Depuis des mois, un puissant mouvement de contestation et de résistance contre l’opération du recensement s’organise, dans le but d’empêcher le processus de parachèvement méthodique du système esclavagiste et raciste qui opère en Mauritanie. Pour la première fois, depuis le génocide de 1989-1991, perpétré par le régime de Nouakchott contre la communauté africaine noire mauritanienne, les organisations politiques, les associations de défense des droits humains et le mouvement des jeunes à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, manifestent ensemble et simultanément. C’est dans cette perspective que la journée du samedi 10 septembre 2011 doit être considérée comme un tournant majeur dans la logique de la mobilisation contre le régime politique mauritanien dont le caractère raciste et esclavagiste n’est plus à démontrer.
La jonction qui s’est faite dans le déroulement des manifestations à Nouakchott, à Paris, à Bruxelles et à New York, montre pour une fois, que la volonté de se rassembler peut se transformer en décision collective d’agir d’une même voix. Quand il est question de la survie et de la dignité d’une composante humaine niée dans son existence, les divergences deviennent un luxe absurde. A l’encontre de ceux qui ont toujours activement constitué des facteurs de blocage, afin d’empêcher la conscience d’une connexion entre l’intérieur et l’extérieur du pays, en brouillant la communication vitale entre la diaspora et le pays réel, une victoire vient d’être enregistrée qui mérite d’être préservée et amplifiée. Les noirs opprimés de Mauritanie ont bien compris que «pour survivre, il faut s’unir». Comme un crédo, cet impératif sonne comme un appel à la conscience éthique de ne pas se laisser humilier par une politique de la haine et de l’exclusion dont le cynisme se passe de tout commentaire.
Qui peut être convaincu de l’efficacité de la dispersion et de l’animosité entretenue par des camarades, membres d’une même organisation, de surcroît, victimes de l’oppression, de la domination, du racisme et du mépris du dominateur ? Nous savons que la morale de l’oppresseur est de se concentrer sur les stratégies de diversion et de division de l’opprimé. Ainsi toute son intelligence se déploie à travers un discours à usage interne et une rhétorique à usage externe. Ce que nos oppresseurs ont compris, notamment l’actuel Président Ould Abdoul Aziz, qui a su jouer, dès son arrivée au pouvoir, avec toutes les ficelles de la démagogie pour étouffer les voies de la contestation en s’aliénant l’opinion internationale, inventant ainsi les alibis de la lutte contre le terrorisme et l’immigration clandestine. Tout le monde sait que ce discours est très apprécié par les Européens : par ces deux aspects de la politique de contrôle de leurs frontières. En interne, Aziz développe une stratégie de leurre dans le but de gagner du temps et de remobiliser l’appareil idéologique et répressif d’Etat, en vue de briser l’opposition combative et le mouvement anti-esclavagiste IRA. C’est ainsi que le président mauritanien a su profiter de la crise ivoirienne et libyenne pour se tailler le profil d’un président intéressé par la paix et la fraternité pour mieux conquérir une reconnaissance internationale qui lui était contestée devant son usurpation du pouvoir et sa confiscation des instances qui lui ont permis d’obtenir son élection, assurément manipulée.
Au regard de sa détermination à faire oublier le problème politique fondamental de la Mauritanie, par sa mise en cause active et violente de la présence de la communauté africaine noire, le président mauritanien s’est précipité en mettant en place une opération de recensement dont la visée discriminatoire a été vite perçue par la composition unilatérale de ses membres et leur excès de zèle. L’agenda idéologique d’Ould Abdoul Aziz a brisé la « sagesse politique » dont il voulait faire preuve à ses débuts, du moins en apparence. « Chassez le naturel, il revient au galop » comme disait l’autre !
