Après avoir été avec loyauté et beaucoup de zèle, le Directeur de la Sûreté nationale d’Ould Taya, Ely est en train de se donner bonne conscience, en s’attaquant au régime de Mohamed Ould Abdoul Aziz. La frustration d’Ely quant à ses ambitions présidentielles ne nous intéresse guère, encore moins la lutte fratricide que se livrent les deux rivaux. Ce qui nous intéresse, par rapport à l’exigence de justice et de réparation, c’est la traduction de l’ancien patron de la police devant une juridiction nationale ou internationale pour répondre du crime de génocide.
Il est curieux de constater que des hommes, qui ont occupé les plus hautes responsabilités fassent preuve d’une lâcheté incroyable. La contribution d’Ely comme Directeur de la Sûreté nationale fut décisive dans les arrestations, les interrogatoires, les tortures à mort, les exactions et les déportations, durant près d’un quart de siècle de règne de la dictature tribale, raciste et esclavagiste d’Ould Taya. Si avec tous les crimes qu’il a commis, Ely entend jouer à la victime, c’est qu’il est convaincu, en âme et conscience, qu’il répondra un jour ou l’autre de son vivant à ces crimes odieux et inqualifiables.
Encore une fois, il convient de s’interroger sur l’humanité de ces hommes dont la puissance de mort, d’humiliation pose la question de la nature du régime d’Ould Taya qui a dirigé notre pays durant les années de Terreur absolue, avec comme principaux acteurs : Ely ould Mohamed Vall et Djibril Ould Abdellahi. Il y a, assurément, au sein de la police, de l’armée, de la gendarmerie, de la garde nationale, de l’administration et de la magistrature, des hommes qui ont pris une part de responsabilité considérable, mais les deux hommes cités sont les grands artisans qui ont agi auprès de l’architecte du racisme d’Etat qu’a été Ould Taya. C’est dire que ce n’est pas une question d’orchestration ou de mauvaise interprétation des propos d’Ely, mais une indignation relative au déni de réalité qui vient renforcer un déni d’humanité qui a été opérationnel. Ce n’est pas une question de maîtrise de la langue, française, arabe ou nationale, mais une question de mépris et d’irresponsabilité quant au fait de ne pas assumer des crimes commis par un personnage important de la machine à anéantir des êtres humains dont le tort est la couleur de leur peau.
Il ne s’agit pas de faire des débats sur la réalité ou non de la responsabilité criminelle d’Ely, mais de décence par rapport aux rescapés militaires, aux orphelins, aux veuves et aux populations africaines noires mauritaniennes, aux autres Mauritaniens non victimes, mais profondément blessés par ce génocide en attente de reconnaissance et de justice. Une politique inhumaine, raciste et barbare a été menée en Mauritanie de 1986 à 1992 de manière intense et s’est poursuivie autrement jusqu’en 2005 avec la chute d’Ould Taya. Ce régime n’a pas pris fin jusqu’en 2007 avec ce fameux CMDJ dont Ely a assumé la présidence sous le contrôle d’Ould Abdoul Aziz avec ses amis en attente de légitimité. Ce régime qui a joué les prolongations avec l’élection de Sidi Ould Cheikh Abdellahi.
Durant la période de transition, Ely n’a pas su impulser une dynamique de réconciliation nationale du fait de leurs responsabilités criminelles non assumées. D’autres criminels, coupables comme lui, continuent à se promener tranquillement et à tenir des propos négationnistes. Il n’y a pas eu de rupture dans la mesure où, Ould Abdoul Aziz, son successeur militaire n’est pas disposé à respecter ses engagements.
Il y a une forme de fuite en avant victimaire qui prouve un manque de courage et un cynisme non assumé. La Mauritanie souffre de ce phénomène qui est profond : le déni de la réalité. Ely s’est permis tous les crimes ignobles, horribles, mesquins et atroces contre la communauté africaine noire et il ne semble douter un tant soit peu de cette réalité, mais il ne veut surtout pas en entendre parler. Malheureusement pour lui, les temps ont changé. La roue de l’Histoire a tourné. L’heure des bourreaux a sonné, celle d’Ely comme celle de Taya. On ne peut pas effacer l’avoir eu lieu des faits. La méchanceté, quand elle s’accomplit sous le mode de la destruction des vies laisse des traces indélébiles et irréversibles. La folie et le délire de la puissance de mort des années de la toute puissance au service de la barbarie ont piégé Ely, l’ancien redoutable patron de la police mauritanienne. Ceux qui ont mis leur pouvoir au service du mal devront répondre et Ely en fait partie.
