Cher miss ou mister chatt, j´ai hesité de vous répondre parce que votre réponse était tellement plate et légére que je ne voulais pas continuer ce débat de bas étage. J´avais le choix entre le mépris et la réplique mais comme le dit bien Guy Debord: " il faut répondre à l´insensé selon sa folie afin qu´il ne s´imagine pas être sage".
Le plus hilarant et le plus ubuesque dans ton texte c´est que tu as voulu faire croire que tu étais un négro-africain pour certainement ternir les Gueye de la lignée du martyr Tene Youssouf Gueye mais personne n´est dupe et la couleuvre était assez grosse pour être avalée.
Un négro-africain digne et qui se respecte ne peut s´opposer au retour de ses frères et soeurs sous le prétexte qu´on veut "réveiller les démons de la division". Non, même les zoulous n´osent plus tenir ce discours et ce n´e st pas Diallo Mamadou Bathia qui va me démentir. Il était là avec la délégation inter-ministé rielle j´entendais un autre Diallo parler et comme on dit seuls les imbéciles ne changent pas.
Votre extrapolation n´était pas du Wolof de Kocc Barma Fall encore moins de la langue de Amadou Hampaté Ba et personne n´a saisi votre wolof lacté. On ne s´improvise pas Cheikh Anta Diop pour défendre Ould Taya et les tortionnaires.
Quant à mon nom "Mawndu Gaale"(en pulaar) il n´est pas un pseudonyme mais mon "nom de livre" comme on dit chez nous et c´est un nom authentique peul peut-être qu´il faut te faire visiter l´histoire du Fouta pour connaitre mon célébre homonyme. Je vais donc te chanter un air de Laguiya pour te ramener sur les sources de mon nom mythique:
" celui qui avait emprunté le chiffon avait emprunté le canari,
ton pied à l´étrier ne laisserait pas le porteur,
tu y trouveras Mawndou Galé,
Mawndou Koumba Kagnali,
qui dine d´un boeuf et d´un quintal de mil
et jure qu´il n´a rien goûté
Nima Saare et Mawndou Gaale
Si tu nommes Nima,
Nima te frappe.
Si Nima te nomme, il te frappe,
Si tu te lèves,
Nima te frappe.
Nima se lève et te frappe.
Si tu te couches, Nima te frappe
Quand Nima se couche il te frappe.
Mawndou aux yeux rouges, qui se couvre toujours
avec des balles et des lances,
l´homme aux menottes et aux fers
qui n´a pas besoin d´une hache pour casser l´os d´un boeuf de sept ans "
C´était une simple digression pour te parler de mon nom Mawndou qui n´a rien à avoir avec ta gymnastique linguistique.
Revenons donc sur notre "boeuf de 7 ans " pour ne pas nommer le corbeau chatt.
Apparemment vous continuez toujours à nier l´apport du vote négro-africain à l´ élection du président Sidi Ould Cheikh Abdallah, en disant que vous étiez en Mauritanie. Justement ce sont les mauritaniens qui ont voté y compris mes parents(on m´a déporté sous prétexte que j´étais "sénégalais" mais curieusement mes parents eux sont mauritaniens et sont toujours au pays) et autres journalistes qui ont couvert ces élections qui nous ont rapporté ce qui s´est passé. ON EST PLUS AU MOYEN ÂGE, moi je suis au Sénégal et toi quelque part en Mauritanie ou ailleurs mais on communique et polémique, on peut vivre à l´extérieur et être plus informé que quelqu´un de l´intérieur.
Sidi sait qui a voté pour lui et qui n´a pas voté pour lui et il ne dira jamais que le vote négro-africain ne lui a rien apporté.
C´est vrai ce que vous dites que le conflit a commencé par une banale bagarre entre des éleveurs mauritaniens et paysans sénégalais mais ce que tu refuses de dire c´est que tout a commencé avec le coup de feu du garde forrestier mauritanien du nom de Khreibishe Ould Eyde, un homme à la gâchette facile qui a tiré et tué sur le coup les sénégalais Moussa Sakho et Fousseynou Sakho, blessé lansana Finda Sakho, Congo Koné et Lansana Niamé Ba et pris en otage 13 autres paysans sénégalais du village de Diawara. Je peux même citer leurs noms si tu veux (parce que j´ai mené des enquêtes et pris des témoignages et je compte écrire un livre sur notre déportation). S´il n y avait pas eu mort d´hommes peut-être que le conflit n´aurait pas eu cette ampleur mais les forces du désordre mauritaniennes qui se comportaient comme en terre d´occupation dans le Sud depuis decembre 1987 se pouvaient se permettre de tuer des petits nègres parce que pour eux la vie d´un nègre ne vaut pas la mort d´un coq.
