En dépit d’une "baisse régulière depuis deux ans ", la Mauritanie continue de faire partie du peloton de tête des pays africains d’origine des demandeurs d’asile. C’est le constat fait par le rapport 2006 de l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (OFPRA).
Avec 946 dossiers de demandeurs d’asile politique, la Mauritanie précède le Soudan en situation de guerre au sud (Plus de 400 demandes) et talonne l’Algérie (plus d’un millier). Selon l’OFPRA "la demande mauritanienne connaît une baisse régulière depuis 2 ans (-42,5 % entre 2005 et 2006)...
La situation des négro-mauritaniens, qui n’a pas été réglée par le gouvernement de transition, reste au coeur de la demande mauritanienne : difficultés de retour en Mauritanie et de réintégration dans leurs droits pour les personnes anciennement déportées au Sénégal, persistance de pratiques esclavagistes, confiscation des terres, mariage forcé, répression de l’homosexualité ainsi que du militantisme politique ou associatif", ont été cités par l’OFPRA
Ce constat n’est valable que pour la France qui reste le premier pays destinataire de demandeurs d’asile devant les Etats Unis, la Grande Bretagne, l’Allemagne et l’Autriche.
L’avènement de la démocratie véritable ne semble pas franchement renverser la tendance chez nos compatriotes dont les FLAM-aile dure constitue l’ossature principale. Quel avenir pour l’ex-opposition en exil? Va-t-elle revenir au bercail et dans quelles conditions ? La question se pose de plus en plus avec acuité car l’ex-opposition en exil, qui en constitue réellement plusieurs à la fois, est traversée par des divergences politiques profondes d’appréciation du processus de transition. Cela était notamment perceptible lors de l’élection présidentielle lorsque plusieurs regroupements d’opposants en exil se sont divisés quant à la position à adopter face aux deux derniers candidats restés en lice au second tour.
Ce qui est sûr, c’est que plusieurs opposants politiques, sans compter les réfugiés purement économiques, observent la scène politique avec un intérêt grandissant. Certains n’hésitent pas d’ailleurs à proposer de mettre un bémol à leur opposition, qui n’était en fait dirigée que contre l’ancien régime, celui de Ould Taya avec lequel elle a eu maille à partir. Des questions en suspens Adeptes des droits de l’Homme, les opposants mauritaniens en exil en ont fait jusqu’ici leur cheval de bataille.
Il faudra donc certainement attendre que le nouveau président élu, Sidi Ould Cheikh Abdellahi prenne les rênes du Pouvoir et s’attaque à ces questions pour voir quelle réaction ces exilés politiques vont adopter. Le retour des réfugiés, leur indemnisation ainsi que leur intégration sont le leitmotiv développé par les exilés encore restés dans les principales capitales occidentales. Cet ajournement d’un retour au pays natal explique quelque peu la prudence que les exilés politiques observent vis-à-vis des promesses faites par le nouveau président de la République.
Parmi ces réfugiés certains vivent en France depuis les années 1990. Il s’agit principalement des négro-mauritaniens victimes des années de plomb qui ont suivi la diffusion du Manifeste du Négro-mauritanien opprimé. Pour la plupart des sursitaires du tristement célèbre bagne de Oualata. Mais cette catégorie d’opposants exilés milite essentiellement dans les rangs des FLAM.
Beaucoup d’entre eux avaient vu d’un mauvais oeil le fait de passer sous silence le passif humanitaire pendant la période de transition. Certains préfèrent pour des raisons strictement économiques et donc d’épanouissement personnel et pour leurs enfants rester dans les pays d’accueil. Beaucoup d’autres attendent de voir comment s’y prendra le nouveau président de la République avant d’envisager leur retour d’exil.
Le nouveau président de la République parviendra-t- il à leur redonner confiance dans leur pays? C’est cela la véritable question car s’ils ne sentent pas en confiance, ils préfèrent encore errer quelques temps eu Europe jusqu’à la reconnaissance de leurs droits.
Alors wait and see
JD
Souce: Nouakchott info