Le président ivoirien Alassane Ouattara, le 14 novembre 2012 à Abidjan AFP
Le président ivoirien Alassane Ouattara a créé la surprise mercredi en prononçant la dissolution de son gouvernement, chargé de relever le pays après la crise politico-militaire meurtrière de 2010-2011, à la suite d'une crise inédite dans sa majorité parlementaire.
Les membres du cabinet dirigé par le Premier ministre Jeannot Kouadio Ahoussou, formé en mars, ont appris la nouvelle en conseil des ministres. "On n'a pas vu le coup venir", a confié à l'AFP un conseiller ministériel.
Le secrétaire général de la présidence, Amadou Gon Coulibaly, a ensuite expliqué devant la presse que cette dissolution faisait suite à des dissensions au sein de la majorité, qui réunit principalement le Rassemblement des républicains (RDR) de M. Ouattara et le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) de l'ancien président Henri Konan Bédié.
Durant l'examen d'un projet de loi sur le mariage, mardi en commission à l'Assemblée nationale, le groupe parlementaire PDCI et celui d'un petit parti allié, l'UDPCI, ont voté contre le texte du gouvernement.
"Cela pose donc un problème au niveau de la solidarité à l'intérieur de l'alliance et du soutien de l'alliance" au gouvernement, a souligné M. Coulibaly.
Le projet de loi en question instaure une mini-révolution: dans une société ivoirienne encore plutôt traditionnelle, il place sur un pied d'égalité l'homme et la femme au sein du couple. "Les femmes autorisées à porter la culotte", titrait mercredi le quotidien Nord-Sud, proche du pouvoir.
Le nouveau gouvernement ne devrait pas être annoncé avant "la semaine prochaine", a-t-on appris auprès de l'entourage de M. Ouattara.
"Union nationale"?
Contrairement à des rumeurs insistantes ces derniers jours, il n'est pas question pour l'heure d'y faire entrer des personnalités du camp de l'ex-président Laurent Gbagbo, a ajouté la même source, alors que certains ont évoqué l'option d'un gouvernement d'"union nationale" pour apaiser le climat dans le pays.
Le chef de l'Etat part jeudi en visite officielle au Vatican et doit, une fois rentré ce week-end à Abidjan, ouvrir des discussions avec les responsables des partis de la coalition au pouvoir.
Des élections régionales et municipales sont prévues le 24 février 2013.
Formé le 13 mars, le précédent gouvernement était dirigé par Jeannot Kouadio Ahoussou en vertu d'un accord avec le PDCI attribuant le poste de Premier ministre à un membre de ce parti.
Dans cette équipe, le président Ouattara s'était attribué le ministère de la Défense pour marquer sa volonté de mener à bien le chantier de la réforme de l'armée, tâche urgente et délicate depuis la fin de la crise.
Mais la situation politique et sécuritaire reste très fragile, des violations des droits de l'Homme imputées aux forces armées sont régulièrement dénoncées et la réconciliation patine.
Une vague d'attaques armées contre les forces de sécurité et des sites sensibles a fait monter en août la tension comme jamais depuis depuis 2011. D'autres attaques sporadiques ont eu lieu en septembre et octobre, avant une accalmie depuis environ un mois.
Ces attaques ont été attribuées par le pouvoir à des partisans de Laurent Gbagbo, ce que les tenants du régime déchu récusent, et suivies d'arrestations de figures du camp Gbagbo.
Cependant, le pouvoir a su engager une relance de l'économie en Côte d'Ivoire, première puissance économique d'Afrique de l'Ouest francophone et premier producteur mondial de cacao. Mais les milieux d'affaires et diplomatiques critiquent en privé la persistance de la corruption et de la mauvaise gouvernance dans certains cercles du pouvoir.
Née du refus de l'ex-président Gbagbo de reconnaître sa défaite à l'élection de novembre 2010, la crise de décembre 2010-avril 2011 a fait quelque 3.000 morts.
Source: AFP
Les membres du cabinet dirigé par le Premier ministre Jeannot Kouadio Ahoussou, formé en mars, ont appris la nouvelle en conseil des ministres. "On n'a pas vu le coup venir", a confié à l'AFP un conseiller ministériel.
Le secrétaire général de la présidence, Amadou Gon Coulibaly, a ensuite expliqué devant la presse que cette dissolution faisait suite à des dissensions au sein de la majorité, qui réunit principalement le Rassemblement des républicains (RDR) de M. Ouattara et le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) de l'ancien président Henri Konan Bédié.
Durant l'examen d'un projet de loi sur le mariage, mardi en commission à l'Assemblée nationale, le groupe parlementaire PDCI et celui d'un petit parti allié, l'UDPCI, ont voté contre le texte du gouvernement.
"Cela pose donc un problème au niveau de la solidarité à l'intérieur de l'alliance et du soutien de l'alliance" au gouvernement, a souligné M. Coulibaly.
Le projet de loi en question instaure une mini-révolution: dans une société ivoirienne encore plutôt traditionnelle, il place sur un pied d'égalité l'homme et la femme au sein du couple. "Les femmes autorisées à porter la culotte", titrait mercredi le quotidien Nord-Sud, proche du pouvoir.
Le nouveau gouvernement ne devrait pas être annoncé avant "la semaine prochaine", a-t-on appris auprès de l'entourage de M. Ouattara.
"Union nationale"?
Contrairement à des rumeurs insistantes ces derniers jours, il n'est pas question pour l'heure d'y faire entrer des personnalités du camp de l'ex-président Laurent Gbagbo, a ajouté la même source, alors que certains ont évoqué l'option d'un gouvernement d'"union nationale" pour apaiser le climat dans le pays.
Le chef de l'Etat part jeudi en visite officielle au Vatican et doit, une fois rentré ce week-end à Abidjan, ouvrir des discussions avec les responsables des partis de la coalition au pouvoir.
Des élections régionales et municipales sont prévues le 24 février 2013.
Formé le 13 mars, le précédent gouvernement était dirigé par Jeannot Kouadio Ahoussou en vertu d'un accord avec le PDCI attribuant le poste de Premier ministre à un membre de ce parti.
Dans cette équipe, le président Ouattara s'était attribué le ministère de la Défense pour marquer sa volonté de mener à bien le chantier de la réforme de l'armée, tâche urgente et délicate depuis la fin de la crise.
Mais la situation politique et sécuritaire reste très fragile, des violations des droits de l'Homme imputées aux forces armées sont régulièrement dénoncées et la réconciliation patine.
Une vague d'attaques armées contre les forces de sécurité et des sites sensibles a fait monter en août la tension comme jamais depuis depuis 2011. D'autres attaques sporadiques ont eu lieu en septembre et octobre, avant une accalmie depuis environ un mois.
Ces attaques ont été attribuées par le pouvoir à des partisans de Laurent Gbagbo, ce que les tenants du régime déchu récusent, et suivies d'arrestations de figures du camp Gbagbo.
Cependant, le pouvoir a su engager une relance de l'économie en Côte d'Ivoire, première puissance économique d'Afrique de l'Ouest francophone et premier producteur mondial de cacao. Mais les milieux d'affaires et diplomatiques critiquent en privé la persistance de la corruption et de la mauvaise gouvernance dans certains cercles du pouvoir.
Née du refus de l'ex-président Gbagbo de reconnaître sa défaite à l'élection de novembre 2010, la crise de décembre 2010-avril 2011 a fait quelque 3.000 morts.
Source: AFP