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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Déclaration de l'UFP


Déclaration de l'UFP
Dans un contexte de crise économique et financière mondiale aiguë qui laisse planer des risques graves pour la paix et la sécurité internationale, pendant que de profonds bouleversements ébranlent le monde arabo-islamique (qu’illustre la chute des régimes de Tunisie, d’Egypte et de Libye) et laissent présager des évolutions de plus en plus difficiles à maîtriser par la plupart des régimes en place et leurs alliés étrangers, des nuages sombres continuent de s’accumuler dans le ciel mauritanien.

Comme le montrent les nombreuses manifestations de colère et d’indignation qui fusent de toutes les franges de nos populations face à l’accélération de la crise économique et sociale, le pays s’installe dans l’instabilité, en dépit des proclamations lénifiantes du régime : grèves des travailleurs, marches et pétitions de nombreux groupes sociaux, sit-in, commémorations diverses etc. souvent ponctués de répression brutale par des forces de l’ordre parfois dépassées par l’ampleur des évènements.

Devant la gravité de la situation que connaît le pays et dans un tel contexte, le Comité Exécutif de l’UFP s’est réuni en session spéciale, les mois d’octobre et novembre 2011 pour renouveler son évaluation de la situation nationale, régionale et internationale et est parvenu aux conclusions faisant l’objet de la présente Déclaration de la Présidence.

1. La situation internationale

Elle est caractérisée par une crise financière sans précédent qui affecte l’ensemble du système capitaliste mondial et provoque, sous des formes diverses et variées, une tendance globale à la récession et à la rétractation des économies des principales puissances occidentales (USA, pays de l’Union européenne etc.) et leurs dépendances. Cette crise accélère la montée en puissance des nations émergentes (BRICS, Turquie etc.) et impose de plus en plus une redistribution des forces et des richesses à l’échelle planétaire.

La résistance acharnée des puissances occidentales face à ces nouvelles réalités et leurs tentatives désespérées de maintenir le statu quo est l’une des principales sources de tensions internationales et d’exacerbation des rivalités internationales et régionales.

C’est le principal facteur de développement de la crise économique mondiale et la cause majeure simultanée des tendances au protectionnisme, au militarisme et à l’interventionnisme de type impérialiste qui fragilise dangereusement le système des relations internationales, pousse à l’ultranationalisme et à la guerre et provoque un peu partout l’indignation et la résistance des peuples de tous les continents, particulièrement les peuples occidentaux.

Du fait de l’extraversion de notre économie nationale et notre dépendance globale vis-à-vis de l’étranger, cette évolution de la situation mondiale ne manquera pas d’avoir de graves répercussions sur notre pays.

2. La situation régionale et sous régionale

Depuis plus d’une année, le monde arabo-musulman est affecté par un profond mouvement de remise en cause des systèmes politiques existants sur fond de revendications économiques et sociales d’une ampleur inégalée depuis plusieurs décennies, voire depuis l’effondrement du système colonial. Le Maghreb a constitué l’épicentre de ce vaste mouvement populaire dirigé contre les dictatures claniques et largement spontané dans ses différentes manifestations.

Pour l’essentiel, le « Printemps arabe » a été mené sous l’étendard de la démocratisation et porté par une volonté d’instaurer des régimes politiques conformes aux particularités nationales des pays concernés, au-delà des tentatives acharnées de détournement ou de récupération par certaines puissances étrangères et de diversions internes…

D’ores et déjà, les risques de renforcement des groupes terroristes antioccidentaux découlant des conditions d’effondrement du régime du Colonel Kadhafi avec l’aide directe des puissances occidentales sont soulignés par tous les observateurs alors que notre pays est impliqué au premier rang dans la « guerre anti-terroriste » menée de façon aventurière par le régime, y compris en territoire étranger (Mali).

D’une manière générale, cette situation d’instabilité au Nord du continent et dans la bande sahélo-saharienne intervient dans un contexte de dégradation ou, pour le moins, de perturbations intermittentes des relations avec la plupart de nos voisins (Sénégal, Mali, Maroc…), ce qui avive le sentiment d’isolement diplomatique de la Mauritanie comme le montre le récent échec de notre candidature au poste de membre du Conseil de sécurité des Nations unies au profit du Maroc et du Togo.