S´il n´ y avait eu pas eu aussi ce sourire cynique de Gabriel Cimper sur le perron du palais de la Republique du Sénégal le 18 avril 1989 devant les caméras de la télévision sénégalaise il n y aurait pas eu cette révolte spontanée des populations sénégalaises. En effet, il minimisait en souriant les incidents d´avril 1989, alors qu´il s´était rendu dans la vallée du fleuve Sénégal avec son homologue sénégalais pour mettre sur pied une commission d´enquête sur les affrontements. Or, cette "attitude détachée" passera pour du mépris pour le peuple sénégalais. Simple maladresse ou volonté de réveiller les passions populaires?comme le demandait un observateur averti de l´histoire politique mauritanienne. Le discours de monsieur "nul n´ignore" du 7 mai 1989 ne viendra pas calmer les esprits sinon jeter de l´huile sur le feu malgrè le discours responsable de Diouf du 28 avril 1989.
Le conflit sénégalo-mauritanien a permis de révéler la vraie dimension du conflit. En dehors de la dimension la plus apparente qui opposait les deux pays, elle a permis de dévoiler, l´autre dimension, celle là plus profonde et plus complexe, qui est propre à la Mauritanie. Le différend qui a opposé le Sénégal et la Mauritanie n´a d´ailleurs été déclenché que pour les besoins de la consolidation du Système mauritanien qui a toujours insidieusement entretenu la domination et l´oppressionn sur la communauté Négro-mauritanienne.
Sinon comment comprendre les déportations massives des populations négro-africaines? Comment comprendre le déguerpissement des centaines de villages du Sud? Comment expliquer l´état d´urgence dans le Sud? Comment expliquer les exécutions sommaires, viols et confiscation des biens mobiliers et immobiliers des citoyens Négro-mauritaniens? En réalité, le régime de Taya n´a trouvé qu´un prétexte pour dénégrifier le pays et imposer par la force et l´obération l´arabité du pays.
Au fort moment du conflit le président Ould Taya n´a trouvé comme réponse aux déportations des noirs que: " profitant de notre hospitalité ils se croient en territoire occupé"(Jeune Afrique) selon cette thèse les Noirs sont tout bonnement des étrangers ainsi l´histoire et la composition ethnico-raciale du pays sont falsifiées et réecrites par le colonel Taya. Que cela n´étonne! N´est-ce pas le même colonel qui avait répondu aux journalistes "d´Arabies":" lorsque ces derniers lui avaient demandé sur le poids démographique des Négro-mauritaniens: " l´accés des étrangers est totalement libre, tous les ressortissants de l´ouest africain vont et viennent au grès de leur désirs, de part et d´autres de nos frontiéres. Il n´existe à leur encontre aucune mesure discriminatoire, ou même simplement restrictive. Du Ghana au Nigeria, de la Guinée-Bissau au Sénégal, du Mali à la Guinée, chaque République ouest africaine nous envoie son lot de migrants" (Arabies-février 1989, page 33). Selon le discours de Taya, tous les Noirs de Mauritanie sont des immigrés-coincidence avec le discours des bassistes- et qui veut nous faire croire que la Mauritanie était "une terra ex-nihilis" avant l´invasion des arabes d´arabie.
Encore une fois nous disons haut et fort que l´incident de Diawara n´était qu´un prétexte pour dénégrifier le pays. Des familles entières seront brisées comme dans les déportations de noirs vers les Amériques. Tel garcon est déporté de son école sans nouvelle de sa famille, tel père est parti sans ses enfants et sa femme; tous les cas de figure de l´humiliation et du mépris s´y retrouvent: une mère est partie sans ses enfants, des enfants sont déportés sans leur mère, des frères et soeurs sont déportés sans la mère et le père. Pour toutes ces personnes, hommes, femmes, enfants, vieillards, une seule certitude demeure, la couleur de leur peau détermine leur nationalité. Ainsi des villages entiers de la rive mauritanienne ont été vidés de leur populations d´origine, pour la plupart éléveurs et agriculteurs pulaar.
