Une répression atroce s’est abattue sur la communauté négro-mauritanienne de Mauritanie durant les années 80 et 90. Ces violations graves des droits humains, massives, individuelles et collectives, marquées par les arrestations arbitraires suivies d’exactions extrajudiciaires sur des populations innocentes, la déportation des populations vers le Sénégal et le Mali, les déguerpissements et destructions des habitations, l’expropriation des terres dans la vallée du fleuve, ont été commises injustement sur la base de projets racistes d’épuration ethnique, voire à dessein génocidaire.
Le paroxysme fut atteint dans la nuit du 27 au 28 Novembre 1990. Pour « fêter » le trentième anniversaire de l’accession à l’indépendance de la Mauritanie, vingt huit militaires négro-mauritaniens furent pendus à Inal. Depuis lors, cette date du 28 Novembre est commémorée par les victimes de cette barbarie et par leurs sympathisants dans le deuil et le recueillement à la mémoire des martyrs.
Le paroxysme fut atteint dans la nuit du 27 au 28 Novembre 1990. Pour « fêter » le trentième anniversaire de l’accession à l’indépendance de la Mauritanie, vingt huit militaires négro-mauritaniens furent pendus à Inal. Depuis lors, cette date du 28 Novembre est commémorée par les victimes de cette barbarie et par leurs sympathisants dans le deuil et le recueillement à la mémoire des martyrs.
La reconnaissance par les autorités de ces crimes ignobles d’un peuple qui se dit musulman n’est malheureusement pas accompagnée d’une volonté politique intégrant un processus inclusif qui prend en charge toutes les dimensions de ces questions pour un règlement global, juste et équitable afin de permettre aux victimes et ayants droit de recouvrer leurs droits imprescriptibles et de les rétablir dans leurs dignités.
La Mauritanie vient de ratifier les instruments juridiques traitant de la lutte contre la torture, les traitements inhumains, dégradants et avilissants. Cette ratification doit être suivie de la mise en place d’un Mécanisme National de Prévention (MNP) dans un délai d’un an, comme engagement de l’État partie, qui prescrit la lutte contre l’impunité et la prise en charge des victimes de torture.
Le dépôt des rapports pour l’évaluation de l’application des instruments internationaux des droits de l’homme devant les organes des dits traités du comité des droits de l’homme des nations unies, relatives au Pacte International des Droits Civils et Politiques, du traité contre la torture dans son protocole additionnel (OPCAT) et des procédures non conventionnelles de l’Évaluation Périodique Universelle(EPU), a fait l’objet de recommandations que l’État de Mauritanie doit envisager à étudier pour la mise en œuvre. Parmi les questions sujet aux recommandations figurent (i) accélérer la rédaction, la validation et l’adoption du projet de Plan d’action national de lutte contre la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, le mettre en œuvre et le vulgariser(ii) Il devrait enfin faciliter l’obtention de documents d’identité pour les réfugiés rapatriés en vertu de l’accord tripartite entre l’État partie, le Sénégal et le Haut-commissariat aux réfugiés et devrait envisager la signature d’un tel accord pour les Mauritaniens refugiés au Mali, suite aux évènements de 1989-1990. Il devrait envisager la mise en place d’un mécanisme propre à solder le passif humanitaire de ces évènements.
Nonobstant l’acuité de toutes les questions d’intérêt national, la Mauritanie doit s’atteler à s’attaquer frontalement et en urgence absolue à ces violations de discrimination raciale et celles de l’esclavage qui font de facto des victimes de ces pratiques des citoyens-paria et apatrides avec le risque d’hypothéquer gravement l’unité nationale et la cohésion sociale.
Tout en soutenant fermement la poursuite du pèlerinage commémoratif d’Inal, symbole du sinistre pogrom des années de plomb, le collectif des organisations progressistes et de défense des droits de l’homme, en solidarité avec les associations des victimes, orphelins et des veuves, entreprend de s’engager résolument dans la mise en œuvre substantielle d’un programme de résolution du dossier humanitaire pendant à travers des campagnes actives de sensibilisation, de conscientisation et de mobilisation afin que soient satisfaites, sans délai, les exigences suivantes :
- La construction, à INAL, d'un Mémorial pour les Martyrs.
- L’adoption des enfants de Martyrs comme des pupilles de la Nation.
- L’application du décret d'identification des sépultures.
- L’annulation de la loi d’amnistie de juin 1993 pour que justice se fasse
- Le respect des normes et mécanismes de la justice transitionnelle.
- La mise en place d’une commission indépendante et autonome pour le règlement des violations graves des droits humains.
- L’indemnisation adéquate des victimes et ayant-droits.
Nouakchott, le 27 Novembre 2013
Signataires
AFMAF AJD/MR COVIRE
Ø COREMIØ CRADPOCIT Ø REVE/COVIREØ COVICIM
Ø Collectif VeuvesØ Collectif des anciens fonctionnaires de Police
CR FONADHØ AMDHØ SOS EsclaveØ AFCFØ CSVVDH
Ø REVE/FONADH IRA Mauritanie IPCD Kawta lMAPROMflam
Source: COVIRE