3. La situation nationale

3.1. Crise économique et sociale

Notre pays traverse une crise économique et sociale profonde, prenant la forme de la cherté des denrées de subsistance, celle des soins, du transport, de l’accès à l’éducation et au logement, en particulier pour les couches démunies des villes et des campagnes ; le chômage, les gazra spéculatives et injustes, conduites de manière violente et destructrice, constituent souvent une tentative du pouvoir de détourner les populations de leurs préoccupations majeures.

Le Chef de l’État a initié des projets de loi visant à dessaisir l’Assemblée nationale du droit de regard et de contrôle sur la gestion des ressources naturelles par l’Exécutif. Il s’agit là d’une tentative de légalisation de la mise sous coupe réglée de l’ensemble des richesses du pays entre les mains de la toute petite minorité de personnes qui s’est emparé du système politique, économique et sécuritaire du pays.

Les mines, en particulier d’or, les ressources halieutiques, les terres, les infrastructures et l’ensemble des grands services de l’Etat sont désormais gérés comme biens privés et redistribués suivant le principe du monopole personnel et du mépris des compétences de l’administration publique et de ses agents désormais condamnés à l’inactivité et à l’humiliation « anti-gabégistes ».

Jamais l’administration n’a connu un niveau de déliquescence comparable à celui qui prévaut présentement : comme le Chef de l’État a un mode de gestion dictatorial et solitaire des affaires du pays, il a marginalisé les responsables à différents niveaux, confinant la grande majorité des cadres à la démission active ou passive et à l’oisiveté ; rares sont les cadres honnêtes qui s’empressent d’accéder aux responsabilités, par les moments qui courent, dans la mesure où, toute opposition à l’injustice de leur part, en fait des cibles du Chef de l’État qui n’hésite pas de les accuser de faire le jeu de l’opposition et de les sanctionner ;

La Mauritanie et le Sahel, d’une manière générale, souffrent d’un grave déficit pluviométrique et d’une mauvaise répartition des pluies dans l’espace et le temps. L’année en cours et la suivante portent en elles le risque de la disette, voire de la famine, en particulier pour les citoyens démunis et les catégories sociales moyennes, dans les villes et les campagnes.

Le cheptel est sérieusement menacé de décimation et les éleveurs abandonnés à leur sort par une administration non seulement incapable d’anticiper et d’agir en conséquence mais sourde aux appels à la mobilisation que n’ont cessé de lancer les forces politiques et sociales et les institutions internationales pour faire face au déficit pluviométrique sans précédent que connaît toute la sous région, particulièrement notre pays.

Les campagnes mauritaniennes sont secouées, ici et là, par des troubles liés aux questions foncières ; des clameurs s’élèvent de bon nombre de localités, dans les régions du Sud (en particulier), à Dar El Barka, à Mbagne, à Barkéol etc. pour protester et s’opposer à des opérations de dépossession des populations locales en faveur d’investisseurs exportateurs en connivence avec la clientèle du pouvoir, avec de sérieuses menaces de révoltes en perspective.

Par des pratiques irresponsables et des déclarations provocatrices, le pouvoir a considérablement affaibli l’unité nationale du pays et provoqué un profond malaise au sein des populations les plus fragiles, particulièrement les Hratines et les Négro-africains.

La politique de l’enrôlement, menée au nom d’un souci affiché d’établir un état-civil fiable et transparent et malgré les quelques améliorations constatées ici et là, a provoqué et provoque toujours une grande indignation des populations, notamment en raison de son caractère ouvertement provocateur et discriminatoire dès les premiers moments de sa mise en œuvre, surtout vis-à-vis des communautés négro-africaines.

L’impérieux besoin pour les Mauritaniens de convenir, sur des bases consensuelles, d’un état-civil transparent et équitable, demeure, loin de tout climat de répression féroce et d’atteinte très grave aux droits et libertés garantis par la constitution et les lois en vigueur auxquelles se livre le pouvoir à l’encontre de manifestants pacifiques et de militants des droits de l’homme sur tout le territoire de la République.