De nombreuses personnes ont été torturées en divers lieux de détention avant d´être tuées ou déportées. A Aleg la ville d´origine de l´actuel président, capitale régionale, plus de 350 villageois avaient été détenus dans une caserne à Azlat dont beaucoup n´ont jamais été revus. Des nombreuses femmes ont été violées par des militaires pendant leur détention en vue de la déportation, on leur arrachées leurs boucles d´oreilles au point que certaines sont arrivées avec des plaies béantes. Je me souviens de cette étudiante en philosophie Houlimata Hamdine Sy devenue à moitié folle. Pour lui faire avouer son appartenance supposée aux FLAM, les policiers, après lui avoir fait croire qu´ils avaient fait bruler ses parents, avaient menacé de l´arroser d´essence.
La peur, la terreur, la mort, la désolation, seront répandues et entretenues par les sbires du colonel Ould Taya, soucieux d´asseoir son coup d´Etat permanent pour faire de la Mauritanie un Etat exclusivement arabe.
Les mauritaniens doivent savoir ce qui s´est passé pendant ces années de braise et une commission nationale ou une commission internationale d´enquête doit -être mise sur pied pour faire la lumiére sur ces crimes n´en déplaise aux partisans de l´impunité et de l´oubli.
Vous avez parlé des de l´expulsion des maures sénégalais par leur gouvernement, par honnetêté nous nous faisons le devoir d´y répondre. Guidés seulement en cela par le fait que "la vérité n´a pas de camp" . J´entends déjà encore certains dire que nous faisons l´avocat du "diable sénégalais" non c´est l´Islam qui nous dit : "dis la vérité- Qulil haqh wa law kana ala nafsika".
Nous disons simplement que tous les journalistes et observateurs étrangers, sans parler des représentants diplomatiques à Dakar ont tous pu , peut-être filmer ou à défaut constater le fait que les vrais Maures de nationalité sénégalaise ont été mis sous haute protection de l´armée sénégalaise au Bataillon du Train de Ouakam. Nous les avons trouvés làbas et on a logé ensemble dans le même pendant nos premières semaines de déportations et beaucoup peuvent en témoigner. Certains d´entre eux ont participé même à la première conférence de presse des déportés tenue dans l´enceinte du camp de Ouakam le 16 mai 1989 et qui avaient comme porte-parole monsieur Modiane Niang. Après que la paix soit revenue dans les coeurs et les esprits du peuple sénégalais, ils ont été ramenés chez eux et réintégrés dans leurs services, après une vaste campagne de sensibilisation médiatique sur leur citoyenneté sénégalaise évidente. Ainsi , ces Maures sénégalais sont toujours au Sénégal, y travaillent et y circulent librement, en dehors de toute exaction ou provocation, et cela, sur l´ensemble du territoire sénégalais.
Le gouvernement sénégalais avait fait publiquement fait savoir par la voix de ses ministres Feu André Sonko(ancien ministre de l´intérieur) et Ibrahima Fall(ancien ministre des affaires étrangères)equ´ il était prêt à recevoir dans ce sens n´importe quelle organisation ou commission d´enquête que si des sénégalais se trouvent en Mauritanie, qu´il était prêt à les accueillir dans leur pays et à les permettre de se réinsérer chez eux au Sénégal, par souci du respect des droits de la personne humaine, et de sa liberté de vivre dans son pays.
Ainsi le gouvernement de Diouf a invité vivement et du fond du coeur le gouvernement de Taya, de lui fournir la liste de ces "sénégalais" d´origine maure, il assurera indéfectiblement leur retour au Sénégal. Jusqu´à présent le gouvernement mauritanien n´arrive pas à satisfaire cette requête du Sénégal. Et cette impossibilité de satisfaction de la requête sénégalaise- n´en soyons pas dupes- dit-elle même la nature véritable de la propagande orchestrée par le gouvernement de Taya contre le Sénégal. Et cette vilaine propagande suicidaire est reprise aujourd´hui par les nationalistes arabes du Sawab et leurs affidés sur le net et dans la presse fasciste.
