« Basra : Un bébé retrouvé dans une décharge d'ordures ». Cridem : « le bébé abandonné dans les poubelles de Satara retrouve sa maman ». L’authentique Quotidien : « Nouadhibou : Un nouveau-né jeté dans la rue » alakhbar.info : « Kiffa : un nouveau-né trouvé dans une caisse de plastique » Alakhbar.info : «Aleg : Un bébé abandonné découvert au quartier Eljedida » ANI…
Des découvertes, souvent macabres, de nouveaux nés abandonnés dans des décharges d’ordure, c’est fréquent dans presque toutes les grandes villes de Mauritanie. Qu’est ce qui pousse une femme, après avoir porté dans son ventre un enfant pendant neuf mois, à s’en débarrasser de la sorte ? Dans une large majorité, les enfants poubelles ont pour mère une adolescente non mariée.
Des mineures, sexuellement mal éduquée, n’hésitent pas à aller au charbon avec le copain du coin ou parfois même des adultes en âge avancé. Le résultat : une grossesse inacceptable par leurs familles et proches. La fille, stigmatisée, humiliée est parfois simplement renvoyée de chez ses parents.
Elle va accoucher quelque part hors d’une structure de santé et se débarrasse de l’enfant dans la poubelle la plus proche. Il arrive que l’adolescente mère se débarrasse de son enfant avec la complicité de sa mère ou d’une tente. Pour éviter la « honte », les regards des voisins, la mineure, pendant toute sa grossesse, est cachée. Quand elle accouche, la mère ou la tente se charge de verser « la poubelle » quelque part.
Mon enfant est mort
Il arrive aussi qu’au début de la grossesse, la fille soit transférée dans une autre ville. Après l’accouchement, elle revient sans bébé. Quand on lui demande « ou est ton enfant ? », elle répond, « il est mort. » Les nouveaux nés indésirables n’ont souvent même pas la chance de ses retrouver seul dans une poubelle la nuit. Leur premier cri est interrompu par des mains assassines dans un endroit isolé. Une fille d’une quinzaine d’année est actuellement en garde a vue à la brigade des mineures de Nouakchott. Elle aurait mis fin aux jours, peut-être aux heures ou au minutes de son nouveau né.
Parfois aussi, les adolescentes enceintes sont entraînée par leurs parents, amis ou proches dans des tentatives d’avortement hasardeuses. Certaines y laissent leur vie. Il arrive que ces enfants soient « reconnus » par leurs pères biologiques. Mais dans la plupart des cas, la fille assume seule sa grossesse.
C’est elle qui est objet de rejet, de stigmatisation…Le brave homme avec qui elle a fait l’enfant n’est guère incriminé. A la limite, la société trouve son geste « normale ». « Les mentalités sociales, la pauvreté, le manque d’éducation sexuelle… » sont, selon Aminetou Mint Moctar, les cause de ce phénomène des bébés poubelles.
« Quand une e fille non mariée est en état grossesse, elle n’a aucun soutien, aucune prise en charge, elle doit plutôt se cacher pour ne pas être accusé de zina… » dit Aminetou. Meme dans les structures de santé, la jeune fille non accompagnée qui débarque au service des maternités, est regardée du coin de l’œil par les infirmières. Quand elle accouche, on ne cesse de lui demander « ou est ton mari ? Est-ce que tu en as un ? ».
Autre issue que la poubelle
L’une des rares structures qui accueille les bébés abandonnés, c’est l’institut Marieme Diallo de Nouakchott.
« L accouchement sous X est une procédure par laquelle une mère accouchant en France décide d'abandonner le nouveau-né juste après l'accouchement, et que ce dernier, en principe, ne puisse jamais savoir qui l'a mis au monde. Le droit français prévoit toutefois, sous de strictes conditions, la possibilité de lever le secret. Les motivations pour l'accouchement sous X sont diverses : impossibilité matérielle, psychologique ou sociale de s'occuper de l'enfant, absence de désir d'élever l'enfant, enfant né hors mariage ou issu d'un viol, absence du père de l'enfant. »
Ici, en Mauritanie, la principale raison qui pousse les filles à se débarrasser de leurs bébé dans une poubelle ou en les tuant, c’est la honte de garder un enfant né hors mariage. L’accouchement sous X, est ce mieux qu’un abandon dans un caisson à poubelle avec chiens, chat, insectes…qui rodent autour ?