Notre président n’a pas eu à éprouver l’exigence de la patience et la lenteur de l’expérience pour avoir le sens de la mesure nécessaire à la prétention de la gouvernance démocratique. Il est difficile, voire impossible de troquer le treillis militaire contre la posture démocratique, à moins de s’appeler Amadou Toumani Touré ! L’histoire nous a donné à voir des hommes en treillis faire des révolutions, comme Marien NGouabi ou Thomas Sankara. Mais opérer une mutation mécanique d’officier aide-camp d’Ould Taya et commandant du fameux BASEP, après avoir acquis tous ses grades durant les années de terreur, n’est pas chose aisée quelle que soit la bonne volonté affichée ! Aziz avait exprimé l’innocence et le charme d’un président qui voulait parler pour les pauvres, les victimes du génocide et les rescapés civils et militaires, mais il a vite renoué avec les habitudes convenues à savoir perpétuer la mécanique de la politique de marginalisation et d’exclusion des populations noires et leur élite.
Après une évaluation sérieuse et une appréciation juste de l’opération de recensement en cours où Aziz joue son point d’honneur dans le sens de sa contribution à la politique raciste, les militants de l’intérieur comme de l’extérieur du pays ont compris qu’il ne fallait pas se laisser divertir. Depuis son élection peu crédible, Ould Abdoul Aziz a donné plus de vigueur à une logique de violence économique, sociale, idéologique et politique. La réaffirmation de la volonté politique de la radicalisation de l’arabité imposée, source d’obscurantisme et de malentendus, la réactualisation de toutes les procédures de négation de la dignité de la communauté africaine noire et le mépris des militants anti-esclavagistes, particulièrement les militants de l’IRA et le verrouillage de toute perspective de dialogue politique sincère et constructif avec l’opposition, constituent les indicateurs d’une politique de l’arbitraire et de la surdité.
Face à l’arrogance, à l’entêtement du président mauritanien, combattants de l’intérieur comme de l’extérieur ont comme seul devoir de poursuivre la résistance, pour en finir avec cette politique de l’humiliation, du mépris et du déni de notre humanité par la méconnaissance idéologique et opérationnelle de notre appartenance à notre pays. Il ne s’agit plus de se contenter d’aucun réajustement, ni révision, mais poursuivre la revendication de l’exigence du retrait pur et simple de ce projet raciste et mesquin.
Militants de l’intérieur et de l’extérieur, unissons nos forces et nos idées pour vaincre, l’imposteur en poste qui poursuit une mission qui lui a été confiée par les idéologues concepteurs de la politique qui n’a pour objectif essentiel que la négation de l’existence de la communauté noire en Mauritanie. La justice et la démocratie finiront par triompher à force de sacrifices et de persévérance. Nous devons assumer notre devoir de libération et de résistance contre l’apartheid établi, mais non codifié dans notre pays.
SY Hamdou Rabby
avomm.com
La jonction qui s’est faite dans le déroulement des manifestations à Nouakchott, à Paris, à Bruxelles et à New York, montre pour une fois, que la volonté de se rassembler peut se transformer en décision collective d’agir d’une même voix. Quand il est question de la survie et de la dignité d’une composante humaine niée dans son existence, les divergences deviennent un luxe absurde. A l’encontre de ceux qui ont toujours activement constitué des facteurs de blocage, afin d’empêcher la conscience d’une connexion entre l’intérieur et l’extérieur du pays, en brouillant la communication vitale entre la diaspora et le pays réel, une victoire vient d’être enregistrée qui mérite d’être préservée et amplifiée. Les noirs opprimés de Mauritanie ont bien compris que «pour survivre, il faut s’unir». Comme un crédo, cet impératif sonne comme un appel à la conscience éthique de ne pas se laisser humilier par une politique de la haine et de l’exclusion dont le cynisme se passe de tout commentaire.
Qui peut être convaincu de l’efficacité de la dispersion et de l’animosité entretenue par des camarades, membres d’une même organisation, de surcroît, victimes de l’oppression, de la domination, du racisme et du mépris du dominateur ? Nous savons que la morale de l’oppresseur est de se concentrer sur les stratégies de diversion et de division de l’opprimé. Ainsi toute son intelligence se déploie à travers un discours à usage interne et une rhétorique à usage externe. Ce que nos oppresseurs ont compris, notamment l’actuel Président Ould Abdoul Aziz, qui a su jouer, dès son arrivée au pouvoir, avec toutes les ficelles de la démagogie pour étouffer les voies de la contestation en s’aliénant l’opinion internationale, inventant ainsi les alibis de la lutte contre le terrorisme et l’immigration clandestine. Tout le monde sait que ce discours est très apprécié par les Européens : par ces deux aspects de la politique de contrôle de leurs frontières. En interne, Aziz développe une stratégie de leurre dans le but de gagner du temps et de remobiliser l’appareil idéologique et répressif d’Etat, en vue de briser l’opposition combative et le mouvement anti-esclavagiste IRA. C’est ainsi que le président mauritanien a su profiter de la crise ivoirienne et libyenne pour se tailler le profil d’un président intéressé par la paix et la fraternité pour mieux conquérir une reconnaissance internationale qui lui était contestée devant son usurpation du pouvoir et sa confiscation des instances qui lui ont permis d’obtenir son élection, assurément manipulée.
