Des zones d’ombre, répertoriées par rapport à l’indemnisation, des éleveurs qui veulent être édifiés sur l’affectation des terres… Ce sont autant de paramètres à maîtriser pour espérer diligenter le dossier des réfugiés mauritaniens.
(Correspondance) - Ce n’est pas demain la veille pour le retour définitif des victimes des évènements de 1989 entre le Sénégal et la Mauritanie. Et pour cause, le grand mouvement annoncé dans le sillage de la signature de la convention tripartite (Hcr, Mauritanie, Sénégal) et de la tenue des journées nationales de concertation, se heurte pour l’heure à des difficultés majeures relatives à l’indemnisation entre autres problèmes matériels. C’est en tout cas le sentiment des responsables de la délégation représentant la communauté des victimes, qui étaient en déplacement au camp des réfugiés de Ndioum.
En effet, selon Mamadou Wane, porte-parole de la communauté des réfugiés au Sénégal, s’il est établi que le processus de règlement du dossier, initié par les autorités mauritaniennes emporte leur adhésion, par contre il subsiste un problème majeur qu’il convient de régler au plus vite. D’après lui, ce problème est relatif à l’indemnisation des victimes. ’Beaucoup de zones d’ombre sont répertoriées par rapport à l’indemnisation, avec notamment les ayants droit, les montants, et leur nature entre autres aspects. Nous souhaiterions disposer de plus amples informations à ce sujet, car elles conditionnent tout retour organisé digne de ce nom, fut-il sous l’égide du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés’, note-t-il, avant de fustiger la ‘précipitation de cet organisme onusien partie garante de l’accord tripartite.
A l’en croire, c’est comme si le Hcr mettait la charrue avant les bœufs, parce que plusieurs dispositions pratiques attendent d’être réglées. Ce dernier ne manque guère de préciser que l’indemnisation ne comporte pas que l’aspect pécuniaire, car il faut aussi que les agriculteurs et les éleveurs très nombreux du reste, soient édifiés sur l’affectation des terres. Et M. Wane de s’offusquer de la démarche, adoptée pour le recensement des victimes, par le Hcr qui n’aurait pas pris en compte l’unité familiale dans sa globalité. En clair, il regrette que beaucoup de victimes aient été laissées en rade par la faute d’une étude expéditive et non exhaustive de la population réelle.
Selon toujours le porte-parole de la communauté des réfugiés mauritaniens, c’est une opacité totale qui entoure les recommandations issues des journées nationales de concertation sur le passif humanitaire, tenues au mois de novembre dernier. ‘A ce jour, nous ignorons ce qu’il est advenu de la commission nationale où nous étions censés faire partie, en sus d’autres actes majeurs issus de ces concertations’ , déplore-t-il. Aujourd’hui, le chemin à parcourir pour un règlement définitif du dossier des réfugiés est encore parsemé d’embûches, si l’on en juge par ces propos très alarmistes du représentant des réfugiés.
Abou KANE
Source: WALFADJRI (VIA FLAMNET)