Il y a 26 ans, le 06 décembre 1987, trois officiers noirs africains mauritaniens furent exécutés par le régime d’Ould Taya : BA Seydi, SY Saïdou et SARR Amadou. Ces trois officiers furent ainsi victimes de la haine raciale dont la fureur avait pris des proportions démesurées, sous le régime du plus sanguinaire des dirigeants de notre pays. A cette occasion, il est important de ne pas occulter cette période qui fut la plus tragique de l’histoire politique de la Mauritanie. Les interpellations ne se basaient pas sur des preuves, mais sur la couleur de peau des soldats issus de la communauté noire africaine mauritanienne. La tentative de coup d’Etat réel ou supposé offrait un prétexte pour l’accomplissement d’une logique d’extermination et d’anéantissement de cet ensemble humain, obstacle à la construction cohérente d’une Mauritanie arabe. Il n’y a pas eu de rupture dans le principe et dans les idéaux de tous les régimes qui ont rythmé les « révolutions de palais » de 1978 à 2008. La cohérence acquise et renforcée par les massacres et les déportations ne fait que prendre des tournures surprenantes et une accentuation de l’idéologie du mépris et du déni de la composante noire. Les trois officiers avec d’autres de leurs compagnons d’armes avaient pris conscience de l’oppression de la communauté noire en Mauritanie. Le système aveuglé, depuis les indépendances, par un complexe d’arabité a choisi un bouc-émissaire, un ennemi à abattre. Durant des décennies, le système a hésité, tergiversé, louvoyé jusqu’à la parution du manifeste des FLAM dénonçant l’orientation raciste de l’Etat et exprimant à l’occasion un certain nombre de revendications qui n’avaient aucun caractère surréaliste.
La réponse fut sans retenue par l’instauration d’un régime de terreur. Il ne fallait rien moins qu’une tentative de coup d’état non réussie pour occasionner un passage à l’acte du régime comme pour signifier aux africains noirs mauritaniens l’interdiction absolue de dénonciation de l’injustice, de l’arbitraire, de l’oppression, de l’esclavage, du racisme, et de l’exclusion. Les trois officiers exécutés, sans avoir entamé les opérations ont fait peur, déclenchant de ce fait un dispositif impressionnant de répression, de terreur et de mise à mort. Ce geste disproportionné, par sa cruauté et sa barbarie, a traumatisé toute la composante noire, traduisant ainsi de manière criminelle la négation de la citoyenneté de la communauté noire dans son propre pays.
La tragédie symbolisée par l’exécution des trois officiers constitue l’un des événements fondateurs de tout notre combat contre le système raciste et esclavagiste qui a tendance à se normaliser et à occulter la problématique cruciale de la négation de l’humanité du peuple noir en Mauritanie. Le cynisme de ces exécutions et leur barbarie ne peuvent bénéficier d’aucune compréhension. La colère et la révolte continuent à ronger les cœurs de leurs familles, leurs proches et à mobiliser les femmes et les hommes animés par une exigence de justice et un devoir de mémoire. Nous ne pouvons pas oublier ces trois figures, victimes de la politique du meurtre conduite par Ould Taya et ses compagnons. D’où le devoir de combat pour que la vérité soit dévoilée et que la justice puisse faire son travail.
BA Seydi, SY Saïdou et SARR Amadou continuent à allumer la flamme de notre révolte et de notre résistance contre le système raciste et esclavagiste de Nouakchott. Bien que l’actuel président Mohamed Ould Abdel Aziz fut l’ami de SARR Amadou, il n’a fait aucun geste officiel, républicain pour permettre à la justice de faire son travail et contribuer à apaiser les cœurs et les esprits, afin que la Mauritanie puisse retrouver un visage d’humanité et de dignité. La Mauritanie est en attente d’une volonté politique humaniste et éthique pour que l’alliance de la justice et de la démocratie fonde une alternative nouvelle pour l’avenir de notre peuple. La logique de la haine raciale et du déni d’humanité n’a pas permis à l’humanité de construire une politique de la civilisation. Notre pays a besoin d’une mutation politique décisive pour sortir de cette longue nuit de la barbarie. Les trois officiers et les autres victimes doivent inviter Ould Abdel Aziz à un changement d’orientation pour éviter à la Mauritanie de nouvelles tragédies.