En tout cas le problème des maures sénégalais est différent à celui des Noirs mauritaniens qui ont été chassés par leur propre gouvernement pour assurer l´arabisation du pays, pour assurer la colonisation parfaite des terres de la vallée après les échecs patents des ajustements et réajustements structurels de l´économie mauritanienne. C´est en cela que le gouvernement de Taya s´est lourdement sali les mains, en déportant les négro-mauritaniens et en déchirant leurs pièces d´état civil. C´est pourquoi ils doivent répondre devant la justice mauritanienne ou internationale pour ces crimes contre l´humanité.
Le conflit sénégalo-mauritanien n´était pas un accident de l´histoire il résulte surtout de la crise ou de la faillite de l´Etat-Nation en Mauritanie. Il faut le reconnaitre et crever l´abcès pour une Mauritanie réconciliée.
Vous écrivez :"Vous avez essayé avec le capitaine Ould Dah, en pensant qu’il s’agissait d’une proie facile, mais vous avez vite déchanté, n’est-ce pas ?"
Monsieur le cas Ely Ould Dah n´est pas enviable et demandez au concerné. Le criminel a été jugé et il est sous une poursuite judiciaire et il ne dort pas tranquillement comme moi malgrè mon exil. S´il a pu échapper à la prison en France c´est parce qu´il a concurrencé les athlétes américains donc je ne déchante rien, je ne demande que la justice . Il n´a pas osé affronter son passé en bon soldat ou HOMME tout court mais pour autant son dossier n´est pas encore clos, croyez-moi! Ely Ould Dah va vous en vouloir pour avoir parler de lui encore en public. Il veut se faire oublier.
Vous dites: "De quelle Teranga vous parlez, la Teranga sénégalaise, là où l’on met des humains au four pour la simple raison qu’ils sont de race différente ?"
Je déplore et condamne ces actes ignobles commis contre mes compatriotes mais ma chère chatt des Gueye que dites -vous des pogroms contre des musulmans Négro-mauritaniens dans une République islamique et en plein mois de Ramadan?
Si au Sénégal ce sont des populations qui ont fait la loi en Mauritanie c´est l´Etat qui encadrait les milices et dirigeait les opérations de pillages et de massacres.
Quant à ce que vous appelez des menaces contre la Mauritanie , soyez bien rassurés nous ne voulons pas de la violence au moins d´une certaine violence mais je ne fait qu´exposer une banale application d´un principe élémentaire du droit des peuples: le droit de résister à l´oppression par tous les moyens. C´est tout.
Et la lutte continue!
Mawndou Ba le déporté.
Le plus hilarant et le plus ubuesque dans ton texte c´est que tu as voulu faire croire que tu étais un négro-africain pour certainement ternir les Gueye de la lignée du martyr Tene Youssouf Gueye mais personne n´est dupe et la couleuvre était assez grosse pour être avalée.
Un négro-africain digne et qui se respecte ne peut s´opposer au retour de ses frères et soeurs sous le prétexte qu´on veut "réveiller les démons de la division". Non, même les zoulous n´osent plus tenir ce discours et ce n´e st pas Diallo Mamadou Bathia qui va me démentir. Il était là avec la délégation inter-ministé rielle j´entendais un autre Diallo parler et comme on dit seuls les imbéciles ne changent pas.
Votre extrapolation n´était pas du Wolof de Kocc Barma Fall encore moins de la langue de Amadou Hampaté Ba et personne n´a saisi votre wolof lacté. On ne s´improvise pas Cheikh Anta Diop pour défendre Ould Taya et les tortionnaires.
Quant à mon nom "Mawndu Gaale"(en pulaar) il n´est pas un pseudonyme mais mon "nom de livre" comme on dit chez nous et c´est un nom authentique peul peut-être qu´il faut te faire visiter l´histoire du Fouta pour connaitre mon célébre homonyme. Je vais donc te chanter un air de Laguiya pour te ramener sur les sources de mon nom mythique:
" celui qui avait emprunté le chiffon avait emprunté le canari,
ton pied à l´étrier ne laisserait pas le porteur,
tu y trouveras Mawndou Galé,
Mawndou Koumba Kagnali,
qui dine d´un boeuf et d´un quintal de mil
et jure qu´il n´a rien goûté
Nima Saare et Mawndou Gaale
Si tu nommes Nima,
Nima te frappe.
Si Nima te nomme, il te frappe,
Si tu te lèves,
Nima te frappe.
Nima se lève et te frappe.
Si tu te couches, Nima te frappe
Quand Nima se couche il te frappe.
