Conscience et Résistance, à l’issue de son Assemblée Générale tenue à Nouakchott, du 2 au 4 novembre 2007, adopte, en séance plénière, la délibération qui suit :
Sur la forme
L’organisation renonce définitivement à la clandestinité ; sous réserve de ses Statuts et de sa Charte révisés, elle s’inscrit, dorénavant, dans le cadre du droit en vigueur sur le territoire de la République Islamique de Mauritanie. Elle se constitue en association à caractère politique dont l’autonomie et l’indépendance impliquent la non appartenance structurelle à l’opposition et au pouvoir du moment.
Elle adopte l’une ou l’autre des postures selon les impératifs de la conjoncture. Elle mène des investigations, formule des propositions, exerce une veille permanente en matière de gestion publique et d’application de la loi. Elle interpelle les acteurs sociaux sur les enjeux de protection du citoyen, du consommateur et du patrimoine écologique. CR ne poursuit pas encore la conquête du pouvoir et s’installer, durant les trois années à venir, dans un rôle de pédagogie ; l’audace, l’innovation et l’émancipation de tout ou tabou ou censure ponctuent son discours, ses alliances et actes.
CR reconnaît à ses adhérents – ressortissants de tout pays – la faculté d’animer d’autres organisations dont les buts ne contrediraient pas le Manifeste des Justes.
Sur le fond
L’Organisation reconduit ses objectifs tels qu’énoncés dans sa charte, réaffirme l’éclectisme et la vocation à incarner, au-dessous de toute valeur, l’alternative de la modernité, de la tolérance et du bien-être temporel de l’individu. Elle lutte d’abord contre l’impunité, le fanatisme et prévient le crime officiel. Elle regagne son identité et ses modes d’action initiaux, lorsque la force brute suspend les institutions et s’attaque aux droits universels de la personne.
Sur l’instant
A l’expiration de son moratoire de 6 mois, CR :
1- Le contexte :
Loue la sincérité de l’Exécutif mauritanien dans la quête et les premières décisions visant à réaliser l’unité nationale, criminaliser l’esclavage, la réparation des abus racistes et dissuader leur récidive. Elle s’en félicite et renouvelle son concours multiforme à la perspective de rétablir la cohésion sur un fondement de vérité et d’équité.
Se réjouit de la disponibilité, de la proximité et de la modestie que le Président de la République et certains de ses proches collaborateurs consentent au règlement du passif humanitaire, ainsi que le rapatriement des réfugiés et la levée graduelle des tabous autour des entraves à la communauté de destin.
Authentifie les progrès remarquables dans l’approvisionnement des libertés publiques, notamment d’expression, de presse et d’association d’où la clôture du cycle de la peur et de la sujétion dans le rapport des gens à l’autorité légale.
S’interroge sur l’existence d’un contrat du silence et de l’amnistie entre le pouvoir légitime et les auteurs de la transition militaire, en vue de faire supporter, aux mauritaniens, la rançon de plus en plus élevée, du passage à la démocratie.
Constate, avec récurrence l’échec retentissant de la réforme dans le domaine du recrutement aux échelons divers de l’Etat, toujours entre les mains d’un personnel dont l’incompétence, la vénalité et le passé d’agents de la dictature exclut la lutte efficace contre la corruption, voire illustre la prime à l’immoralité en politique, ce malgré les efforts de l’Inspection Générale de l’Etat. L’architecture et les ressorts de la domination demeurent inchangés ; la permutation relative de ses auteurs, depuis l’éviction du Colonel Ould Sid’Ahmed Taya, le 3 août 2005, n’entraîne d’amélioration crédible dans le quotidien de la multitude.
Dénonce la détérioration du niveau de vie, surtout matériel, de toutes les catégories de la population ; l’impatience contrariée au changement entretient le désarroi et le scepticisme ; le désespoir conséquent produit la tentation du retour en arrière, quand le clientélisme et le détournement des ressources de la collectivité entretenaient l’économie de la redistribution illicite.
2- Les recommandations
Demande au Président de la République, avant que le laxisme, l’impunité et la ruine des infrastructures, n’atteignent un point de non retour, de remanier, en urgence, le gouvernement et les plus hautes fonctions de l’Etat, pour assainir les modes de dévolution des charges, selon les critères de la compétence et de l’intégrité.
Engage l’autorité légitime à nettoyer l’appareil de sécurité et les forces armées, afin de les soustraire, de manière drastique, à l’influence des tortionnaires et des trafiquants de drogues. La mesure ne saurait être annulée ni même atténuée par un éventuel pardon des victimes.
Exhorte le gouvernement de la Mauritanie à faire restituer aux populations autochtones du Sud, les maisons, parcelles de lotissement et terres de culture dont elles ont été dépossédées depuis 1989 ; réinstaller les rapatriés sur les sites de leur résidence initiale et préserver, du fait accompli, l’ensemble des victimes de la discrimination.
Attire l’attention du gouvernement sur la nécessité de rétablir la mission et les moyens de l’Institut des Langues Nationales et encourage leur enseignement, dans un esprit de concorde par le renforcement du lien entre les générations ascendantes.
Invite les acteurs de l’intérêt général en Mauritanie, à participer, pleinement, aux journées de dialogue sur la réconciliation afin de mieux énoncer les remèdes et tourner, enfin, la page du ressentiment, de la frustration et de la méfiance.
Engage le législateur à abolir la peine de mort et lever l’interdiction de la double nationalité.
Rappelle, la nécessité d’appliquer l’adéquation intime entre pluralisme démocratique et libéralisation de l’audiovisuel.
Rejette la privatisation injustifiée de la Société Nationale Industrielle et Minière.
Met en garde contre la tentation d’exclure, des fonctions non politiques, les cadres de l’opposition.
