L'Association mauritanienne des droits de l'homme (AMDH) en partenariat avec Médico international et la Cimade à travers le projet Loujna a clôturé le mercredi 19 septembre son atelier de formation d’avocats sur les instruments nationaux et internationaux de protection des refugies, demandeurs d’asile et migrants.
L’occasion était pour Fatimata Mbaye, présidente de l’AMDH de dire que la Mauritanie est un pays peu peuplé avec une grande surface et beaucoup de ressources naturelles; il est donc normal que d’autres personnes y viennent à la quête d’un avenir meilleur. Et la Mauritanie, dans le souci de protéger ses biens, ses frontières et ses citoyens, doit ajouter à cela le souci de protéger ceux qui viennent dans ce pays. C’est en sécurisant ces derniers qu’on peut sécuriser ses propres citoyens.
Mais l’Etat mauritanien, dans l’obsession sécuritaire fait recours à des pratiques qui sont à l’encontre des réfugiés, demandeurs d’asile et migrants, ont souligné les participants. Youssouf Niane, avocat, Coordinateur antenne AMDH, Nouadhibou a cité certaines de ces pratiques: arrestations massives des migrants, détention dans le centre de rétention à Nouadhibou et dans les locaux de la police, refoulement collectif à la frontière d’avec le Sénégal et le Mali, reconduite à la frontière avec le Maroc, dans un no man’s land, refoulement de demandeurs d’asile sous protection du HCR, refoulement des mineurs non accompagnés, refoulement massif des femmes sous prétexte de lutte contre la prostitution, traitement inhumain et dégradant pendant les arrestations.
Selon l’avocat, cette démarche mauritanienne s'explique aussi par une législation ancienne sur l’entrée et le séjour des étrangers qui date de 1964. Un texte qui se positionnait à la fois sur les impératifs d’affirmation de la souveraineté de l’Etat mais aussi la nécessité de favoriser la venue d’une main-d’œuvre qualifiée, indispensable à la construction du pays. Mais le manque de moyens et le peu de formations des autorités administratives n’ont pas permis la mise en œuvre effective des dispositions de ce texte.
Me Lemseguem GADEM, avocat défenseur des droits de migrants au Maroc, venu partager son expérience avec ses collègues mauritaniens, a souligné que dans son pays l’obsession sécuritaire pousse les autorités administratives à agir au-delà des textes et confondent les termes juridiques relatifs au traitement des migrants. Par exemple, au lieu d'utiliser les termes "expulsion ou reconduite à la frontière", elles parlent de "Tarhil (faire voyager)". On ajoute à cela, le jeu de pingpong à la frontière algéro-marocaine: les gardes frontière marocains tirent à balle réelle en l'air pour pousser les migrants à l'autre rive. Les Algériens eux aussi font de même, ce qui laisse les migrants perplexes.
Source: Alakhbar
L’occasion était pour Fatimata Mbaye, présidente de l’AMDH de dire que la Mauritanie est un pays peu peuplé avec une grande surface et beaucoup de ressources naturelles; il est donc normal que d’autres personnes y viennent à la quête d’un avenir meilleur. Et la Mauritanie, dans le souci de protéger ses biens, ses frontières et ses citoyens, doit ajouter à cela le souci de protéger ceux qui viennent dans ce pays. C’est en sécurisant ces derniers qu’on peut sécuriser ses propres citoyens.
Mais l’Etat mauritanien, dans l’obsession sécuritaire fait recours à des pratiques qui sont à l’encontre des réfugiés, demandeurs d’asile et migrants, ont souligné les participants. Youssouf Niane, avocat, Coordinateur antenne AMDH, Nouadhibou a cité certaines de ces pratiques: arrestations massives des migrants, détention dans le centre de rétention à Nouadhibou et dans les locaux de la police, refoulement collectif à la frontière d’avec le Sénégal et le Mali, reconduite à la frontière avec le Maroc, dans un no man’s land, refoulement de demandeurs d’asile sous protection du HCR, refoulement des mineurs non accompagnés, refoulement massif des femmes sous prétexte de lutte contre la prostitution, traitement inhumain et dégradant pendant les arrestations.
Selon l’avocat, cette démarche mauritanienne s'explique aussi par une législation ancienne sur l’entrée et le séjour des étrangers qui date de 1964. Un texte qui se positionnait à la fois sur les impératifs d’affirmation de la souveraineté de l’Etat mais aussi la nécessité de favoriser la venue d’une main-d’œuvre qualifiée, indispensable à la construction du pays. Mais le manque de moyens et le peu de formations des autorités administratives n’ont pas permis la mise en œuvre effective des dispositions de ce texte.
Me Lemseguem GADEM, avocat défenseur des droits de migrants au Maroc, venu partager son expérience avec ses collègues mauritaniens, a souligné que dans son pays l’obsession sécuritaire pousse les autorités administratives à agir au-delà des textes et confondent les termes juridiques relatifs au traitement des migrants. Par exemple, au lieu d'utiliser les termes "expulsion ou reconduite à la frontière", elles parlent de "Tarhil (faire voyager)". On ajoute à cela, le jeu de pingpong à la frontière algéro-marocaine: les gardes frontière marocains tirent à balle réelle en l'air pour pousser les migrants à l'autre rive. Les Algériens eux aussi font de même, ce qui laisse les migrants perplexes.
Source: Alakhbar