Mawndou aux yeux rouges, qui se couvre toujours
avec des balles et des lances,
l´homme aux menottes et aux fers
qui n´a pas besoin d´une hache pour casser l´os d´un boeuf de sept ans "
C´était une simple digression pour te parler de mon nom Mawndou qui n´a rien à avoir avec ta gymnastique linguistique.
Revenons donc sur notre "boeuf de 7 ans " pour ne pas nommer le corbeau chatt.
Apparemment vous continuez toujours à nier l´apport du vote négro-africain à l´ élection du président Sidi Ould Cheikh Abdallah, en disant que vous étiez en Mauritanie. Justement ce sont les mauritaniens qui ont voté y compris mes parents(on m´a déporté sous prétexte que j´étais "sénégalais" mais curieusement mes parents eux sont mauritaniens et sont toujours au pays) et autres journalistes qui ont couvert ces élections qui nous ont rapporté ce qui s´est passé. ON EST PLUS AU MOYEN ÂGE, moi je suis au Sénégal et toi quelque part en Mauritanie ou ailleurs mais on communique et polémique, on peut vivre à l´extérieur et être plus informé que quelqu´un de l´intérieur.
Sidi sait qui a voté pour lui et qui n´a pas voté pour lui et il ne dira jamais que le vote négro-africain ne lui a rien apporté.
C´est vrai ce que vous dites que le conflit a commencé par une banale bagarre entre des éleveurs mauritaniens et paysans sénégalais mais ce que tu refuses de dire c´est que tout a commencé avec le coup de feu du garde forrestier mauritanien du nom de Khreibishe Ould Eyde, un homme à la gâchette facile qui a tiré et tué sur le coup les sénégalais Moussa Sakho et Fousseynou Sakho, blessé lansana Finda Sakho, Congo Koné et Lansana Niamé Ba et pris en otage 13 autres paysans sénégalais du village de Diawara. Je peux même citer leurs noms si tu veux (parce que j´ai mené des enquêtes et pris des témoignages et je compte écrire un livre sur notre déportation). S´il n y avait pas eu mort d´hommes peut-être que le conflit n´aurait pas eu cette ampleur mais les forces du désordre mauritaniennes qui se comportaient comme en terre d´occupation dans le Sud depuis decembre 1987 se pouvaient se permettre de tuer des petits nègres parce que pour eux la vie d´un nègre ne vaut pas la mort d´un coq.
S´il n´ y avait eu pas eu aussi ce sourire cynique de Gabriel Cimper sur le perron du palais de la Republique du Sénégal le 18 avril 1989 devant les caméras de la télévision sénégalaise il n y aurait pas eu cette révolte spontanée des populations sénégalaises. En effet, il minimisait en souriant les incidents d´avril 1989, alors qu´il s´était rendu dans la vallée du fleuve Sénégal avec son homologue sénégalais pour mettre sur pied une commission d´enquête sur les affrontements. Or, cette "attitude détachée" passera pour du mépris pour le peuple sénégalais. Simple maladresse ou volonté de réveiller les passions populaires?comme le demandait un observateur averti de l´histoire politique mauritanienne. Le discours de monsieur "nul n´ignore" du 7 mai 1989 ne viendra pas calmer les esprits sinon jeter de l´huile sur le feu malgrè le discours responsable de Diouf du 28 avril 1989.
Le conflit sénégalo-mauritanien a permis de révéler la vraie dimension du conflit. En dehors de la dimension la plus apparente qui opposait les deux pays, elle a permis de dévoiler, l´autre dimension, celle là plus profonde et plus complexe, qui est propre à la Mauritanie. Le différend qui a opposé le Sénégal et la Mauritanie n´a d´ailleurs été déclenché que pour les besoins de la consolidation du Système mauritanien qui a toujours insidieusement entretenu la domination et l´oppressionn sur la communauté Négro-mauritanienne.
Sinon comment comprendre les déportations massives des populations négro-africaines? Comment comprendre le déguerpissement des centaines de villages du Sud? Comment expliquer l´état d´urgence dans le Sud? Comment expliquer les exécutions sommaires, viols et confiscation des biens mobiliers et immobiliers des citoyens Négro-mauritaniens? En réalité, le régime de Taya n´a trouvé qu´un prétexte pour dénégrifier le pays et imposer par la force et l´obération l´arabité du pays.