L’Assemblée Générale,
Nouakchott, le 4 novembre 2007
Sur la forme
L’organisation renonce définitivement à la clandestinité ; sous réserve de ses Statuts et de sa Charte révisés, elle s’inscrit, dorénavant, dans le cadre du droit en vigueur sur le territoire de la République Islamique de Mauritanie. Elle se constitue en association à caractère politique dont l’autonomie et l’indépendance impliquent la non appartenance structurelle à l’opposition et au pouvoir du moment.
Elle adopte l’une ou l’autre des postures selon les impératifs de la conjoncture. Elle mène des investigations, formule des propositions, exerce une veille permanente en matière de gestion publique et d’application de la loi. Elle interpelle les acteurs sociaux sur les enjeux de protection du citoyen, du consommateur et du patrimoine écologique. CR ne poursuit pas encore la conquête du pouvoir et s’installer, durant les trois années à venir, dans un rôle de pédagogie ; l’audace, l’innovation et l’émancipation de tout ou tabou ou censure ponctuent son discours, ses alliances et actes.
CR reconnaît à ses adhérents – ressortissants de tout pays – la faculté d’animer d’autres organisations dont les buts ne contrediraient pas le Manifeste des Justes.
Sur le fond
L’Organisation reconduit ses objectifs tels qu’énoncés dans sa charte, réaffirme l’éclectisme et la vocation à incarner, au-dessous de toute valeur, l’alternative de la modernité, de la tolérance et du bien-être temporel de l’individu. Elle lutte d’abord contre l’impunité, le fanatisme et prévient le crime officiel. Elle regagne son identité et ses modes d’action initiaux, lorsque la force brute suspend les institutions et s’attaque aux droits universels de la personne.
Sur l’instant
A l’expiration de son moratoire de 6 mois, CR :
1- Le contexte :
Loue la sincérité de l’Exécutif mauritanien dans la quête et les premières décisions visant à réaliser l’unité nationale, criminaliser l’esclavage, la réparation des abus racistes et dissuader leur récidive. Elle s’en félicite et renouvelle son concours multiforme à la perspective de rétablir la cohésion sur un fondement de vérité et d’équité.
Se réjouit de la disponibilité, de la proximité et de la modestie que le Président de la République et certains de ses proches collaborateurs consentent au règlement du passif humanitaire, ainsi que le rapatriement des réfugiés et la levée graduelle des tabous autour des entraves à la communauté de destin.
Authentifie les progrès remarquables dans l’approvisionnement des libertés publiques, notamment d’expression, de presse et d’association d’où la clôture du cycle de la peur et de la sujétion dans le rapport des gens à l’autorité légale.
S’interroge sur l’existence d’un contrat du silence et de l’amnistie entre le pouvoir légitime et les auteurs de la transition militaire, en vue de faire supporter, aux mauritaniens, la rançon de plus en plus élevée, du passage à la démocratie.
Constate, avec récurrence l’échec retentissant de la réforme dans le domaine du recrutement aux échelons divers de l’Etat, toujours entre les mains d’un personnel dont l’incompétence, la vénalité et le passé d’agents de la dictature exclut la lutte efficace contre la corruption, voire illustre la prime à l’immoralité en politique, ce malgré les efforts de l’Inspection Générale de l’Etat. L’architecture et les ressorts de la domination demeurent inchangés ; la permutation relative de ses auteurs, depuis l’éviction du Colonel Ould Sid’Ahmed Taya, le 3 août 2005, n’entraîne d’amélioration crédible dans le quotidien de la multitude.
Dénonce la détérioration du niveau de vie, surtout matériel, de toutes les catégories de la population ; l’impatience contrariée au changement entretient le désarroi et le scepticisme ; le désespoir conséquent produit la tentation du retour en arrière, quand le clientélisme et le détournement des ressources de la collectivité entretenaient l’économie de la redistribution illicite.
2- Les recommandations
Demande au Président de la République, avant que le laxisme, l’impunité et la ruine des infrastructures, n’atteignent un point de non retour, de remanier, en urgence, le gouvernement et les plus hautes fonctions de l’Etat, pour assainir les modes de dévolution des charges, selon les critères de la compétence et de l’intégrité.
Engage l’autorité légitime à nettoyer l’appareil de sécurité et les forces armées, afin de les soustraire, de manière drastique, à l’influence des tortionnaires et des trafiquants de drogues. La mesure ne saurait être annulée ni même atténuée par un éventuel pardon des victimes.
Exhorte le gouvernement de la Mauritanie à faire restituer aux populations autochtones du Sud, les maisons, parcelles de lotissement et terres de culture dont elles ont été dépossédées depuis 1989 ; réinstaller les rapatriés sur les sites de leur résidence initiale et préserver, du fait accompli, l’ensemble des victimes de la discrimination.
Attire l’attention du gouvernement sur la nécessité de rétablir la mission et les moyens de l’Institut des Langues Nationales et encourage leur enseignement, dans un esprit de concorde par le renforcement du lien entre les générations ascendantes.
Invite les acteurs de l’intérêt général en Mauritanie, à participer, pleinement, aux journées de dialogue sur la réconciliation afin de mieux énoncer les remèdes et tourner, enfin, la page du ressentiment, de la frustration et de la méfiance.
Engage le législateur à abolir la peine de mort et lever l’interdiction de la double nationalité.
Rappelle, la nécessité d’appliquer l’adéquation intime entre pluralisme démocratique et libéralisation de l’audiovisuel.
Rejette la privatisation injustifiée de la Société Nationale Industrielle et Minière.
Met en garde contre la tentation d’exclure, des fonctions non politiques, les cadres de l’opposition.
L’Assemblée Générale,
Nouakchott, le 4 novembre 2007