3.2 Crise politique et institutionnelle

Face à son incapacité matérielle de les organiser et devant les incertitudes politiques qui découlent de sa gestion de plus en plus décriée jusque dans ses rangs, le régime a décidé de manière unilatérale, de reporter les élections parlementaires et municipales arrivées à échéance depuis septembre, provoquant ainsi une crise juridique et institutionnelle sans précédent. Pour camoufler les vraies raisons de ce report, le régime l’a justifié par la nécessité d’engager le « dialogue » avec l’opposition et de créer ainsi les conditions d’un meilleur climat électoral.

Or, alors qu’étaient amorcés les prémisses de ce dialogue par la discussion des propositions de feuilles de route de la majorité présidentielle et de la COD, le pouvoir va faire volte face, rompre unilatéralement et sans explication le contact et choisir ses propres partenaires de ce « dialogue » ainsi vidé de toute substance sérieuse. Cette volte-face lui permettait, en même temps que de tenter de diviser les rangs de l’opposition, d’avoir les mains libres pour reporter la date des élections pour sa convenance personnelle, au nom de la demande faite par trois (3) partis de l’opposition dite participationniste sur les douze (12) partis que compte la COD.

Fait sans précédent, aujourd’hui toutes les élections arrivées à échéance ont été reportées en violation grossière de la constitution et des autres lois en vigueur, sans autre motif que la convenance personnelle de M. Mohamed Ould Abdel Aziz qui a détruit l’état-civil, a rendu inopérantes les listes électorales, a exclu d’ores et déjà plusieurs dizaines de milliers de Mauritaniens de toute participation politique, à défaut de pièces d’identité valables et compromis la transparence et la fiabilité de toute élection dans le pays.

Le parlement et toutes les communes dont le mandat a expiré depuis octobre et novembre ont perdu leur légitimité et, avec eux, le gouvernement qui ne dispose plus de majorité parlementaire légale comme l’exige la Constitution.

Du coup, le pays est plongé dans une crise institutionnelle de même ampleur juridique que celle ayant résulté du dernier Coup d’Etat. Cette attitude générale du régime disqualifie le « dialogue » en cours et en dit long sur les véritables intentions du régime en la matière qui est de diviser la Coordination de l’Opposition démocratique et de perturber le jeu normal des institutions pour se maintenir indéfiniment au pouvoir.

Dans ces conditions, s’il est possible que les parties prenantes du dialogue en cours parviennent à des conclusions fort louables dans leur libellé, il ne fait pas de doute que M. Mohamed Ould Abdel Aziz aura beau prendre des engagements la main sur le Coran, il ne manquera pas de les renier et de les violer au premier tournant, conformément à sa pratique constante de piétinement de la Constitution et des lois en vigueur.

Face à l’ampleur de la crise multiforme que connaît le pays et aux risques graves qui en découlent pour la paix et la sécurité, devant la nécessité d’engager de toute urgence les reformes politiques, économiques et sociales imposées par la situation, l’UFP réitère son engagement à œuvrer avec l’ensemble des forces politiques et sociales pour sortir le pays de l’ornière et restaurer une véritable démocratie pluraliste, sur la base de l’Accord de Dakar, seul gage d’un dialogue inclusif authentique conduisant à une nouvelle transition politique consensuelle.

En collaboration étroite avec ses alliés de la COD, l’Union des Forces de Progrès (UFP) ne manquera pas de déployer le maximum d’efforts et de sacrifices pour y apporter sa contribution. Notre parti est confiant dans la capacité de notre pays de s’en sortir, sur la base des ressources humaines et matérielles importantes que la Mauritanie recèle. Pourvu que l’ensemble de notre peuple se mobilise, soit disposé à aller de l’avant et prêt à s’engager, à l’instar des autres peuples frères, en particulier ceux du monde arabe, dans la réalisation de son dessein historique.

Fait à Nouakchott en décembre 2011

La Présidence


Source: UFP




Mercredi 4 Janvier 2012 - 15:22
Mercredi 4 Janvier 2012 - 15:25
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