Les crimes commis finissent toujours par rattraper leurs auteurs. La question n’est pas dans les délais, mais elle est dans les rapports de force et les enjeux. Pour le moment le président mauritanien est en train de distraire le monde avec la question du terrorisme dans le Sahel pour ne pas faciliter la poursuite du travail de la justice internationale par rapport aux crimes de génocide. Ould Abdoul Aziz devra un jour s’expliquer sur l’obstruction de ce dossier. Mais il ne pourra pas rester longtemps sans se positionner. Autrement, il induit une innocence douteuse ou une part de responsabilité à explorer. Nous surveillons sérieusement Ould Abdoul Aziz, mais nous ne permettrons pas à Ely de vouloir semer le doute ou entretenir l’amalgame. Ely doit répondre des crimes de génocide, il doit s’expliquer devant une juridiction nationale ou internationale. La question de sa responsabilité ne se pose pas. Quant à sa sensibilité humaine, nous la mettons radicalement en doute au vu des faits et des tentatives désespérées du déni de sa responsabilité. Décidément le cynisme d’Ely Ould Mohamed Vall n’a pas de limites. Les victimes ne sont pas des victimes, mais les bourreaux sont devenus des victimes. Quel mépris de l’Humanité et de la dignité humaine des victimes, des orphelins, des veuves, de toute une communauté et de tout un pays ? Ely répondra devant le Tribunal Pénal International (TPI). C’est ce qu’il mérite.
En attendant, s’il peut soutenir une confrontation avec les militants pour l’avènement d’une société mauritanienne débarrassée du racisme, de l’esclavage, de l’injustice, de l’impunité et du mensonge, il est le bienvenu. Mais qu’il sache que cette Mauritanie ne se fera pas sans le devoir de mémoire et l’exigence de justice qui passent par la traduction des criminels comme Ely Ould Mohamed Vall devant la justice pour répondre des crimes de génocide dont ils sont pleinement responsables. Le courage et le sens de la dignité seraient pour nos responsables criminels comme Ely de reconnaître publiquement leurs crimes et de nous expliquer ce qui s’est effectivement passé afin que nous puissions nous libérer de ce traumatisme et d’entamer le travail de deuil, et de nous inscrire dans une perspective d’apaisement. L’avenir de la Mauritanie en dépend ; le malheur et les souffrances de la communauté noire ne peuvent être occultés au profit de querelles ridicules et minables.
La confrontation entre deux hommes aux ambitions démesurées est une mise en scène qui ne nous intéresse pas. Ely doit savoir raison gardée, après un règne cynique et barbare. La charge qui pèse sur lui s’alourdira du déni de réalité qu’il est en train d’ajouter au déni d’humanité qui a caractérisé sa contribution au pouvoir mortifère d’Ould Taya.
SY Hamdou Rabby
Philosophe
Paris-France
avomm.com
Il est curieux de constater que des hommes, qui ont occupé les plus hautes responsabilités fassent preuve d’une lâcheté incroyable. La contribution d’Ely comme Directeur de la Sûreté nationale fut décisive dans les arrestations, les interrogatoires, les tortures à mort, les exactions et les déportations, durant près d’un quart de siècle de règne de la dictature tribale, raciste et esclavagiste d’Ould Taya. Si avec tous les crimes qu’il a commis, Ely entend jouer à la victime, c’est qu’il est convaincu, en âme et conscience, qu’il répondra un jour ou l’autre de son vivant à ces crimes odieux et inqualifiables.
Encore une fois, il convient de s’interroger sur l’humanité de ces hommes dont la puissance de mort, d’humiliation pose la question de la nature du régime d’Ould Taya qui a dirigé notre pays durant les années de Terreur absolue, avec comme principaux acteurs : Ely ould Mohamed Vall et Djibril Ould Abdellahi. Il y a, assurément, au sein de la police, de l’armée, de la gendarmerie, de la garde nationale, de l’administration et de la magistrature, des hommes qui ont pris une part de responsabilité considérable, mais les deux hommes cités sont les grands artisans qui ont agi auprès de l’architecte du racisme d’Etat qu’a été Ould Taya. C’est dire que ce n’est pas une question d’orchestration ou de mauvaise interprétation des propos d’Ely, mais une indignation relative au déni de réalité qui vient renforcer un déni d’humanité qui a été opérationnel. Ce n’est pas une question de maîtrise de la langue, française, arabe ou nationale, mais une question de mépris et d’irresponsabilité quant au fait de ne pas assumer des crimes commis par un personnage important de la machine à anéantir des êtres humains dont le tort est la couleur de leur peau.
