Ancien compagnon du président Moktar Ould Daddah, Bâ Mamadou Alassane, Président du Parti de la Liberté, l’Egalité et la Justice (PLEJ) fut plusieurs fois Ministres en Mauritanie avant d’entamer une carrière de diplomate en Roumanie et en Algérie puis de consultant international des Nations-Unies dans la République Centrafricaine.
Cet homme du sérail du père fondateur de l’Etat-Nation Mauritanien est déçu de l’état de la de la démocratie en Afrique et en Mauritanie. Il le fait savoir dans cet entretien
Le Rénovateur Quotidien : Vous avez dit à travers votre appel au grand retour, retour à la vérité que la démocratie a échoué en Afrique et en Mauritanie. N’est-ce pas là une manière de donner raison à un certain Jacques Chirac qui disait que la démocratie est un luxe pour les Africains ?
Bâ Mamadou Alassane : Ce n’est pas le principe de même de démocratie qui est à remettre en question, mais la forme qu’elle a revêtue en Afrique et en Mauritanie. La forme qu’elle a revêtue en Afrique et en Mauritanie a échoué parce qu’elle a engendré sur le continent africain des divisions, tensions, crises, conflits, désordres et instabilités. Car elle ne tient pas du tout compte de nos réalités et de nos valeurs. Elle favorise les riches, divise le peuple, réveille les démons (tribalisme, régionalisme, technicisme) autant donc dire des désordres et des instabilités. Et la démocratie exige des conditions d’ordre intellectuel, civique et moral, qui sont difficiles à remplir. Parce qu’elle est par ailleurs fort inadaptée aux réalités et aux valeurs mauritaniennes.
Le Rénovateur Quotidien : Quelle nouvelle forme de démocratie vous proposez aux mauritaniens en lieu et place de la démocratie actuelle, comme le meilleur système de gouvernance du pays ?
B.M.A : La nouvelle forme de démocratie pour la Mauritanie doit tendre à unir les mauritaniens, à éviter les risques d’abus de pouvoir personnel, à construire une société de justice sociale, à faire régner la paix entre les mauritaniens. Et pour satisfaire ces exigences, les mesures d’ordre constitutionnel suivantes doivent être prises : un Chef d’Etat sans pouvoir qui doit être non élu au suffrage universel, mais choisi par consensus sans qu’il ne se porte candidat et dont le poste doit être rotatif entre les régions du pays ; la gratuité du mandat parlementaire (députés et sénateurs ne doivent être rémunérés que par session parlementaire) ; à compétence égale aux équivalences salariales ou aux avantages égaux ; une répartition équitable des ressources budgétaires entre nos régions ; la nomination à toutes les hautes fonctions par une structure nationale indépendante et consensuelle ; un premier-ministre élu par consensus et par le Parlement national. Des ministres dont le choix doit être approuvé par consensus et par le Parlement national ; toutes les lois votées par le Parlement national et portant sur nos grands problèmes nationaux (défense, monnaie, langues, système éducatif etc.) doivent être approuvées par consensus ; une large autonomie doivent être accordée à nos régions avec la mise en place des parlements régionaux et des conseils exécutifs régionaux ; une forte diminution des pouvoirs du Parlement national, du Premier-Ministre et des Ministres au profit de ces parlementaires et conseillers régionaux ; des gouverneurs et des préfets élus par les régions et départements ; une charte consensuelle contenant des solutions consensuelles à nos grands problèmes (langues, système éducatif, esclavage, politique extérieure etc.) ainsi que les mesures précédentes. Cette charte sera soumisse à référendum et deviendra désormais notre loi fondamentale ; l’organisation d’un dialogue national en vue d’approuver par consensus ces 12 propositions, dialogue auquel devront participer les partis et mouvements politiques ainsi que la société civile.
Propos recueillis par Camara Mamady
Le Rénovateur le 05/01/2013
Source : Kassataya
Cet homme du sérail du père fondateur de l’Etat-Nation Mauritanien est déçu de l’état de la de la démocratie en Afrique et en Mauritanie. Il le fait savoir dans cet entretien
Le Rénovateur Quotidien : Vous avez dit à travers votre appel au grand retour, retour à la vérité que la démocratie a échoué en Afrique et en Mauritanie. N’est-ce pas là une manière de donner raison à un certain Jacques Chirac qui disait que la démocratie est un luxe pour les Africains ?
Bâ Mamadou Alassane : Ce n’est pas le principe de même de démocratie qui est à remettre en question, mais la forme qu’elle a revêtue en Afrique et en Mauritanie. La forme qu’elle a revêtue en Afrique et en Mauritanie a échoué parce qu’elle a engendré sur le continent africain des divisions, tensions, crises, conflits, désordres et instabilités. Car elle ne tient pas du tout compte de nos réalités et de nos valeurs. Elle favorise les riches, divise le peuple, réveille les démons (tribalisme, régionalisme, technicisme) autant donc dire des désordres et des instabilités. Et la démocratie exige des conditions d’ordre intellectuel, civique et moral, qui sont difficiles à remplir. Parce qu’elle est par ailleurs fort inadaptée aux réalités et aux valeurs mauritaniennes.
Le Rénovateur Quotidien : Quelle nouvelle forme de démocratie vous proposez aux mauritaniens en lieu et place de la démocratie actuelle, comme le meilleur système de gouvernance du pays ?
B.M.A : La nouvelle forme de démocratie pour la Mauritanie doit tendre à unir les mauritaniens, à éviter les risques d’abus de pouvoir personnel, à construire une société de justice sociale, à faire régner la paix entre les mauritaniens. Et pour satisfaire ces exigences, les mesures d’ordre constitutionnel suivantes doivent être prises : un Chef d’Etat sans pouvoir qui doit être non élu au suffrage universel, mais choisi par consensus sans qu’il ne se porte candidat et dont le poste doit être rotatif entre les régions du pays ; la gratuité du mandat parlementaire (députés et sénateurs ne doivent être rémunérés que par session parlementaire) ; à compétence égale aux équivalences salariales ou aux avantages égaux ; une répartition équitable des ressources budgétaires entre nos régions ; la nomination à toutes les hautes fonctions par une structure nationale indépendante et consensuelle ; un premier-ministre élu par consensus et par le Parlement national. Des ministres dont le choix doit être approuvé par consensus et par le Parlement national ; toutes les lois votées par le Parlement national et portant sur nos grands problèmes nationaux (défense, monnaie, langues, système éducatif etc.) doivent être approuvées par consensus ; une large autonomie doivent être accordée à nos régions avec la mise en place des parlements régionaux et des conseils exécutifs régionaux ; une forte diminution des pouvoirs du Parlement national, du Premier-Ministre et des Ministres au profit de ces parlementaires et conseillers régionaux ; des gouverneurs et des préfets élus par les régions et départements ; une charte consensuelle contenant des solutions consensuelles à nos grands problèmes (langues, système éducatif, esclavage, politique extérieure etc.) ainsi que les mesures précédentes. Cette charte sera soumisse à référendum et deviendra désormais notre loi fondamentale ; l’organisation d’un dialogue national en vue d’approuver par consensus ces 12 propositions, dialogue auquel devront participer les partis et mouvements politiques ainsi que la société civile.
Propos recueillis par Camara Mamady
Le Rénovateur le 05/01/2013
Source : Kassataya