C’est un cadeau inespéré que M. Ould Abdel Aziz vient de faire à tous ceux qui rêvent d’Autonomie. Dans un entretien conjoint accordé dimanche 15 avril 2012 à plusieurs médias français, celui dont l’ombre apparaît de plus en plus ouvertement derrière la rébellion Touareg reconnaît au MNLA des droits légitimes à l’Autonomie, « si le Mali accepte » bien sûr.
Dans la foulée, il qualifie les revendications identitaires au Mali de non moins légitimes. Pour lever toute équivoque, précisons tout de suite qu’il s’agit bien de M. Mohamed Ould Abdel Aziz de Mauritanie. Son homonyme de la République Arabe Sahraoui Démocratique n’en est pas encore là. Il doit certainement se demander en quoi les revendications des Sahraouis sont moins légitimes que celles de la rébellion malienne.
Si cela peut le consoler, il n’est pas seul dans son cas. En Mauritanie, des revendications identitaires nées dès l’aube de l’indépendance sont au cœur de la question de la cohabitation des différentes nationalités. Elles ont connu une nouvelle jeunesse sous M. Ould Abdel Aziz avec l’opération d’enrôlement/recensement qui est un condensé de maladresses et de fautes dignes d’un apprenti-sorcier ou d’un intrus en politique. Se sentant exclus et visés par une opération de purge administrative –après la purge physique de 1989-1991-, certains negro mauritaniens en sont arrivés à la conclusion que faute d’une gestion équitable et partagée des responsabilités, la forme d’organisation étatique qui régit la Mauritanie aujourd’hui n’est plus viable. Pour eux, hors de l’Autonomie, point de salut. Ils peuvent se réjouir. M. Mohamed Ould Abdel Aziz (le nôtre) vient de leur donner raison.
Mais attention, il y a un os : pour le moment, le raisonnement n’est valable que pour les frères Touareg du Mali. Il reste « à trouver les voies et les moyens » de lui faire traverser la frontière. A l’heure qu’il est, les porteurs du projet d’Autonomie doivent probablement plancher sur les modalités pratiques de mise en œuvre de la pensée présidentielle. Gageons que M. Ould Abdel Aziz de Mauritanie -qui sait certainement de quoi il parle- accueillera favorablement une initiative, pour une fois, conforme à sa vision (sic) en tous points. On peut même parier qu’en fin tacticien, il n’imitera pas « cet incapable d’ATT » qui n’a pu ni anticiper ni gérer le phénomène de bout en bout.
La Mauritanie fera donc l’économie d’une rébellion armée et meurtrière parce que chez nous - n’est-ce pas ?- le général président est un convaincu qui n’a pas besoin de prêche au sujet « des revendications légitimes » fondées sur des questions identitaires. Comme quoi, parfois, derrière un arbre peut se cacher une forêt. Tirez un fil anodin et tout vous suit. Pourquoi aller chercher trop loin des solutions compliquées alors que les plus simples sont à nos pieds ? Alors rébellion Touareg et autonomistes Sahraouis et Mauritaniens même combat. Et ce n’est pas encore un journaliste qui « raconte du n’importe quoi », comme une perle du genre : « En Mauritanie il n’y a pas de prisons secrètes mais des prisonniers gardés au secret ». En attendant l’hypothétique Autonomie ? Notre Ould Abdel Aziz, contre quoi l’échangerions-nous ?
Abdoulaye Diagana
Source: Kassataya
Dans la foulée, il qualifie les revendications identitaires au Mali de non moins légitimes. Pour lever toute équivoque, précisons tout de suite qu’il s’agit bien de M. Mohamed Ould Abdel Aziz de Mauritanie. Son homonyme de la République Arabe Sahraoui Démocratique n’en est pas encore là. Il doit certainement se demander en quoi les revendications des Sahraouis sont moins légitimes que celles de la rébellion malienne.
Si cela peut le consoler, il n’est pas seul dans son cas. En Mauritanie, des revendications identitaires nées dès l’aube de l’indépendance sont au cœur de la question de la cohabitation des différentes nationalités. Elles ont connu une nouvelle jeunesse sous M. Ould Abdel Aziz avec l’opération d’enrôlement/recensement qui est un condensé de maladresses et de fautes dignes d’un apprenti-sorcier ou d’un intrus en politique. Se sentant exclus et visés par une opération de purge administrative –après la purge physique de 1989-1991-, certains negro mauritaniens en sont arrivés à la conclusion que faute d’une gestion équitable et partagée des responsabilités, la forme d’organisation étatique qui régit la Mauritanie aujourd’hui n’est plus viable. Pour eux, hors de l’Autonomie, point de salut. Ils peuvent se réjouir. M. Mohamed Ould Abdel Aziz (le nôtre) vient de leur donner raison.
Mais attention, il y a un os : pour le moment, le raisonnement n’est valable que pour les frères Touareg du Mali. Il reste « à trouver les voies et les moyens » de lui faire traverser la frontière. A l’heure qu’il est, les porteurs du projet d’Autonomie doivent probablement plancher sur les modalités pratiques de mise en œuvre de la pensée présidentielle. Gageons que M. Ould Abdel Aziz de Mauritanie -qui sait certainement de quoi il parle- accueillera favorablement une initiative, pour une fois, conforme à sa vision (sic) en tous points. On peut même parier qu’en fin tacticien, il n’imitera pas « cet incapable d’ATT » qui n’a pu ni anticiper ni gérer le phénomène de bout en bout.
La Mauritanie fera donc l’économie d’une rébellion armée et meurtrière parce que chez nous - n’est-ce pas ?- le général président est un convaincu qui n’a pas besoin de prêche au sujet « des revendications légitimes » fondées sur des questions identitaires. Comme quoi, parfois, derrière un arbre peut se cacher une forêt. Tirez un fil anodin et tout vous suit. Pourquoi aller chercher trop loin des solutions compliquées alors que les plus simples sont à nos pieds ? Alors rébellion Touareg et autonomistes Sahraouis et Mauritaniens même combat. Et ce n’est pas encore un journaliste qui « raconte du n’importe quoi », comme une perle du genre : « En Mauritanie il n’y a pas de prisons secrètes mais des prisonniers gardés au secret ». En attendant l’hypothétique Autonomie ? Notre Ould Abdel Aziz, contre quoi l’échangerions-nous ?
Abdoulaye Diagana
Source: Kassataya