Un militant rwandais des droits de l'Homme, François-Xavier Byuma, condamné en mai à 19 ans de prison, a vu sa peine confirmée en appel par un tribunal de Kigali pour sa participation au génocide de 1994, a indiqué dimanche une organisation de défense des droits de l'Homme.
"Le verdict est tombé hier (samedi) en fin de journée. L’instance d’appel a confirmé le jugement et la peine tels que prononcés au premier degré", a indiqué dimanche Anastase Gakire, observateur de la Ligue des droits de la personne dans la région des Grands lacs (LDGL), une organisation régionale basée à Kigali.
"M. Byuma était présent. Il a déclaré son intention de demander la révision de son procès. Il a indiqué que l’instance d’appel avait ignoré certains de ses arguments", a ajouté M. Gakire.
En mai, M. Byuma, également auteur dramatique populaire, avait été condamné à 19 ans de prison par la juridiction gacaca (prononcer gatchatcha) du secteur Biryogo, dans la ville de Kigali.
Les juges l’avaient reconnu coupable, entre autres, d’"association de malfaiteurs" et "coups" contre une femme tutsie pendant le génocide de 1994.
Ce jugement avait été critiqué par certaines associations rwandaises et internationales des droits de l’homme.
Le condamné est président de l'association "Turengere abana", ("Protégeons les enfants") qui, dans un rapport, affirme que le juge Sudi Imanzi, président du tribunal gacaca de Biryogo, est impliqué dans un viol perpétré sur une fillette.
Les gacacas, juridictions populaires inspirées des anciennes assemblées villageoises lors desquelles les sages tranchaient des différends assis sur le gazon (gacaca en langue kinyarwanda), peuvent juger tous les présumés auteurs du génocide de 1994, sauf les planificateurs et les violeurs, qui sont jugés par les tribunaux ordinaires.
Le génocide de 1994, perpétré par des extrémistes hutus, a fait, selon les Nations Unies, environ 800.000 morts, essentiellement parmi l’ethnie tutsie.
Source: Africatime