BA Seydi, SY Saïdou et SARR Amadou sont morts pour une cause noble, à ce titre, le devoir de mémoire s’impose comme un impératif et pour cela, notre mobilisation doit être plus que jamais massive et combative. La dignité humaine doit être notre credo et le vecteur de notre résistance contre le régime d’Ould Abdel Aziz qui est une continuation du système politique avec les méthodes et les objectifs de sa gouvernance que nous avons bien identifiés et qui ne sont pas au service d’une Mauritanie juste, égalitaire, fraternelle et démocratique.
SY Hamdou Rabby
Philosophe et militant des Droits Humains
La réponse fut sans retenue par l’instauration d’un régime de terreur. Il ne fallait rien moins qu’une tentative de coup d’état non réussie pour occasionner un passage à l’acte du régime comme pour signifier aux africains noirs mauritaniens l’interdiction absolue de dénonciation de l’injustice, de l’arbitraire, de l’oppression, de l’esclavage, du racisme, et de l’exclusion. Les trois officiers exécutés, sans avoir entamé les opérations ont fait peur, déclenchant de ce fait un dispositif impressionnant de répression, de terreur et de mise à mort. Ce geste disproportionné, par sa cruauté et sa barbarie, a traumatisé toute la composante noire, traduisant ainsi de manière criminelle la négation de la citoyenneté de la communauté noire dans son propre pays.
La tragédie symbolisée par l’exécution des trois officiers constitue l’un des événements fondateurs de tout notre combat contre le système raciste et esclavagiste qui a tendance à se normaliser et à occulter la problématique cruciale de la négation de l’humanité du peuple noir en Mauritanie. Le cynisme de ces exécutions et leur barbarie ne peuvent bénéficier d’aucune compréhension. La colère et la révolte continuent à ronger les cœurs de leurs familles, leurs proches et à mobiliser les femmes et les hommes animés par une exigence de justice et un devoir de mémoire. Nous ne pouvons pas oublier ces trois figures, victimes de la politique du meurtre conduite par Ould Taya et ses compagnons. D’où le devoir de combat pour que la vérité soit dévoilée et que la justice puisse faire son travail.
BA Seydi, SY Saïdou et SARR Amadou continuent à allumer la flamme de notre révolte et de notre résistance contre le système raciste et esclavagiste de Nouakchott. Bien que l’actuel président Mohamed Ould Abdel Aziz fut l’ami de SARR Amadou, il n’a fait aucun geste officiel, républicain pour permettre à la justice de faire son travail et contribuer à apaiser les cœurs et les esprits, afin que la Mauritanie puisse retrouver un visage d’humanité et de dignité. La Mauritanie est en attente d’une volonté politique humaniste et éthique pour que l’alliance de la justice et de la démocratie fonde une alternative nouvelle pour l’avenir de notre peuple. La logique de la haine raciale et du déni d’humanité n’a pas permis à l’humanité de construire une politique de la civilisation. Notre pays a besoin d’une mutation politique décisive pour sortir de cette longue nuit de la barbarie. Les trois officiers et les autres victimes doivent inviter Ould Abdel Aziz à un changement d’orientation pour éviter à la Mauritanie de nouvelles tragédies.
BA Seydi, SY Saïdou et SARR Amadou sont morts pour une cause noble, à ce titre, le devoir de mémoire s’impose comme un impératif et pour cela, notre mobilisation doit être plus que jamais massive et combative. La dignité humaine doit être notre credo et le vecteur de notre résistance contre le régime d’Ould Abdel Aziz qui est une continuation du système politique avec les méthodes et les objectifs de sa gouvernance que nous avons bien identifiés et qui ne sont pas au service d’une Mauritanie juste, égalitaire, fraternelle et démocratique.
SY Hamdou Rabby
Philosophe et militant des Droits Humains