(Mauritanie) Le député Sidney Sokhna, premier cinéaste mauritanien a côtoyé le défunt, entre 1970 et 1980, « dans presque toutes les grandes manifestations cinématographiques : Festivals de la Cannes et de Ouagadoguo.
Ce qu’il apprécie en Sembène, « c’est sa sincérité et son engagement réels et actifs » pour les problèmes du quotidien.
Sidney Sokhna, la disparition de Sambène Ousmane « va laisser un vide dans le cinéma africain ». Il invite à la pérennisation de sa mémoire, par un festival ou un Prix annuel.
« J’ai vu tous ses films et aucun d’eux n’a été réalisé à des fins commerciales. Les productions de Sembène n’avaient d’autres buts que de présenter la réalité et la souffrance du citoyen ».
L’homme « n’est pas mort (car) ses ouvrages vont les prémunir contre l’oubli et l’histoire lui reconnaîtra son engagement envers le continent africain », a ajouté le cinéaste mauritanien.
Interrogé sur l’avenir du cinéma africain après ce décès, M.Sokhna prédit que la consolidation de démocratie et de la liberté sur le continent, seront mises à profit par de jeunes cinéastes pour poursuivre le chemin tracé par « lepère ».
Pour sa part, M’Bouh Seta Diagana, directeur des Arts et de la Culture, estime que « Sambène est beaucoup plus littéraire que cinéaste », surtout à travers son roman « les Bouts de Bois de Dieu « où il retrace les péripéties de la grève des cheminots, en 1947, de Dakar à Bamako.
« Je suis séduit par son côté autodidacte et son style alléchant. Il a osé défier l’homme de Lettre et président Senghor », poursuit le directeur, non sans saluer l’engagement de Ousmane Sembène « contre la guerre en Vietnam, contre l’exploitation de l’homme par l’homme et contre les conditions de vie difficiles des travailleurs africains, en France », ajoute Diagana.
Pour Abderrahmane Ould Ahmed Salem, directeur de la Maison des Cinéastes à Nouakchott, Sambène Ousmane est une figure de proue dans le monde de la culture et en particulier le cinéma. La dernière fois qu’il l’a vu, c’était en février.
M .Ould Ahmed Salem a rappelé que deux des films du cinéaste sénégalais ont été projetés l’année dernière dans l’établissement qu’il dirige à Nouakchott..
Il C’est le cinéma africain « dans son ensemble », qui est en deuil, selon Ould Ahmed Salem.
source: mauritanie web