Échanges et contacts entre SIDIOCA ET LES FLAM: L´espoir d´une Mauritanie réconciliée

La nouvelle qui fait la Une dans les camps et auprès des réfugiés mauritaniens au Sénégal et dans le monde et qui redonne l´espoir aux opprimés et exclus de la Mauritanie c´est bien les échanges, révélés par la presse, entre le nouveau président de la Mauritanie Sidioca et le président des FLAM monsieur Samba Thiam.
Les contacts entre les nouvelles autorités et les responsables de ce grand mouvement national de libération sont un acte politique fort qui dit tout sur la volonté du nouveau gouvernement. Un acte à saluer et à encourager.

Prendre contact avec ce mouvement porte-flambeau et porte-parole naturel de la communauté négro-mauritanienne c´est refuser la diabolisation des fils et filles de la Mauritanie. Prendre contact avec les FLAM c´est une preuve du courage politique mais surtout révélateur d´un nouveau tournant dans la Mauritanie après Taya.
Plus de deux décennies de résistance opiniâtre sans plier, sans dévier , sans être ni éclatées ni récupérées, en dépit des manoeuvres et agressions de toute sorte, Les F.L.A.M. constituent sans conteste, dans l’histoire de notre pays, la force politique qui a fait montre de la résistance la plus longue et la plus constante.

Qui est mieux placé que les FLAM pour prôner la réconciliation nationale, pour faciliter le retour des déportés, pour aborder le passif humanitaire? Parce que c´est le seul mouvement politique mauritanien qui a payé cher par le sang, les larmes, les souffrances le prix de son engagement pour une Mauritanie égalitaire, non raciale et démocratique. Les morts de Oualata, d´Inal, les exilés et déportés, les rescapés des salles de tortures et autres militants devenus infirmes sont le tribut de cette résistance patriotique des FLAM.

Si aujourd´hui tout le monde parle des réfugiés et de leur retour digne c´est grâce aux FLAM qui ont encadré et soutenu les réfugiés pendant ces années de détresse au moment où l´opinion nationale et internationale les avait oublié dans les calendes sénégalaises et de Bandiagara.

Si le problème de la cohabitation ou de "L´unité nationale" pour certains, la question nationale pour d´autres est dans toutes les lévres , au coeur des états-majors politiques c´est en grande partie grâce aux FLAM qui ont maintenu cette question devant la scène nationale et internationale. Par l’action médiatique, par une large diffusion de l’information, elles ont réussi à rompre ce mur du silence, à faire échec aux régimes dans leur tentative de circonscrire et d'étouffer les problèmes dans le but de mener en secret, leur funeste dessein. L’opinion internationale retient, désormais, dès qu’on évoque le nom de la Mauritanie, l’image d’un pays qui pratique la discrimination raciale et l’esclavage.

Dans les camps au Sénégal et au Mali les réfugiés ne croient qu´aux sources et informations livrées par les FLAM. Pourquoi cette confiance?
Des financements des projets, des contributions annuelles pendant chaque mois de ramadan, les caravanes de santé, des parrainages des éléves et étudiants réfugiés, achats des ordonances, mandats mensuels trimestriels et soutien social aux plus démunis des camps ce sont bien les FLAM. C´est ce mouvement qui a assuré et remplacé les ONG humanitaires dans les camps au Sénégal et au Mali sans tambours ni trompettes. Si les FLAM jouissent du respect , de considération et de confiance dans les camps c´est parce qu´elles ne se sont pas seulement contentées de poser nos revendications mais aussi d´être à côté des réfugiés et de les soutenir moralement, financiérement, socialement et politiquement et l´histoire le reconnaitra mais aussi les déportés les seront reconnaissants pour toujours.

Qui mieux que les FLAM pour poser correctement la question nationale et de proposer une solution juste et viable? Sidioca l´a bien compris et n´a pas trainé les pieds pour prendre langue avec ses responsables. Il faut en finir avec douloureuse page d´incompréhension et de méfiance entre nos communautés. Rien n´est encore réglé mais ce début d´échanges et de contact entre les FLAM et les autorités mauritaniennes ouvrent une nouvelle page d´espoir pour le pays. Les bonnes volontés, les patriotes arabes et noirs doivent soutenir cet acte patriotique. Je sais bien que les FLAM seront à la hauteur des espoirs placés en elles. Elles n´ont jamais renié leurs convictions, elles ne se sont jamais compromises avec le système, elles ont les mains propres, elles bénéficient de la confiance des déportés, des veuves, des orphelins et des exclus du système et ce sont des grands atouts pour entamer des discussions sérieuses avec Sidioca et son gouvernement.

Vive la Mauritanie réconciliée et démocratique. Vive les FLAM. Courage et vigilance camarades. La lutte continue.

Sira Soh déportée négro-mauritanienne et étudiante à l´UCAD de Dakar.--Sénégal.
source : flamnet