre chance de bénéficier des principes du droit de sol (jus soli) reconnus par la Constitution dominicaine. Elle a été purement et simplement rapatriée vers Haïti, sa terre d’origine.
Sans secours, elle vit aujourd’hui dans une bicoque à Malpasse, près de la frontière haïtiano-dominicaine, à une quarantaine de kilomètres au nord-est de Port-au-Prince. "J’ai des familles en Haïti, mais je ne connais pas Haïti", soupire la jeune femme lors d’une conférence-témoignage organisée par le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr).
Agée de 25 ans, Julia se trouve, à quelques exceptions près, dans la même situation que sa compatriote Rosette. Son seul enfant de quatre ans, dont elle n’a pas, aujourd’hui, la possibilité, de le doter d’acte de naissance, serait le produit d’un viol. "Je suis sans secours, abandonnée avec un enfant que je ne suis même pas en mesure d’envoyer à l’école", dit-elle à l’assistance, composée majoritairement d’’ecolières et d’écoliers.
La conférence-témoignage du mardi 11 décembre 2007 s’inscrit dans le cadre de l’exposition « Esclaves au paradis » de la photographe franco-péruvienne Céline Anaya Gauthier, réalisée sur la situation des coupeurs de canne haïtiens dans les bateyes dominicains. Les photographies présentées montrent des enfants nus, des coupeurs de canne haïtiens, victimes d’injustice et en haillons rapiécés.
"Une situation qui nous rappelle le temps de l’esclavage", selon des visiteurs. Représentante du Garr à Fonds-Verrettes, Carmel Mérisca constate avec désolation combien des femmes haïtiennes voyagent clandestinement vers la République Dominicaine, accompagnées de leurs enfants.
"Ces voyages clandestins, pour la plupart, sont organisés sous la complicité des passeurs dominicains", explique-t-elle. Carmel a profité de cette tribune offerte par le Garr, dans le cadre de l’exposition photographique "Esclaves au paradis", pour appeler les autorités compétentes à déployer des policiers à Fonds-Verrettes.
Cette commune, habitée par quelque 45 mille âmes, vit dans des conditions exceptionnelles, trois années après les inondations dévastatrices du 23 mai 2004 qui avait provoqué la mort de 238 personnes et plusieurs milliers de sinistrés. L’Etat est totalement absent dans cette ville qui n’a pas de tribunaux, de commissariats et sous-commissariats de police.
Avec le redéploiement des autorités policières et judiciaires, Carmel pense que les voyages clandestins vers la République Dominicaine pourraient être réduits. Mais, les démarches effectuées en ce sens auprès de l’Etat demeure sans succès, selon la militante de droits des migrants. "A notre connaissance, des policiers continuent de percevoir leur salaire au nom de Fonds-Verrettes comme s’ils étaient toujours cantonnés à Fonds-Verrettes", soutient-elle.
Un participant au débat de ce 11 décembre 2007 à l’exposition "Esclaves au paradis" donne deux causes qui, selon lui, seraient à la base des voyages clandestins vers la République Dominicaine. Il s’agit des causes politique et économique.
"A mon avis, les dirigeants de ce pays font la sourde oreille aux calamités de nos compatriotes en République Dominicaine, ils sont là pour défendre seulement un petit groupe : la classe possédante", estime ce participant sous couvert de l’anonymat.
Le gouvernement haïtien semble être insensible vis-à-vis des migrantes et migrants haïtiens en République Dominicaine.
Source: grioo.com
(M)