Au regard de sa détermination à faire oublier le problème politique fondamental de la Mauritanie, par sa mise en cause active et violente de la présence de la communauté africaine noire, le président mauritanien s’est précipité en mettant en place une opération de recensement dont la visée discriminatoire a été vite perçue par la composition unilatérale de ses membres et leur excès de zèle. L’agenda idéologique d’Ould Abdoul Aziz a brisé la « sagesse politique » dont il voulait faire preuve à ses débuts, du moins en apparence. « Chassez le naturel, il revient au galop » comme disait l’autre !
Notre président n’a pas eu à éprouver l’exigence de la patience et la lenteur de l’expérience pour avoir le sens de la mesure nécessaire à la prétention de la gouvernance démocratique. Il est difficile, voire impossible de troquer le treillis militaire contre la posture démocratique, à moins de s’appeler Amadou Toumani Touré ! L’histoire nous a donné à voir des hommes en treillis faire des révolutions, comme Marien NGouabi ou Thomas Sankara. Mais opérer une mutation mécanique d’officier aide-camp d’Ould Taya et commandant du fameux BASEP, après avoir acquis tous ses grades durant les années de terreur, n’est pas chose aisée quelle que soit la bonne volonté affichée ! Aziz avait exprimé l’innocence et le charme d’un président qui voulait parler pour les pauvres, les victimes du génocide et les rescapés civils et militaires, mais il a vite renoué avec les habitudes convenues à savoir perpétuer la mécanique de la politique de marginalisation et d’exclusion des populations noires et leur élite.
Après une évaluation sérieuse et une appréciation juste de l’opération de recensement en cours où Aziz joue son point d’honneur dans le sens de sa contribution à la politique raciste, les militants de l’intérieur comme de l’extérieur du pays ont compris qu’il ne fallait pas se laisser divertir. Depuis son élection peu crédible, Ould Abdoul Aziz a donné plus de vigueur à une logique de violence économique, sociale, idéologique et politique. La réaffirmation de la volonté politique de la radicalisation de l’arabité imposée, source d’obscurantisme et de malentendus, la réactualisation de toutes les procédures de négation de la dignité de la communauté africaine noire et le mépris des militants anti-esclavagistes, particulièrement les militants de l’IRA et le verrouillage de toute perspective de dialogue politique sincère et constructif avec l’opposition, constituent les indicateurs d’une politique de l’arbitraire et de la surdité.
Face à l’arrogance, à l’entêtement du président mauritanien, combattants de l’intérieur comme de l’extérieur ont comme seul devoir de poursuivre la résistance, pour en finir avec cette politique de l’humiliation, du mépris et du déni de notre humanité par la méconnaissance idéologique et opérationnelle de notre appartenance à notre pays. Il ne s’agit plus de se contenter d’aucun réajustement, ni révision, mais poursuivre la revendication de l’exigence du retrait pur et simple de ce projet raciste et mesquin.
Militants de l’intérieur et de l’extérieur, unissons nos forces et nos idées pour vaincre, l’imposteur en poste qui poursuit une mission qui lui a été confiée par les idéologues concepteurs de la politique qui n’a pour objectif essentiel que la négation de l’existence de la communauté noire en Mauritanie. La justice et la démocratie finiront par triompher à force de sacrifices et de persévérance. Nous devons assumer notre devoir de libération et de résistance contre l’apartheid établi, mais non codifié dans notre pays.
SY Hamdou Rabby
avomm.com