C'est un fait que les Africains francophones sont devenus très friands des grands rendez-vous électoraux français. Le scrutin présidentiel en particulier polarise l'attention. Sur le continent, beaucoup se laissent volontiers gagner par l'ivresse de ces échanges radio-télévisés, au point d'être frustrés lorsque l'Afrique n'y apparaît pas comme étant une priorité.
À croire que nécessairement, le vainqueur de ces joutes oratoires, serait le messie appelé à sauver le continent de la mal gouvernance! Pourquoi donc ce regard constamment tourné vers les autres? Pourquoi toujours attendre que le salut vienne de la France en particulier?
L'effervescence de la vie politique française est le fruit d'une longue gestation. À commencer par la révolution de 1789. L'intensité du débat démocratique qui a cours avant, pendant, et au lendemain des consultations électorales, est tributaire de ce long cheminement au cours duquel le peuple français a consenti de lourds sacrifices. Pourquoi les élections françaises doivent-elles donner lieu à tant de conjectures? Pourquoi ne pas s'affranchir de ce tutorat qui agace par moments? Pourquoi donc cette habitude de tourner résolument le regard vers les autres lorsqu'il s'agit d'examiner nos problématiques de développement de l'Afrique?
Suite à la glasnost, des pays d'Europe de l'Est ont fait la révolution et demandé l'assistance de l'Occident qui a alors accouru à leur chevet. Presqu'immédiatement, des voix se sont élevées du continent noir pour demander que la coopération avec ces pays de l'Est ne se réalise pas à ses dépens. Ce fut le même cas, au lendemain des tsumanis politiques intervenus dans les pays d'Asie. Pourquoi cet «aplaventrisme», cinquante ans après les indépendances? Pourquoi s'infantiliser autant?
Monter la garde quand le peuple s'endort
Et d'ailleurs, pourquoi passer le temps à s'apitoyer sur son propre sort lorsqu'après avoir mendié, on n'hésite même pas à dilapider l'épargne des autres? N'est-il pas temps pour les Africains, de prendre leurs responsabilités et de s'assumer? On peut s'en sortir en s'appuyant sur la société civile qui a suffisamment fait du chemin. Certes, dans certains pays, elle est encore balbutiante, hésitante ou amorphe. On en trouve qui sont bien infiltrées par des éléments du pouvoir, ou qui évoluent en dents de scie, car les membres ne sont pas si désintéressés qu'on le pense.
À l'inverse, dans des pays comme le Sénégal, la société civile marque régulièrement des points. Récemment par exemple, elle a su mobiliser les Sénégalais pour faire échec aux dérives du président Wade, atteint de la boulimie du pouvoir. À Dakar, des mouvements sociaux sont apparus, qui ont rapidement occupé le terrain, notamment les jeunes du collectif «Yen a marre».
Quelle que soit la nature du pouvoir, quelque chose est toujours possible. Reste à savoir évoluer suivant le contexte. Mais la société civile, à travers ses différentes composantes, doit savoir demeurer vigilante. À elle d'activer la machine devant permettre de développer la conscience citoyenne. Pour être plus responsable, le citoyen a besoin d'être mieux encadré. Il faut donc travailler davantage à ce niveau. A la société civile de s'organiser pour mieux gagner en crédibilité. Elle doit savoir monter la garde quand le peuple s'endort. Par contre, elle ne doit pas prendre le risque d'outrepasser ses prérogatives.
Au-delà de la société civile, il y a l'ensemble du peuple qui s'exprime à travers les partis politiques, ceux de l'opposition en particulier. L'opposition a son rôle à jouer, lequel est différent de celui des détenteurs du pouvoir. Elle doit savoir faire preuve d'une plus grande maîtrise de soi, et résister aux chants des sirènes du pouvoir et de l'argent. Toutes tendances confondues, la classe politique africaine doit aller de l'avant. Il faut tourner la page afin qu'un nouveau leadership émerge et fasse oublier la mal gouvernance qui a énormément fait du tort à la réputation du continent et beaucoup nui à ses intérêts. L'Afrique peut se forger elle-même son destin démocratique, sans attendre que tout lui tombe de… la France.
