Des plaignants demandent l’audition des ministres français de la Défense et des Affaires étrangères
L’information judiciaire pour « complicité de génocide et de crimes contre l’humanité » ouverte contre les militaires de l’opération turquoise en 2005 est relancée en France. De nouveaux documents attestent que l’Etat français connaissait les risques de violences ethniques depuis 1990. Les plaignants réclament l’audition d’anciens hauts fonctionnaires et ministres français. L’Etat français connaissait les risques d’affrontements ethniques au Rwanda dès 1990.
C’est ce que prouvent les documents publiés par Le Monde dans son édition du 3 juillet. Ces archives officielles mises à jour par les avocats de 6 Rwandais rescapés des massacres de 1994 ont été transmises récemment au juge Florence Michon. En 2005, maîtres Antoine Comte et William Bourdon ont obtenu l’ouverture d’une information judiciaire pour « complicité de génocide et de crimes contre l’humanité » visant les soldats de l’opération militaro-humanitaire Turquoise (été 1994).
Les auditions de Pierre Joxe et Alain Juppé demandées
Les plaignants s’appuient sur ces nouvelles informations pour demander l’audition par la magistrate des ex-ministres de la Défense et des Affaires étrangères, Pierre Joxe et Alain Juppé, des anciens ambassadeurs au Rwanda Georges Martres et Jean-Michel Marlaud, ainsi que d’Hubert Védrine, ex-secrétaire général de l’Elysée sous François Mitterrand. De 1990 à 1993, la France a envoyé un détachement de parachutistes afin d’aider le gouvernement du président Juvénal Habyarimana à repousser les rebelles tutsis du Front patriotique rwandais de Paul Kagamé. Même s’ils n’ont pas directement participé aux combats, les soldats français ont joué un rôle crucial dans les massacres de 1994 en formant les militaires. Ce rebondissement dans l’affaire du génocide rwandais n’émeut pas Paul Quilès. En 1998, l’ancien député socialiste présidait une mission parlementaire qui devait faire la lumière sur l’implication de la France au Rwanda en 1994. « Il n’y a rien de nouveau dans ces documents. C’est la vieille thèse de Mitterrand complice du génocide ! Pourquoi, dans ce cas, la France aurait-elle pesé en faveur des accords d’Arusha ? » (1), a-t-il déclaré à Libération lundi.
Paris bloque une commission rogatoire
Jusqu’à ce jour, les autorités françaises se sont bornées à reconnaître une coopération militaire classique avec Kigali. Le général Jean-Claude Lafourcade, commandant de l’opération Turquoise, le lieutenant-colonel Jacques Hogard, commandant du groupement Ouest, et le colonel Patrice Sartre, chef du groupement Nord, n’ont eux aussi guère varié dans leurs déclarations depuis 1998, indique Le Monde. Selon eux, la France peut s’enorgueillir de son action humanitaire lors de l’opération Turquoise. Pourtant, il semble que Paris ne mette pas tout en œuvre pour faire aboutir les démarches des juges chargés de l’enquête. Le Monde révèle que le Quai d’Orsay a bloqué pendant 6 mois une commission rogatoire destinée aux autorités rwandaises. Une demande d’information sur la présence française au Rwanda en 1994 que la magistrate Florence Michon a finalement dû transmettre elle-même à Kigali cette année. 800 000 personnes, principalement tutsies, ont été massacrées entre avril et juin 1994 suite au meurtre du président rwandais Juvénal Habyarimana.
Source Afrik.com
L’information judiciaire pour « complicité de génocide et de crimes contre l’humanité » ouverte contre les militaires de l’opération turquoise en 2005 est relancée en France. De nouveaux documents attestent que l’Etat français connaissait les risques de violences ethniques depuis 1990. Les plaignants réclament l’audition d’anciens hauts fonctionnaires et ministres français. L’Etat français connaissait les risques d’affrontements ethniques au Rwanda dès 1990.
C’est ce que prouvent les documents publiés par Le Monde dans son édition du 3 juillet. Ces archives officielles mises à jour par les avocats de 6 Rwandais rescapés des massacres de 1994 ont été transmises récemment au juge Florence Michon. En 2005, maîtres Antoine Comte et William Bourdon ont obtenu l’ouverture d’une information judiciaire pour « complicité de génocide et de crimes contre l’humanité » visant les soldats de l’opération militaro-humanitaire Turquoise (été 1994).
Les auditions de Pierre Joxe et Alain Juppé demandées
Les plaignants s’appuient sur ces nouvelles informations pour demander l’audition par la magistrate des ex-ministres de la Défense et des Affaires étrangères, Pierre Joxe et Alain Juppé, des anciens ambassadeurs au Rwanda Georges Martres et Jean-Michel Marlaud, ainsi que d’Hubert Védrine, ex-secrétaire général de l’Elysée sous François Mitterrand. De 1990 à 1993, la France a envoyé un détachement de parachutistes afin d’aider le gouvernement du président Juvénal Habyarimana à repousser les rebelles tutsis du Front patriotique rwandais de Paul Kagamé. Même s’ils n’ont pas directement participé aux combats, les soldats français ont joué un rôle crucial dans les massacres de 1994 en formant les militaires. Ce rebondissement dans l’affaire du génocide rwandais n’émeut pas Paul Quilès. En 1998, l’ancien député socialiste présidait une mission parlementaire qui devait faire la lumière sur l’implication de la France au Rwanda en 1994. « Il n’y a rien de nouveau dans ces documents. C’est la vieille thèse de Mitterrand complice du génocide ! Pourquoi, dans ce cas, la France aurait-elle pesé en faveur des accords d’Arusha ? » (1), a-t-il déclaré à Libération lundi.
Paris bloque une commission rogatoire
Jusqu’à ce jour, les autorités françaises se sont bornées à reconnaître une coopération militaire classique avec Kigali. Le général Jean-Claude Lafourcade, commandant de l’opération Turquoise, le lieutenant-colonel Jacques Hogard, commandant du groupement Ouest, et le colonel Patrice Sartre, chef du groupement Nord, n’ont eux aussi guère varié dans leurs déclarations depuis 1998, indique Le Monde. Selon eux, la France peut s’enorgueillir de son action humanitaire lors de l’opération Turquoise. Pourtant, il semble que Paris ne mette pas tout en œuvre pour faire aboutir les démarches des juges chargés de l’enquête. Le Monde révèle que le Quai d’Orsay a bloqué pendant 6 mois une commission rogatoire destinée aux autorités rwandaises. Une demande d’information sur la présence française au Rwanda en 1994 que la magistrate Florence Michon a finalement dû transmettre elle-même à Kigali cette année. 800 000 personnes, principalement tutsies, ont été massacrées entre avril et juin 1994 suite au meurtre du président rwandais Juvénal Habyarimana.
Source Afrik.com