Dakar, 9 juil (APS) - Une ''crise de leadership'' a plombé le débat sur la mise en place d'un gouvernement fédéral lors du 9-ème Sommet d'Accra (1-3 juillet), a déclaré le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Alpha Oumar Konaré
''A la suite de ce débat, je sens qu'il y a une crise de leadership. Parce que nous sommes revenus à de vieux réflexes autour des problèmes de la souveraineté. Et j'ai le sentiment qu'il y a deux valeurs profondes indispensables à la dynamique d'intégration et qui ne sont pas aujourd'hui bien partagées'', a déclaré Alpha Oumar Konaré interrogé lundi par RFI.
Le Sommet d'Accra consacré à la création du gouvernement fédéral africain a montré la division des leaders africains en deux camps. Le premier était pour la mise en place immédiate du gouvernement fédéral et le second prônait une approche gradualiste.
Un consensus a toutefois été obtenu sur la nécessité de réaliser un tel gouvernement ainsi que les Etats-Unis d'Afrique. Ainsi, une commission d'experts a été mise en place pour étudier ces projets.
Alpha Oumar Konaré a indiqué qu'il faut ''un minimum de confiance et de solidarité'', avertissant que ''si le niveau actuel de confiance et de solidarité n'est pas amélioré, nous risquons de tourner en rond, parce que les défis actuels du continent, aucun pays africain seul, quelles que soit sa taille et sa puissance économique n'est capable de les résoudre''.
''Ceux qui pensent faire cavalier seul vont droit au mur ou alors au lieu de jouer un véritable leadership, d'être les locomotives pour l'intégration africaine, risqueraient simplement d'être des instruments aux mains des grandes puissances'', a encore dit l'ancien président du Mali dont le mandat à la tête de la commission a été prorogé jusqu'en fin janvier, faute de candidat à sa succession.
M. Konaré a en outre regretté ''l'absence d'une participation populaire'' au débat sur l'intégration africaine, estimant qu'il ''ne peut être laissé simplement au niveau du Sommet des chefs d'Etat''.
La première difficulté lors du Sommet d'Accra, c'est la ''personnalité juridique de l'union'', là où la deuxième est liée à la façon dont les débats se sont déroulés, selon le président de la Commission de l'UA.
''On a eu, a-t-il ajouté, le sentiment que beaucoup étaient venus avec des positions arrêtées. On avait le sentiment, dès fois, de monologues qui se croisaient''.
AD/CTN