Source: Le Pays
À croire que nécessairement, le vainqueur de ces joutes oratoires, serait le messie appelé à sauver le continent de la mal gouvernance! Pourquoi donc ce regard constamment tourné vers les autres? Pourquoi toujours attendre que le salut vienne de la France en particulier?
L'effervescence de la vie politique française est le fruit d'une longue gestation. À commencer par la révolution de 1789. L'intensité du débat démocratique qui a cours avant, pendant, et au lendemain des consultations électorales, est tributaire de ce long cheminement au cours duquel le peuple français a consenti de lourds sacrifices. Pourquoi les élections françaises doivent-elles donner lieu à tant de conjectures? Pourquoi ne pas s'affranchir de ce tutorat qui agace par moments? Pourquoi donc cette habitude de tourner résolument le regard vers les autres lorsqu'il s'agit d'examiner nos problématiques de développement de l'Afrique?
Suite à la glasnost, des pays d'Europe de l'Est ont fait la révolution et demandé l'assistance de l'Occident qui a alors accouru à leur chevet. Presqu'immédiatement, des voix se sont élevées du continent noir pour demander que la coopération avec ces pays de l'Est ne se réalise pas à ses dépens. Ce fut le même cas, au lendemain des tsumanis politiques intervenus dans les pays d'Asie. Pourquoi cet «aplaventrisme», cinquante ans après les indépendances? Pourquoi s'infantiliser autant?
Monter la garde quand le peuple s'endort
Et d'ailleurs, pourquoi passer le temps à s'apitoyer sur son propre sort lorsqu'après avoir mendié, on n'hésite même pas à dilapider l'épargne des autres? N'est-il pas temps pour les Africains, de prendre leurs responsabilités et de s'assumer? On peut s'en sortir en s'appuyant sur la société civile qui a suffisamment fait du chemin. Certes, dans certains pays, elle est encore balbutiante, hésitante ou amorphe. On en trouve qui sont bien infiltrées par des éléments du pouvoir, ou qui évoluent en dents de scie, car les membres ne sont pas si désintéressés qu'on le pense.
À l'inverse, dans des pays comme le Sénégal, la société civile marque régulièrement des points. Récemment par exemple, elle a su mobiliser les Sénégalais pour faire échec aux dérives du président Wade, atteint de la boulimie du pouvoir. À Dakar, des mouvements sociaux sont apparus, qui ont rapidement occupé le terrain, notamment les jeunes du collectif «Yen a marre».
Quelle que soit la nature du pouvoir, quelque chose est toujours possible. Reste à savoir évoluer suivant le contexte. Mais la société civile, à travers ses différentes composantes, doit savoir demeurer vigilante. À elle d'activer la machine devant permettre de développer la conscience citoyenne. Pour être plus responsable, le citoyen a besoin d'être mieux encadré. Il faut donc travailler davantage à ce niveau. A la société civile de s'organiser pour mieux gagner en crédibilité. Elle doit savoir monter la garde quand le peuple s'endort. Par contre, elle ne doit pas prendre le risque d'outrepasser ses prérogatives.
Au-delà de la société civile, il y a l'ensemble du peuple qui s'exprime à travers les partis politiques, ceux de l'opposition en particulier. L'opposition a son rôle à jouer, lequel est différent de celui des détenteurs du pouvoir. Elle doit savoir faire preuve d'une plus grande maîtrise de soi, et résister aux chants des sirènes du pouvoir et de l'argent. Toutes tendances confondues, la classe politique africaine doit aller de l'avant. Il faut tourner la page afin qu'un nouveau leadership émerge et fasse oublier la mal gouvernance qui a énormément fait du tort à la réputation du continent et beaucoup nui à ses intérêts. L'Afrique peut se forger elle-même son destin démocratique, sans attendre que tout lui tombe de… la France.
Source: Le Pays