Il ne s’agit pas de faire des débats sur la réalité ou non de la responsabilité criminelle d’Ely, mais de décence par rapport aux rescapés militaires, aux orphelins, aux veuves et aux populations africaines noires mauritaniennes, aux autres Mauritaniens non victimes, mais profondément blessés par ce génocide en attente de reconnaissance et de justice. Une politique inhumaine, raciste et barbare a été menée en Mauritanie de 1986 à 1992 de manière intense et s’est poursuivie autrement jusqu’en 2005 avec la chute d’Ould Taya. Ce régime n’a pas pris fin jusqu’en 2007 avec ce fameux CMDJ dont Ely a assumé la présidence sous le contrôle d’Ould Abdoul Aziz avec ses amis en attente de légitimité. Ce régime qui a joué les prolongations avec l’élection de Sidi Ould Cheikh Abdellahi.
Durant la période de transition, Ely n’a pas su impulser une dynamique de réconciliation nationale du fait de leurs responsabilités criminelles non assumées. D’autres criminels, coupables comme lui, continuent à se promener tranquillement et à tenir des propos négationnistes. Il n’y a pas eu de rupture dans la mesure où, Ould Abdoul Aziz, son successeur militaire n’est pas disposé à respecter ses engagements.
Il y a une forme de fuite en avant victimaire qui prouve un manque de courage et un cynisme non assumé. La Mauritanie souffre de ce phénomène qui est profond : le déni de la réalité. Ely s’est permis tous les crimes ignobles, horribles, mesquins et atroces contre la communauté africaine noire et il ne semble douter un tant soit peu de cette réalité, mais il ne veut surtout pas en entendre parler. Malheureusement pour lui, les temps ont changé. La roue de l’Histoire a tourné. L’heure des bourreaux a sonné, celle d’Ely comme celle de Taya. On ne peut pas effacer l’avoir eu lieu des faits. La méchanceté, quand elle s’accomplit sous le mode de la destruction des vies laisse des traces indélébiles et irréversibles. La folie et le délire de la puissance de mort des années de la toute puissance au service de la barbarie ont piégé Ely, l’ancien redoutable patron de la police mauritanienne. Ceux qui ont mis leur pouvoir au service du mal devront répondre et Ely en fait partie.
Les crimes commis finissent toujours par rattraper leurs auteurs. La question n’est pas dans les délais, mais elle est dans les rapports de force et les enjeux. Pour le moment le président mauritanien est en train de distraire le monde avec la question du terrorisme dans le Sahel pour ne pas faciliter la poursuite du travail de la justice internationale par rapport aux crimes de génocide. Ould Abdoul Aziz devra un jour s’expliquer sur l’obstruction de ce dossier. Mais il ne pourra pas rester longtemps sans se positionner. Autrement, il induit une innocence douteuse ou une part de responsabilité à explorer. Nous surveillons sérieusement Ould Abdoul Aziz, mais nous ne permettrons pas à Ely de vouloir semer le doute ou entretenir l’amalgame. Ely doit répondre des crimes de génocide, il doit s’expliquer devant une juridiction nationale ou internationale. La question de sa responsabilité ne se pose pas. Quant à sa sensibilité humaine, nous la mettons radicalement en doute au vu des faits et des tentatives désespérées du déni de sa responsabilité. Décidément le cynisme d’Ely Ould Mohamed Vall n’a pas de limites. Les victimes ne sont pas des victimes, mais les bourreaux sont devenus des victimes. Quel mépris de l’Humanité et de la dignité humaine des victimes, des orphelins, des veuves, de toute une communauté et de tout un pays ? Ely répondra devant le Tribunal Pénal International (TPI). C’est ce qu’il mérite.
En attendant, s’il peut soutenir une confrontation avec les militants pour l’avènement d’une société mauritanienne débarrassée du racisme, de l’esclavage, de l’injustice, de l’impunité et du mensonge, il est le bienvenu. Mais qu’il sache que cette Mauritanie ne se fera pas sans le devoir de mémoire et l’exigence de justice qui passent par la traduction des criminels comme Ely Ould Mohamed Vall devant la justice pour répondre des crimes de génocide dont ils sont pleinement responsables. Le courage et le sens de la dignité seraient pour nos responsables criminels comme Ely de reconnaître publiquement leurs crimes et de nous expliquer ce qui s’est effectivement passé afin que nous puissions nous libérer de ce traumatisme et d’entamer le travail de deuil, et de nous inscrire dans une perspective d’apaisement. L’avenir de la Mauritanie en dépend ; le malheur et les souffrances de la communauté noire ne peuvent être occultés au profit de querelles ridicules et minables.
La confrontation entre deux hommes aux ambitions démesurées est une mise en scène qui ne nous intéresse pas. Ely doit savoir raison gardée, après un règne cynique et barbare. La charge qui pèse sur lui s’alourdira du déni de réalité qu’il est en train d’ajouter au déni d’humanité qui a caractérisé sa contribution au pouvoir mortifère d’Ould Taya.
SY Hamdou Rabby
Philosophe
Paris-France
avomm.com