Khalilou Diagana
Le Quotidien de Nouakchott
Khalilou Diagana
Rédacteur en Chef du Quotidien de Nouakchott
Correspondant du service francophone de la Deutsche Welle en Mauritanie
Journaliste a cridem. Org
Tel : 46706095
Mail : khalioubi@yahoo.fr
Source: Kalilou Diagana
Des découvertes, souvent macabres, de nouveaux nés abandonnés dans des décharges d’ordure, c’est fréquent dans presque toutes les grandes villes de Mauritanie. Qu’est ce qui pousse une femme, après avoir porté dans son ventre un enfant pendant neuf mois, à s’en débarrasser de la sorte ? Dans une large majorité, les enfants poubelles ont pour mère une adolescente non mariée.
Des mineures, sexuellement mal éduquée, n’hésitent pas à aller au charbon avec le copain du coin ou parfois même des adultes en âge avancé. Le résultat : une grossesse inacceptable par leurs familles et proches. La fille, stigmatisée, humiliée est parfois simplement renvoyée de chez ses parents.
Elle va accoucher quelque part hors d’une structure de santé et se débarrasse de l’enfant dans la poubelle la plus proche. Il arrive que l’adolescente mère se débarrasse de son enfant avec la complicité de sa mère ou d’une tente. Pour éviter la « honte », les regards des voisins, la mineure, pendant toute sa grossesse, est cachée. Quand elle accouche, la mère ou la tente se charge de verser « la poubelle » quelque part.
Mon enfant est mort
Il arrive aussi qu’au début de la grossesse, la fille soit transférée dans une autre ville. Après l’accouchement, elle revient sans bébé. Quand on lui demande « ou est ton enfant ? », elle répond, « il est mort. » Les nouveaux nés indésirables n’ont souvent même pas la chance de ses retrouver seul dans une poubelle la nuit. Leur premier cri est interrompu par des mains assassines dans un endroit isolé. Une fille d’une quinzaine d’année est actuellement en garde a vue à la brigade des mineures de Nouakchott. Elle aurait mis fin aux jours, peut-être aux heures ou au minutes de son nouveau né.
Parfois aussi, les adolescentes enceintes sont entraînée par leurs parents, amis ou proches dans des tentatives d’avortement hasardeuses. Certaines y laissent leur vie. Il arrive que ces enfants soient « reconnus » par leurs pères biologiques. Mais dans la plupart des cas, la fille assume seule sa grossesse.
C’est elle qui est objet de rejet, de stigmatisation…Le brave homme avec qui elle a fait l’enfant n’est guère incriminé. A la limite, la société trouve son geste « normale ». « Les mentalités sociales, la pauvreté, le manque d’éducation sexuelle… » sont, selon Aminetou Mint Moctar, les cause de ce phénomène des bébés poubelles.
« Quand une e fille non mariée est en état grossesse, elle n’a aucun soutien, aucune prise en charge, elle doit plutôt se cacher pour ne pas être accusé de zina… » dit Aminetou. Meme dans les structures de santé, la jeune fille non accompagnée qui débarque au service des maternités, est regardée du coin de l’œil par les infirmières. Quand elle accouche, on ne cesse de lui demander « ou est ton mari ? Est-ce que tu en as un ? ».
Autre issue que la poubelle
L’une des rares structures qui accueille les bébés abandonnés, c’est l’institut Marieme Diallo de Nouakchott.
« L accouchement sous X est une procédure par laquelle une mère accouchant en France décide d'abandonner le nouveau-né juste après l'accouchement, et que ce dernier, en principe, ne puisse jamais savoir qui l'a mis au monde. Le droit français prévoit toutefois, sous de strictes conditions, la possibilité de lever le secret. Les motivations pour l'accouchement sous X sont diverses : impossibilité matérielle, psychologique ou sociale de s'occuper de l'enfant, absence de désir d'élever l'enfant, enfant né hors mariage ou issu d'un viol, absence du père de l'enfant. »
Ici, en Mauritanie, la principale raison qui pousse les filles à se débarrasser de leurs bébé dans une poubelle ou en les tuant, c’est la honte de garder un enfant né hors mariage. L’accouchement sous X, est ce mieux qu’un abandon dans un caisson à poubelle avec chiens, chat, insectes…qui rodent autour ?
Khalilou Diagana
Le Quotidien de Nouakchott
Khalilou Diagana
Rédacteur en Chef du Quotidien de Nouakchott
Correspondant du service francophone de la Deutsche Welle en Mauritanie
Journaliste a cridem. Org
Tel : 46706095
Mail : khalioubi@yahoo.fr
Source: Kalilou Diagana