Haiti accueille à partir depuis le 5 décembre l’exposition photographique "Esclaves au paradis" qui présente la situation des coupeurs de canne haïtiens en République Dominicaine.
A l’initiative du Groupe d'Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR), cette exposition a lieu à Port-au-Prince jusqu'au 18 décembre 2007. Le vernissage de cette exposition photographique a eu lieu le 5 décembre au Centre inter- instituts de formation religieuse (Cifor) à Port-au-Prince.
Fonctionnaires publics, militants de droits humains, représentants diplomatiques et consulaires, policiers haïtiens, photographes, entre autres, ont assisté à ce vernissage. Les photographies, les unes plus poignantes que les autres, montrent des coupeurs de canne haïtiens dans les plantations de canne à sucre en République Dominicaine. En plus de ces photos, on peut remarquer des nattes sur lesquelles se couchent habituellement les "braceros" ainsi que des paquets de canne à sucre.
Sur le visage de chacun des visiteurs, c’est l’indignation et la déception totale. Joseph Leprince Augustin, directeur général du Ministère des Haïtiens vivant à l’étranger (Mhave) confie qu’ "à force de regarder ces photos, un sentiment de révolte nous anime. En ce 21e siècle, il est incroyable que des Haïtiens puissent se retrouver dans des situations pareilles", s’indigne t-il.
Pourtant, souligne-t-il, "il n’y a pas de trucage dans ces images. Cela traduit bien la vie de nos compatriotes dans les bateyes [dominicains] ", affirme le directeur général du Mhave qui pense que "tous les Haïtiens sont coupables". Dans la majorité des cas, "le souhaitable et le réalisable ne vont pas de pair", estime Leprince Augustin qui rend l’Etat responsable de cette situation de misère dans laquelle patauge de nombreux Haïtiens.
Cependant, "je n’ai pas la certitude que les gouvernants sont insensibles par rapport à ce qui passe" de l’autre côté de la frontière, soutient le fonctionnaire public. Constituée d’une cinquantaine de photos, l’exposition a déjà été vue en France (mai 2007) et au Canada (septembre 2007).
A Port-au-Prince le Groupe d’appui aux réfugiés et rapatriés veut mettre les Haïtiens, quels que soient leur statut et leur fonction, face à leur responsabilité. Ces photos nous permettent d’ "observer de près la misère atroce et la souffrance de nos compatriotes dans les bateyes", indique Marie-Michelle Gaspard du Garr.
Réalisée par la photographe franco-péruvienne Céline Anaya Gauthier, cette exposition est constituée d’une cinquantaine de photos.
"Esclaves au paradis" a déjà fait couler beaucoup d’encre et de salive dans les villes où elle a été présentée, ainsi qu’en République Dominicaine. Certains secteurs dominicains assimilent cette initiative à une campagne de dénigrement contre leur pays. En France, des membres de l’équipe d’organisation de l’exposition avaient même reçu des lettres de menaces leur faisant injonction de désister.
Lors de la récente étape canadienne de l’exposition, la chroniqueuse vedette de Radio Canada, Francine Grimaldi, a confié : "je ne suis plus capable de mettre du sucre dans mon café, j’ai l’impression de boire du sang d’esclave". En France, l’ambassadeur haïtien à Paris, Lionel Etienne, avait admis la responsabilité tant des autorités haïtiennes que dominicaines dans cette tragédie. "Nous devons agir pour offrir d’autres perspectives à la population et changer ainsi cette réalité", avait-il ajouté.
Source: grioo
(M)
A l’initiative du Groupe d'Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR), cette exposition a lieu à Port-au-Prince jusqu'au 18 décembre 2007. Le vernissage de cette exposition photographique a eu lieu le 5 décembre au Centre inter- instituts de formation religieuse (Cifor) à Port-au-Prince.
Fonctionnaires publics, militants de droits humains, représentants diplomatiques et consulaires, policiers haïtiens, photographes, entre autres, ont assisté à ce vernissage. Les photographies, les unes plus poignantes que les autres, montrent des coupeurs de canne haïtiens dans les plantations de canne à sucre en République Dominicaine. En plus de ces photos, on peut remarquer des nattes sur lesquelles se couchent habituellement les "braceros" ainsi que des paquets de canne à sucre.
Sur le visage de chacun des visiteurs, c’est l’indignation et la déception totale. Joseph Leprince Augustin, directeur général du Ministère des Haïtiens vivant à l’étranger (Mhave) confie qu’ "à force de regarder ces photos, un sentiment de révolte nous anime. En ce 21e siècle, il est incroyable que des Haïtiens puissent se retrouver dans des situations pareilles", s’indigne t-il.
Pourtant, souligne-t-il, "il n’y a pas de trucage dans ces images. Cela traduit bien la vie de nos compatriotes dans les bateyes [dominicains] ", affirme le directeur général du Mhave qui pense que "tous les Haïtiens sont coupables". Dans la majorité des cas, "le souhaitable et le réalisable ne vont pas de pair", estime Leprince Augustin qui rend l’Etat responsable de cette situation de misère dans laquelle patauge de nombreux Haïtiens.
Cependant, "je n’ai pas la certitude que les gouvernants sont insensibles par rapport à ce qui passe" de l’autre côté de la frontière, soutient le fonctionnaire public. Constituée d’une cinquantaine de photos, l’exposition a déjà été vue en France (mai 2007) et au Canada (septembre 2007).
A Port-au-Prince le Groupe d’appui aux réfugiés et rapatriés veut mettre les Haïtiens, quels que soient leur statut et leur fonction, face à leur responsabilité. Ces photos nous permettent d’ "observer de près la misère atroce et la souffrance de nos compatriotes dans les bateyes", indique Marie-Michelle Gaspard du Garr.
Réalisée par la photographe franco-péruvienne Céline Anaya Gauthier, cette exposition est constituée d’une cinquantaine de photos.
"Esclaves au paradis" a déjà fait couler beaucoup d’encre et de salive dans les villes où elle a été présentée, ainsi qu’en République Dominicaine. Certains secteurs dominicains assimilent cette initiative à une campagne de dénigrement contre leur pays. En France, des membres de l’équipe d’organisation de l’exposition avaient même reçu des lettres de menaces leur faisant injonction de désister.
Lors de la récente étape canadienne de l’exposition, la chroniqueuse vedette de Radio Canada, Francine Grimaldi, a confié : "je ne suis plus capable de mettre du sucre dans mon café, j’ai l’impression de boire du sang d’esclave". En France, l’ambassadeur haïtien à Paris, Lionel Etienne, avait admis la responsabilité tant des autorités haïtiennes que dominicaines dans cette tragédie. "Nous devons agir pour offrir d’autres perspectives à la population et changer ainsi cette réalité", avait-il ajouté.
Source: grioo
(M)