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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Hadja Rabiatou Diallo : la femme qui a fait plier Lansana Conté


Hadja Rabiatou Diallo : la femme qui a fait plier Lansana Conté
En arrêt depuis de longs mois, la Guinée se remet à espérer avec un nouveau Premier ministre. A la tête des manifestations sanglantes qui ont fait plier l’ombrageux Lansana Conté, une femme, Hadja Rabiatou Diallo.

Comme dans une salade
Les violentes manifestations qui ont embrasé la Guinée au début de l’année et la sanglante répression qui s’en est suivie ont laissé le nom d’une femme en lettres éclatantes sur cette page sombre de l’histoire politique et sociale de la Guinée : Hadja Rabiatou Diallo. A la tête de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (Cntg), elle a mené la contestation au prix du sang. Elle a également dirigé la délégation syndicale aux négociations avec le pouvoir. Avec une détermination que ne laisse pas paraître le sourire énigmatique qu’elle porte en permanence, elle a fait plier le général président Lansana Conté.

Hadja Rabiatou Séra Diallo aura bientôt 58 ans. Elle a vu le jour le 31 décembre 1949 à Mamou, situé à près de 300 km de Conakry - où, selon l’égérie du mouvement syndical et social guinéen, « on trouve tout, comme dans une salade » : des Soussous, des Malinkés, des Forestiers et naturellement des Peuls. La vie de Rabiatou Diallo n’a été qu’une succession vertigineuse d’évènements tous aussi exceptionnels les uns que les autres. Une vie de combat, donc de profondes blessures.

Lors des manifestations des mois de janvier et de février contre la vie chère, la corruption et la mauvaise gestion du régime du président Lansana Conté – qui ont coûté la vie à plus de 120 personnes – elle est blessée par balle. L’annonce par erreur de sa mort plonge l’une de ses demi-sœurs dans le coma. Celle-ci ne s’en relèvera jamais. Hadja Rabiatou ne peut même pas assister aux obsèques parce qu’au même moment, elle doit participer aux négociations avec le pouvoir. Aujourd’hui, elle s’occupe des enfants de sa demi-sœur et des sept siens. Leur scolarité a été perturbée par les évènements, mais le soutien de ses enfants ne lui a jamais manqué. « Ils comprennent qu’il faut m’appuyer » dit-elle. De son défunt mari, elle loue sa « flexibilité, son aide et son amour »

La bravade de Sekou Touré

Issue d’une famille polygame mais soudée, la secrétaire générale de la Cntg, fille unique, avoue un attachement indéfectible à sa famille. Ses parents se sont séparés alors qu’elle n’a que 2 ans. Pourtant sous la garde de son père, elle rejoint sa mère à Conakry à l’âge de 7 ans pour les vacances. Elle ne la quittera plus. Jeune élève, elle assiste à bonne distance à l’échange épique entre le général de Gaulle et Ahmed Sékou Touré sur l’indépendance de la Guinée.

Malgré son jeune âge, elle se souvient avoir ressenti un vrai bonheur à l’idée de goûter à la liberté. Un brin taquine, elle agace ses camarades de classe françaises, moins enthousiastes de la bravade de Sékou Touré. D’ailleurs, elle sera l’une des secrétaires du premier président guinéen, « mais pas sa secrétaire particulière » s’empresse-t-elle d’ajouter. Elle lui reconnaît volontiers d’avoir été « un homme intègre qui aimait appuyer les femmes et les jeunes ».


Secrétaire de Diallo Telli

Elle sera également l’une des secrétaires du ministre Diallo Telli, l’ancien secrétaire général de l’Organisation de l’Unité africaine, qui mourra plus tard dans les geôles du sinistre camp Boiro. Un homme intègre et travailleur. « Quand je pense à lui, je pleure dans mon cœur ».

Au contact de ces deux hommes, Rabiatou Diallo avoue avoir beaucoup appris, mais elle s’excuse presque : « Quand j’étais secrétaire, j’étais très mal à l’aise ». Outre le fait que « le patron » ne souffrait pas la contradiction, Rabiatou s’accommodait mal du diktat des responsables et de l’exigence de soumission attachée à son poste. Pourtant, précise-t-elle : « je n’ai honnêtement pas eu de tracasseries pendant la 1ère République, en tout cas pas autant qu’avec le régime actuel ». C’est qu’à cette époque, la centrale qu’elle dirige aujourd’hui était intégrée dans le parti-Etat. Pour cette raison, la Cntg pesait véritablement de tout son poids dans les comités de gestion des entreprises publiques.

Un jour, toutefois, elle a une altercation avec un chef de cabinet d’un ministère. Mise à pied pour 15 jours, elle frappe à toutes les portes pour être réintégrée. Sitôt sa place reprise, elle entreprend des démarches pour être affectée à un autre corps de la fonction publique. Ce sera celui des secrétaires des greffes et parquets. Elle est rétrogradée de la classe C à la classe D. Qu’à cela ne tienne, pourvu qu’elle quitte le corps des secrétaires

Un exutoire

Puis de concours en nominations exceptionnelles, elle devient tour à tour greffière puis magistrate, notamment à Kankan. C’est là, sous l’impulsion de Djedoua Diabaté – qui sera plus tard ministre du général Lansana Conté après avoir connu les affres du Camp Boiro – qu’elle s’engage dans le syndicalisme. Plus qu’un engagement, un exutoire pour cette femme récalcitrante et avide de justice. Quand le général Lansana Conté se rend à la sûreté nationale pour libérer son « ami » homme d’affaires Mamadou Sylla, c’en est trop pour cette femme déjà excédée par les souffrances du peuple guinéen, les scandaleuses pénuries d’eau dans « le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest » et la cherté de la vie.

Déjà dans sa prime jeunesse, elle aimait assumer des responsabilités et imposer son caractère fort trempé. Elle confesse dans un rire malicieux : « J’étais très bouillante et j’aimais me battre ». Pas étonnant, alors, qu’elle soit régulièrement nommée chef de classe. Plus tard elle sera responsable des jeunes, responsable des femmes, secrétaire générale du comité d’arrondissement des travailleurs de Kankan. Puis la consécration en 2000. Elle est depuis cette date, la seule femme élue à la tête d’une centrale syndicale en Afrique.

Pour Rabiatou Diallo : « il faut que les femmes comprennent qu’elles doivent s’engager dans les syndicats car c’est là qu’elles pourront faire valoir leurs revendications. Et puis elles réfléchissent mieux et gèrent mieux que les hommes qui ont tendance, même si cela n’est pas méchant, à les reléguer au second plan ».

Très modeste, elle n’en assume pas moins son statut de modèle pour les femmes. « Pas seulement pour les femmes en Afrique, mais dans le monde entier » précise-elle. Pour preuve, elle rappelle sa nomination comme « femme du monde » en 2006 par une organisation néerlandaise de travailleurs, Snvi. En 1998, une organisation américaine la classait également parmi les 100 femmes héroïnes du monde pour la défense des femmes.


Souleymane Niang

Source: grioo.com
(M)
Samedi 24 Novembre 2007 - 22:32
Samedi 24 Novembre 2007 - 22:45
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