Au fort moment du conflit le président Ould Taya n´a trouvé comme réponse aux déportations des noirs que: " profitant de notre hospitalité ils se croient en territoire occupé"(Jeune Afrique) selon cette thèse les Noirs sont tout bonnement des étrangers ainsi l´histoire et la composition ethnico-raciale du pays sont falsifiées et réecrites par le colonel Taya. Que cela n´étonne! N´est-ce pas le même colonel qui avait répondu aux journalistes "d´Arabies":" lorsque ces derniers lui avaient demandé sur le poids démographique des Négro-mauritaniens: " l´accés des étrangers est totalement libre, tous les ressortissants de l´ouest africain vont et viennent au grès de leur désirs, de part et d´autres de nos frontiéres. Il n´existe à leur encontre aucune mesure discriminatoire, ou même simplement restrictive. Du Ghana au Nigeria, de la Guinée-Bissau au Sénégal, du Mali à la Guinée, chaque République ouest africaine nous envoie son lot de migrants" (Arabies-février 1989, page 33). Selon le discours de Taya, tous les Noirs de Mauritanie sont des immigrés-coincidence avec le discours des bassistes- et qui veut nous faire croire que la Mauritanie était "une terra ex-nihilis" avant l´invasion des arabes d´arabie.
Encore une fois nous disons haut et fort que l´incident de Diawara n´était qu´un prétexte pour dénégrifier le pays. Des familles entières seront brisées comme dans les déportations de noirs vers les Amériques. Tel garcon est déporté de son école sans nouvelle de sa famille, tel père est parti sans ses enfants et sa femme; tous les cas de figure de l´humiliation et du mépris s´y retrouvent: une mère est partie sans ses enfants, des enfants sont déportés sans leur mère, des frères et soeurs sont déportés sans la mère et le père. Pour toutes ces personnes, hommes, femmes, enfants, vieillards, une seule certitude demeure, la couleur de leur peau détermine leur nationalité. Ainsi des villages entiers de la rive mauritanienne ont été vidés de leur populations d´origine, pour la plupart éléveurs et agriculteurs pulaar.
De nombreuses personnes ont été torturées en divers lieux de détention avant d´être tuées ou déportées. A Aleg la ville d´origine de l´actuel président, capitale régionale, plus de 350 villageois avaient été détenus dans une caserne à Azlat dont beaucoup n´ont jamais été revus. Des nombreuses femmes ont été violées par des militaires pendant leur détention en vue de la déportation, on leur arrachées leurs boucles d´oreilles au point que certaines sont arrivées avec des plaies béantes. Je me souviens de cette étudiante en philosophie Houlimata Hamdine Sy devenue à moitié folle. Pour lui faire avouer son appartenance supposée aux FLAM, les policiers, après lui avoir fait croire qu´ils avaient fait bruler ses parents, avaient menacé de l´arroser d´essence.
La peur, la terreur, la mort, la désolation, seront répandues et entretenues par les sbires du colonel Ould Taya, soucieux d´asseoir son coup d´Etat permanent pour faire de la Mauritanie un Etat exclusivement arabe.
Les mauritaniens doivent savoir ce qui s´est passé pendant ces années de braise et une commission nationale ou une commission internationale d´enquête doit -être mise sur pied pour faire la lumiére sur ces crimes n´en déplaise aux partisans de l´impunité et de l´oubli.
Vous avez parlé des de l´expulsion des maures sénégalais par leur gouvernement, par honnetêté nous nous faisons le devoir d´y répondre. Guidés seulement en cela par le fait que "la vérité n´a pas de camp" . J´entends déjà encore certains dire que nous faisons l´avocat du "diable sénégalais" non c´est l´Islam qui nous dit : "dis la vérité- Qulil haqh wa law kana ala nafsika".
Nous disons simplement que tous les journalistes et observateurs étrangers, sans parler des représentants diplomatiques à Dakar ont tous pu , peut-être filmer ou à défaut constater le fait que les vrais Maures de nationalité sénégalaise ont été mis sous haute protection de l´armée sénégalaise au Bataillon du Train de Ouakam. Nous les avons trouvés làbas et on a logé ensemble dans le même pendant nos premières semaines de déportations et beaucoup peuvent en témoigner. Certains d´entre eux ont participé même à la première conférence de presse des déportés tenue dans l´enceinte du camp de Ouakam le 16 mai 1989 et qui avaient comme porte-parole monsieur Modiane Niang. Après que la paix soit revenue dans les coeurs et les esprits du peuple sénégalais, ils ont été ramenés chez eux et réintégrés dans leurs services, après une vaste campagne de sensibilisation médiatique sur leur citoyenneté sénégalaise évidente. Ainsi , ces Maures sénégalais sont toujours au Sénégal, y travaillent et y circulent librement, en dehors de toute exaction ou provocation, et cela, sur l´ensemble du territoire sénégalais.
