Une responsable américano-britannique d'Amnesty International, son collègue nigérian et un journaliste gambien ont été arrêtés ce week-end en Gambie, petit pays dont le régime est régulièrement dénoncé pour ses atteintes aux droits de l'Homme.
L'analyste américano-britannique d'Amnesty International Afrique Tania Bernath et le chercheur nigérian Ameen Ayobele ont été arrêtés en compagnie de Yaya Dampha, journaliste gambien au quotidien indépendant Foroyaa (privé), a annoncé lundi à Banjul une source policière.
Arrêtées samedi à Basse (250 km à l'est de Banjul), ces trois personnes ont ensuite été transférées au quartier général de la police à Banjul, a indiqué cette source sous le couvert de l'anonymat.
Un responsable d'Amnesty International Sénégal, qui n'a pas souhaité être nommé, a confirmé ces arrestations tout en précisant que les deux membres de l'organisation étaient en "mission (...) autorisée par le gouvernement" gambien, sans être en mesure de fournir plus de précisions.
Le directeur de publication de Foroyaa, Sam Sarr, a pour sa part affirmé que "la police (...) les soupçonne d'espionnage", et qu'ils ont été arrêtés après avoir rencontré au commissariat de Basse un responsable de l'opposition, Ousman Jatta, détenu depuis août 2006, peu avant la présidentielle de septembre, pour des raisons inconnues.
"Leurs avocats les ont rencontrés, ils n'ont encore fait l'objet d'aucune inculpation, mais la police coopère et les avocats sont censés retourner au quartier général de la police cet après-midi", a indiqué M. Sarr, avant de dénoncer une "escalade contre les libertés démocratiques" en Gambie.
Jointe par l'AFP à Londres, siège de l'organisation, la porte-parole d'Amnesty Afrique Eliane Drakopoulos a confirmé que les trois personnes n'avaient "pas encore été inculpées".
Amnesty "oeuvre à clarifier la situation" et "cherche à obtenir leur libération sans condition", a-t-elle ajouté.
De son côté, Madi Ceesay, président de la Gambia Press Union (GPU), principal syndicat de la presse gambienne, a dénoncé ces arrestations.
"Je suis déçu de la manière dont les journalistes sont traités dans ce pays. Il semble que (les autorités) craignent les journalistes, car ils les empêchent de faire leur travail", a-t-il affirmé, annonçant que son organisation entendait "donner des suites judiciaire à cette affaire".
Plusieurs organisations des droits de l'Homme, parmi lesquelles Amnesty International, dénoncent régulièrement le régime du président gambien Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 1994, comme étant l'un des plus répressifs envers les journalistes dans le monde.
Dans son rapport 2007, Amnesty avait en particulier dénoncé la détention d'"au moins neuf journalistes gambiens et étrangers" dans ce petit pays anglophone d'Afrique de l'Ouest enclavé dans le Sénégal.
L'organisation s'inquiétait également de la détention illégale en Gambie de plus de 70 personnes, incarcérées sans procès à la suite d'une tentative présumée de coup d'Etat en mars 2006.
Le doyen de la presse gambienne et correspondant de l'Agence France-Presse (AFP) Deyda Hydara avait été assassiné à Banjul fin 2004 par des inconnus. L'enquête sur sa mort demeure au point mort plus de deux ans et demi après les faits.
Source: AFP - TV5
(M)
L'analyste américano-britannique d'Amnesty International Afrique Tania Bernath et le chercheur nigérian Ameen Ayobele ont été arrêtés en compagnie de Yaya Dampha, journaliste gambien au quotidien indépendant Foroyaa (privé), a annoncé lundi à Banjul une source policière.
Arrêtées samedi à Basse (250 km à l'est de Banjul), ces trois personnes ont ensuite été transférées au quartier général de la police à Banjul, a indiqué cette source sous le couvert de l'anonymat.
Un responsable d'Amnesty International Sénégal, qui n'a pas souhaité être nommé, a confirmé ces arrestations tout en précisant que les deux membres de l'organisation étaient en "mission (...) autorisée par le gouvernement" gambien, sans être en mesure de fournir plus de précisions.
Le directeur de publication de Foroyaa, Sam Sarr, a pour sa part affirmé que "la police (...) les soupçonne d'espionnage", et qu'ils ont été arrêtés après avoir rencontré au commissariat de Basse un responsable de l'opposition, Ousman Jatta, détenu depuis août 2006, peu avant la présidentielle de septembre, pour des raisons inconnues.
"Leurs avocats les ont rencontrés, ils n'ont encore fait l'objet d'aucune inculpation, mais la police coopère et les avocats sont censés retourner au quartier général de la police cet après-midi", a indiqué M. Sarr, avant de dénoncer une "escalade contre les libertés démocratiques" en Gambie.
Jointe par l'AFP à Londres, siège de l'organisation, la porte-parole d'Amnesty Afrique Eliane Drakopoulos a confirmé que les trois personnes n'avaient "pas encore été inculpées".
Amnesty "oeuvre à clarifier la situation" et "cherche à obtenir leur libération sans condition", a-t-elle ajouté.
De son côté, Madi Ceesay, président de la Gambia Press Union (GPU), principal syndicat de la presse gambienne, a dénoncé ces arrestations.
"Je suis déçu de la manière dont les journalistes sont traités dans ce pays. Il semble que (les autorités) craignent les journalistes, car ils les empêchent de faire leur travail", a-t-il affirmé, annonçant que son organisation entendait "donner des suites judiciaire à cette affaire".
Plusieurs organisations des droits de l'Homme, parmi lesquelles Amnesty International, dénoncent régulièrement le régime du président gambien Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 1994, comme étant l'un des plus répressifs envers les journalistes dans le monde.
Dans son rapport 2007, Amnesty avait en particulier dénoncé la détention d'"au moins neuf journalistes gambiens et étrangers" dans ce petit pays anglophone d'Afrique de l'Ouest enclavé dans le Sénégal.
L'organisation s'inquiétait également de la détention illégale en Gambie de plus de 70 personnes, incarcérées sans procès à la suite d'une tentative présumée de coup d'Etat en mars 2006.
Le doyen de la presse gambienne et correspondant de l'Agence France-Presse (AFP) Deyda Hydara avait été assassiné à Banjul fin 2004 par des inconnus. L'enquête sur sa mort demeure au point mort plus de deux ans et demi après les faits.
Source: AFP - TV5
(M)