Communiqué
La Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) condamne vivement l'attentat survenu le 27 décembre 2007 à Rawalpindi, dans la banlieue d'Islamabad (Pakistan) ayant coûté la vie à l'ex-Premier ministre et opposante, Mme Benazir Bhutto, alors qu'elle quittait une réunion publique de son parti, et à plus de quinze de personnes.
A deux semaines des élections legislatives, la FIDH considère que cet acte criminel constitue une escalade spectaculaire dans la généralisation de la violence politique au Pakistan, éloignant chaque jour tout espoir de démocratie dans ce pays.
Il intervient dans un contexte d'atteintes répétées contre la démocratie et les droits de l'Homme, dénoncées par la FIDH en écho à son organisation membre au Pakistan, la Human Rights Commission of Pakistan (HRCP). Après avoir mis la main sur le judiciaire et plus particulièrement la Cour Suprême, avoir muselé médias, avocats et défenseurs des droits de l'Homme, après s'être organisé une élection largement contestée, le Président Pervez Musharraf organisait un simulacre d'élections législatives où la corruption électorale semblait, selon HRCP déjà flagrante (1). Ces violations des droits fondamentaux constituent et créent les conditions d'une radicalisation et de la généralisation de la violence politique au Pakistan.
C'est pourquoi la FIDH appelle les autorités pakistanaises à :
. diligenter une enquête indépendante et impartiale chargée de faire la lumière sur l'assassinat de Mme Benazir Bhutto et traduire ses responsables devant la justice, en assurant le respect du droit à un procès équitable ;
. garantir l'intégrité physique et morale des acteurs politiques au Pakistan ;
. garantir l'intégrité physique et une liberté d'action effective aux avocats, journalistes, opposants politiques, défenseurs des droits de l'Homme et acteurs de la société civile.
Enfin, la FIDH réitère son appel pour l'envoi d'une commission internationale d'enquête au Pakistan, composée notamment des rapporteurs indépendants des Nations unies.