Le gouvernement sénégalais avait fait publiquement fait savoir par la voix de ses ministres Feu André Sonko(ancien ministre de l´intérieur) et Ibrahima Fall(ancien ministre des affaires étrangères)equ´ il était prêt à recevoir dans ce sens n´importe quelle organisation ou commission d´enquête que si des sénégalais se trouvent en Mauritanie, qu´il était prêt à les accueillir dans leur pays et à les permettre de se réinsérer chez eux au Sénégal, par souci du respect des droits de la personne humaine, et de sa liberté de vivre dans son pays.
Ainsi le gouvernement de Diouf a invité vivement et du fond du coeur le gouvernement de Taya, de lui fournir la liste de ces "sénégalais" d´origine maure, il assurera indéfectiblement leur retour au Sénégal. Jusqu´à présent le gouvernement mauritanien n´arrive pas à satisfaire cette requête du Sénégal. Et cette impossibilité de satisfaction de la requête sénégalaise- n´en soyons pas dupes- dit-elle même la nature véritable de la propagande orchestrée par le gouvernement de Taya contre le Sénégal. Et cette vilaine propagande suicidaire est reprise aujourd´hui par les nationalistes arabes du Sawab et leurs affidés sur le net et dans la presse fasciste.
En tout cas le problème des maures sénégalais est différent à celui des Noirs mauritaniens qui ont été chassés par leur propre gouvernement pour assurer l´arabisation du pays, pour assurer la colonisation parfaite des terres de la vallée après les échecs patents des ajustements et réajustements structurels de l´économie mauritanienne. C´est en cela que le gouvernement de Taya s´est lourdement sali les mains, en déportant les négro-mauritaniens et en déchirant leurs pièces d´état civil. C´est pourquoi ils doivent répondre devant la justice mauritanienne ou internationale pour ces crimes contre l´humanité.
Le conflit sénégalo-mauritanien n´était pas un accident de l´histoire il résulte surtout de la crise ou de la faillite de l´Etat-Nation en Mauritanie. Il faut le reconnaitre et crever l´abcès pour une Mauritanie réconciliée.
Vous écrivez :"Vous avez essayé avec le capitaine Ould Dah, en pensant qu’il s’agissait d’une proie facile, mais vous avez vite déchanté, n’est-ce pas ?"
Monsieur le cas Ely Ould Dah n´est pas enviable et demandez au concerné. Le criminel a été jugé et il est sous une poursuite judiciaire et il ne dort pas tranquillement comme moi malgrè mon exil. S´il a pu échapper à la prison en France c´est parce qu´il a concurrencé les athlétes américains donc je ne déchante rien, je ne demande que la justice . Il n´a pas osé affronter son passé en bon soldat ou HOMME tout court mais pour autant son dossier n´est pas encore clos, croyez-moi! Ely Ould Dah va vous en vouloir pour avoir parler de lui encore en public. Il veut se faire oublier.
Vous dites: "De quelle Teranga vous parlez, la Teranga sénégalaise, là où l’on met des humains au four pour la simple raison qu’ils sont de race différente ?"
Je déplore et condamne ces actes ignobles commis contre mes compatriotes mais ma chère chatt des Gueye que dites -vous des pogroms contre des musulmans Négro-mauritaniens dans une République islamique et en plein mois de Ramadan?
Si au Sénégal ce sont des populations qui ont fait la loi en Mauritanie c´est l´Etat qui encadrait les milices et dirigeait les opérations de pillages et de massacres.
Quant à ce que vous appelez des menaces contre la Mauritanie , soyez bien rassurés nous ne voulons pas de la violence au moins d´une certaine violence mais je ne fait qu´exposer une banale application d´un principe élémentaire du droit des peuples: le droit de résister à l´oppression par tous les moyens. C´est tout.
Et la lutte continue!
Mawndou Ba le déporté.