La coalition formée par l’Alliance Populaire Progressiste (APP), El Wiam et Sawab, dénommée CAP, est aussi incompréhensiblement lisible que certaines alliances contre nature de leur adversaire politique, l’autre opposition dénommée la Coordination de l’opposition démocratique (COD). Ce qui pousse une partie de l’opinion, à se demander si la CAP n’est pas uniquement conçue pour prêter main forte à la majorité dans sa croisade contre la "vraie opposition ", auquel cas, elle ne serait qu’une opposition de circonstance, et partant, une simple apposition au pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz.
La lecture livrée par la scène politique nationale est d’une ambigüité telle que n’importe quel analyste politique étranger y perdrait facilement son latin, s’il n’est imprégné des réalités socioculturelles du pays. Il faudrait en effet tout un survol historique assez profond dans ce scabreux panier à crabes qu’est la donne politique en Mauritanie pour pouvoir expliquer cette situation machiavélique qui s’offre aujourd’hui avec l’existence de deux oppositions et de plusieurs majorités.
Si la dérive tendancielle d’un Boïdiel Ould Houmoid peut ne pas surprendre une partie de l’opinion qui connaît la trajectoire particulière de cet ancien syndicaliste devenu par la force de l’expérience un homme du système, donc voué à n’être que du côté du pouvoir, la satellisation d’un Messaoud Ould Boulkheïr peut cependant susciter la réflexion. Opposant traditionnel du temps de l’ancien président Ould Taya, le leader charismatique harratine aurait commencé à dévier de sa véritable trajectoire, à partir de l’élection présidentielle de 2007. Certains soutiennent que le leader, à la fin d’une carrière politique riche en rebondissements, aurait fini par faire contre mauvaise fortune bon cœur. Il aurait accepté de faire le jeu des militaires, dont la capacité à retourner les hommes politiques est légendaire. Une vie dorée et de lucres, des honneurs comme président de l’Assemblée Nationale, des pouvoirs étendus dans cette République où son influence n’est plus à démontrer, la possibilité de nommer des proches, contre l’abdication et le travail de sape pour démonter l’opposition dite radicale. Une sinécure qui serait devenue les vrais fondements de la Coalition pour une alternance pacifique destinée à pérenniser le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz. Sinon, comment expliquer le mariage que d’aucuns jugent de contre nature aujourd’hui d’un Messaoud Ould Boulkheïr et d’un Boïdiel Ould Houmeid, et entre ses deux leaders Harratines avec des idéologues baathistes dont le nationalisme débridé a toujours combattu la lutte de classes.
La preuve du rapprochement tacite entre la CAP et le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz, sous le label d’une " prétendue " lutte pour la légalité constitutionnelle, cacherait mal un combat sur deux fronts, que le système hérité des pouvoirs militaires depuis 1978 mène contre les forces progressistes. La CAP, qui prétend représenter une autre opposition, ne serait, en définitive, selon ses détracteurs, qu’une partie du puzzle destinée à émietter le camp des adversaires politiques et renforcer celui du régime. Dans toutes leurs tournées régionales, dans tous leurs discours et meetings, les adversaires de la CAP déclarent avoir rarement vu une "opposition" être aussi clémente et lénifiante envers le pouvoir, aussi virulente et acerbe contre une autre opposition, que le duo Messaoud Ould Boulkheïr et Boïdiel Ould Houmeïd vis-à-vis du régime de Mohamed Ould Abdel Aziz d’une part et de la Coordination de l’opposition démocratique (COD) d’autre part.
Cette technique du " diviser pour régner " qui aurait jusqu’ici réussi à Mohamed Ould Abdel Aziz, lequel est parvenu en effet à émietter l’opposition, des organisations de la société civiles hostiles comme IRA, et même des syndicats d’étudiants, bute sur une opposition qui a jusqu’ici pêché par déficit. C’est tout le système en effet, vieux de trente deux ans de combines et de manigances qui joue sa survie. En face, la réplique est encore mal pensée. L’opposition n’est pas encore parvenue à trouver cette formule historique qui extirperait la Mauritanie du système. Si la tête du serpent a été décapitée entre 2005 et 2007, il a vite retrouvé plusieurs autres têtes. Et la COD n’a pas encore trouvé l’épée miraculeuse, empêtrée dans ses propres contradictions et ses tergiversations.
