Une journée des réfugiés célébrée en Mauritanie. Un ministre de l’intérieur qui dit solennellement que le HCR sera sollicité pour leur retour…Avant tout cela, un président qui a fait la promesse du règlement des questions relatives à un passif humanitaire dont l’évocation équivalait à un délit ; puis un Premier ministre qui rassure des députés, visiblement ‘inquiets’, qu’il n’y aura aucun problème par rapport au retour des réfugiés…Allons-nous dire que c’est trop beau pour être vrai ?
Oui, alors c’est trop beau pour ne pas ressembler à une espèce d’utopie. Pourquoi ? Parce qu’il y a longtemps que les autorités auraient dû avoir mis en branle des mécanismes allant dans le sens d’un traitement rapide et sûr de la question.
Or, passé le discours de politique générale du PM à l’assemblée, il a fallu attendre la veille de la journée internationale des réfugiés pour qu’officiellement, promesse soit faite que le HCR sera sollicité. On ne sait pas quand et comment. Une date aurait été bon signe. Mais on reste encore dans le vague espoir… Suffisant pour emballer certains.
En plus du côté de la nouvelle classe opposante, les gens ne foncent pas assez dans ce dossier. Au contraire, les sorties se font sur des questions assez secondaires ces derniers temps. Quand par exemple, les gens ont soif et quand les prix montent, etc., l’on s’évertue à demander des comptes au pouvoir sur une histoire de prisons américaines en Mauritanie.
A chaque fois qu’un sujet divertissant est à l’horizon, c’est l’occasion d’oublier les questions de l’heure. La vérité est que la nouvelle majorité présidentielle a tout pris. Du moins une partie de cette majorité a-t-elle emporté avec elle, en claquant la porte de l’opposition, les questions qui étaient la raison d’être de tous ceux qui s’étaient posés en farouches adversaires du système déchu de Taya.
Maintenant que c’est le pouvoir lui-même qui décide de parler de l’esclavage, du passif humanitaire, de permettre que la justice traite ‘avec indépendance’ le problème des ‘islamistes’, que reste-t-il dans la besace d’une opposition qui, faut-il le rappeler, a été défaite à l’avènement d’une ‘nouvelle ère’ ? Est-elle suffisamment armée, par exemple, pour imposer une véritable réflexion et un sérieux traitement définitif en ce qui concerne le dysfonctionnement d’un système éducatif mauritanien plongé dans les ténèbres depuis au moins trente ans ?
Cette année, on a vu un baccalauréat sous haute surveillance et avec des punitions sévères. C’est insuffisant pour faire bien et sérieux. Il faut éduquer. Pour ce faire, il faut réfléchir et vite.
kissimousman@yahoo.fr
La Tribune N°355 du 26/06/07
source : La Tribune (Mauritanie)
Oui, alors c’est trop beau pour ne pas ressembler à une espèce d’utopie. Pourquoi ? Parce qu’il y a longtemps que les autorités auraient dû avoir mis en branle des mécanismes allant dans le sens d’un traitement rapide et sûr de la question.
Or, passé le discours de politique générale du PM à l’assemblée, il a fallu attendre la veille de la journée internationale des réfugiés pour qu’officiellement, promesse soit faite que le HCR sera sollicité. On ne sait pas quand et comment. Une date aurait été bon signe. Mais on reste encore dans le vague espoir… Suffisant pour emballer certains.
En plus du côté de la nouvelle classe opposante, les gens ne foncent pas assez dans ce dossier. Au contraire, les sorties se font sur des questions assez secondaires ces derniers temps. Quand par exemple, les gens ont soif et quand les prix montent, etc., l’on s’évertue à demander des comptes au pouvoir sur une histoire de prisons américaines en Mauritanie.
A chaque fois qu’un sujet divertissant est à l’horizon, c’est l’occasion d’oublier les questions de l’heure. La vérité est que la nouvelle majorité présidentielle a tout pris. Du moins une partie de cette majorité a-t-elle emporté avec elle, en claquant la porte de l’opposition, les questions qui étaient la raison d’être de tous ceux qui s’étaient posés en farouches adversaires du système déchu de Taya.
Maintenant que c’est le pouvoir lui-même qui décide de parler de l’esclavage, du passif humanitaire, de permettre que la justice traite ‘avec indépendance’ le problème des ‘islamistes’, que reste-t-il dans la besace d’une opposition qui, faut-il le rappeler, a été défaite à l’avènement d’une ‘nouvelle ère’ ? Est-elle suffisamment armée, par exemple, pour imposer une véritable réflexion et un sérieux traitement définitif en ce qui concerne le dysfonctionnement d’un système éducatif mauritanien plongé dans les ténèbres depuis au moins trente ans ?
Cette année, on a vu un baccalauréat sous haute surveillance et avec des punitions sévères. C’est insuffisant pour faire bien et sérieux. Il faut éduquer. Pour ce faire, il faut réfléchir et vite.
kissimousman@yahoo.fr
La Tribune N°355 du 26/06/07
source : La Tribune (Mauritanie)