L’écrivain sénégalais, Boubacar Boris Diop, animera, au cours du premier trimestre 2008, des ateliers d’écriture en langue wolof (une langue nationale du Sénégal) en faveur de jeunes immigrés d’origine sénégalaise installés dans la région bordelaise, a appris APA auprès de l’intéressé.
Une vingtaine de jeunes élèves et étudiants âgés de 19 à 25 ans bénéficieront de ces échanges qui pourraient déboucher sur une publication ou à une adaptation en vue d’une représentation théâtrale. Le projet a été proposé par l’Union des travailleurs sénégalais de France/Action revendicative (UTSF-AR), section de Bordeaux.
« Je le ferai avec beaucoup de plaisir, d’autant plus que c’est la première fois que je m’exprimerai dans un tel cadre dans une langue purement africaine », se réjouit l’écrivain sénégalais dans un entretien avec APA.
Il est auteur d’une dizaine de romans, dont « Doomi Golo », écrit en wolof et publié en 2003 chez Papyrus. Le moment venu, cette maison d’édition basée à Dakar sera sollicitée afin que des dictionnaires, des livres de grammaire et autres ouvrages rédigés dans cette langue soient envoyés longtemps à l’avance aux personnes concernées.
L’Organisation sénégalaise d’appui au développement (OSAD) sera également contactée dans cette perspective.
« L’objectif est de renforcer les capacités d’expression des enfants car, faut-il le rappeler, l’intégration suppose que l’on soit bien avec soi-même. On doit aller à la rencontre de l’autre sans oublier ses origines, sans se dissoudre dans l’autre », explique Boubacar Boris Diop.
« Le rapport de chacun avec sa langue est important. Si on perd ses valeurs culturelles sous l’influence de l’occident en disant qu’on vit dans la mondialisation, on se trompe. On devient une âme errante, un être sans contenu », précise l’essayiste.
« Je suis heureux de constater que les jeunes sénégalais que j’ai rencontrés à Bordeaux ont compris cet enjeu. J’avais sous-estimé leur connaissance du wolof. Ils ne sont pas déconnectés. Cela va faciliter le travail que nous aurons ensemble l’an prochain», poursuit-il.
Il est soutenu par plusieurs entités dont entre autres l’association Migrations culturelles Aquitaine Afriques (MC2A) dirigée par Guy Lenoir, l’Institut départemental de développement artistique et culturel (IDDAC) créé en 1991 à l’initiative du Conseil général de la Gironde (Bordeaux).
Boubacar Boris Diop est d’ailleurs arrivé à Bordeaux il y a un peu plus d’une semaine dans le cadre d’une résidence organisée par ces deux structures, en partenariat avec l’UTSF-AR.
Outre la rencontre avec les Sénégalais, il a donné des conférences dans plusieurs villes de la région. Celles-ci étaient essentiellement dominées par les questions relatives aux rapports entre la France et l’Afrique.
Son dernier essai, « L’Afrique au-delà du miroir » paru cette année chez Philippe Rey (Paris), était aussi au cœur des discussions avec le public. Il a redit sa détermination à faire entendre sa voix chaque fois que l’image du continent est abusivement traînée dans la boue.
« Négrophobie », co-écrit avec Odile Tobner et François-Xavier Verschave (2005), était déjà une réponse aux « falsificateurs de l’information » sur l’Afrique. Le séjour de Boubacar Boris Diop s’achève par un débat autour de cet ouvrage lundi prochain, au siège de MC2A, à Bordeaux.
Source: APA
(M)
Une vingtaine de jeunes élèves et étudiants âgés de 19 à 25 ans bénéficieront de ces échanges qui pourraient déboucher sur une publication ou à une adaptation en vue d’une représentation théâtrale. Le projet a été proposé par l’Union des travailleurs sénégalais de France/Action revendicative (UTSF-AR), section de Bordeaux.
« Je le ferai avec beaucoup de plaisir, d’autant plus que c’est la première fois que je m’exprimerai dans un tel cadre dans une langue purement africaine », se réjouit l’écrivain sénégalais dans un entretien avec APA.
Il est auteur d’une dizaine de romans, dont « Doomi Golo », écrit en wolof et publié en 2003 chez Papyrus. Le moment venu, cette maison d’édition basée à Dakar sera sollicitée afin que des dictionnaires, des livres de grammaire et autres ouvrages rédigés dans cette langue soient envoyés longtemps à l’avance aux personnes concernées.
L’Organisation sénégalaise d’appui au développement (OSAD) sera également contactée dans cette perspective.
« L’objectif est de renforcer les capacités d’expression des enfants car, faut-il le rappeler, l’intégration suppose que l’on soit bien avec soi-même. On doit aller à la rencontre de l’autre sans oublier ses origines, sans se dissoudre dans l’autre », explique Boubacar Boris Diop.
« Le rapport de chacun avec sa langue est important. Si on perd ses valeurs culturelles sous l’influence de l’occident en disant qu’on vit dans la mondialisation, on se trompe. On devient une âme errante, un être sans contenu », précise l’essayiste.
« Je suis heureux de constater que les jeunes sénégalais que j’ai rencontrés à Bordeaux ont compris cet enjeu. J’avais sous-estimé leur connaissance du wolof. Ils ne sont pas déconnectés. Cela va faciliter le travail que nous aurons ensemble l’an prochain», poursuit-il.
Il est soutenu par plusieurs entités dont entre autres l’association Migrations culturelles Aquitaine Afriques (MC2A) dirigée par Guy Lenoir, l’Institut départemental de développement artistique et culturel (IDDAC) créé en 1991 à l’initiative du Conseil général de la Gironde (Bordeaux).
Boubacar Boris Diop est d’ailleurs arrivé à Bordeaux il y a un peu plus d’une semaine dans le cadre d’une résidence organisée par ces deux structures, en partenariat avec l’UTSF-AR.
Outre la rencontre avec les Sénégalais, il a donné des conférences dans plusieurs villes de la région. Celles-ci étaient essentiellement dominées par les questions relatives aux rapports entre la France et l’Afrique.
Son dernier essai, « L’Afrique au-delà du miroir » paru cette année chez Philippe Rey (Paris), était aussi au cœur des discussions avec le public. Il a redit sa détermination à faire entendre sa voix chaque fois que l’image du continent est abusivement traînée dans la boue.
« Négrophobie », co-écrit avec Odile Tobner et François-Xavier Verschave (2005), était déjà une réponse aux « falsificateurs de l’information » sur l’Afrique. Le séjour de Boubacar Boris Diop s’achève par un débat autour de cet ouvrage lundi prochain, au siège de MC2A, à Bordeaux.
Source: APA
(M)