Cheikh Aïdara
Source: authentic
La lecture livrée par la scène politique nationale est d’une ambigüité telle que n’importe quel analyste politique étranger y perdrait facilement son latin, s’il n’est imprégné des réalités socioculturelles du pays. Il faudrait en effet tout un survol historique assez profond dans ce scabreux panier à crabes qu’est la donne politique en Mauritanie pour pouvoir expliquer cette situation machiavélique qui s’offre aujourd’hui avec l’existence de deux oppositions et de plusieurs majorités.
Si la dérive tendancielle d’un Boïdiel Ould Houmoid peut ne pas surprendre une partie de l’opinion qui connaît la trajectoire particulière de cet ancien syndicaliste devenu par la force de l’expérience un homme du système, donc voué à n’être que du côté du pouvoir, la satellisation d’un Messaoud Ould Boulkheïr peut cependant susciter la réflexion. Opposant traditionnel du temps de l’ancien président Ould Taya, le leader charismatique harratine aurait commencé à dévier de sa véritable trajectoire, à partir de l’élection présidentielle de 2007. Certains soutiennent que le leader, à la fin d’une carrière politique riche en rebondissements, aurait fini par faire contre mauvaise fortune bon cœur. Il aurait accepté de faire le jeu des militaires, dont la capacité à retourner les hommes politiques est légendaire. Une vie dorée et de lucres, des honneurs comme président de l’Assemblée Nationale, des pouvoirs étendus dans cette République où son influence n’est plus à démontrer, la possibilité de nommer des proches, contre l’abdication et le travail de sape pour démonter l’opposition dite radicale. Une sinécure qui serait devenue les vrais fondements de la Coalition pour une alternance pacifique destinée à pérenniser le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz. Sinon, comment expliquer le mariage que d’aucuns jugent de contre nature aujourd’hui d’un Messaoud Ould Boulkheïr et d’un Boïdiel Ould Houmeid, et entre ses deux leaders Harratines avec des idéologues baathistes dont le nationalisme débridé a toujours combattu la lutte de classes.
La preuve du rapprochement tacite entre la CAP et le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz, sous le label d’une " prétendue " lutte pour la légalité constitutionnelle, cacherait mal un combat sur deux fronts, que le système hérité des pouvoirs militaires depuis 1978 mène contre les forces progressistes. La CAP, qui prétend représenter une autre opposition, ne serait, en définitive, selon ses détracteurs, qu’une partie du puzzle destinée à émietter le camp des adversaires politiques et renforcer celui du régime. Dans toutes leurs tournées régionales, dans tous leurs discours et meetings, les adversaires de la CAP déclarent avoir rarement vu une "opposition" être aussi clémente et lénifiante envers le pouvoir, aussi virulente et acerbe contre une autre opposition, que le duo Messaoud Ould Boulkheïr et Boïdiel Ould Houmeïd vis-à-vis du régime de Mohamed Ould Abdel Aziz d’une part et de la Coordination de l’opposition démocratique (COD) d’autre part.
Cette technique du " diviser pour régner " qui aurait jusqu’ici réussi à Mohamed Ould Abdel Aziz, lequel est parvenu en effet à émietter l’opposition, des organisations de la société civiles hostiles comme IRA, et même des syndicats d’étudiants, bute sur une opposition qui a jusqu’ici pêché par déficit. C’est tout le système en effet, vieux de trente deux ans de combines et de manigances qui joue sa survie. En face, la réplique est encore mal pensée. L’opposition n’est pas encore parvenue à trouver cette formule historique qui extirperait la Mauritanie du système. Si la tête du serpent a été décapitée entre 2005 et 2007, il a vite retrouvé plusieurs autres têtes. Et la COD n’a pas encore trouvé l’épée miraculeuse, empêtrée dans ses propres contradictions et ses tergiversations.
Cheikh Aïdara
Source: authentic