Les routes de l'émigration clandestine ouest-africaine vers les Canaries (Espagne) sont de plus en plus longues et risquées et la récente accélération des départs conduit à une répétition des drames, dont le dernier a fait au moins 45 morts au large du Maroc.
"Nous luttons contre les départs mais il y a un véritable entêtement et un danger de plus en plus fort dû à la volonté des clandestins d'échapper aux contrôles", affirme le porte-parole de la police sénégalaise, le colonel Alioune Ndiaye.
Un groupe de jeunes migrants interceptés en mer, le 27 août 2007 à Los Cristianos, sur l'île de Tenerife (Espagne)
"Ils sont forcés de gagner le large et la haute mer, où les risques sont doublés", explique-t-il.
"C'est beaucoup plus long. Mais personne ne peut les intercepter une fois arrivés dans les eaux internationales", poursuit le responsable régional adjoint de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Dakar Laurent de Boeck.
Depuis plus d'un an, les principaux points de départ de clandestins se sont déplacés vers le sud, glissant du Maroc à la Mauritanie et, au Sénégal, de la capitale Dakar à la Gambie et la Casamance.
"On constate de plus en plus de tentatives d'acheter des gros bateaux et de déplacer les départs des points habituels pour empêcher la détection", confirme Antonio Mazzitelli, représentant de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) pour l'Afrique de l'ouest.
Parallèlement à ces déplacements, une accélération de départs de clandestins a été constatée ces dernières semaines après plusieurs mois d'accalmie, notamment due à la surveillance accrue de l'agence européenne de contrôle des côtes ouest-africaines Frontex.
Mardi, les autorités mauritaniennes ont annoncé la mort de 45 Ouest-Africains de faim, de soif et de froid lors d'une traversée entamée le 16 octobre en Casamance et qui s'est prolongée après une avarie technique au large des côtes marocaines.
Leur capitaine est mort accidentellement et, faute de moteur, l'embarcation a dérivé jusqu'au nord de la Mauritanie, où elle a échoué avec 96 survivants à son bord, épuisés par plus de trois semaines de mer.
Selon Nelly Robin, chargée de recherche à l'Institut de recherche pour le développement (IRD), les pirogues au départ du Sénégal partent habituellement avec le nécessaire (eau, nourriture, essence) pour "tenir au maximum pendant 14 jours".
Cette recrudescence des départs, notamment due à des conditions météo plus clémentes, est également attribuée par M. Mazzitelli à la multiplication des réseaux de trafiquants attirés par l'appât du gain.
"On voit de plus en plus de véritables réseaux qui se développent en dépit des risques auxquels ils exposent les voyageurs", explique-t-il.
Mme Robin confirme que des témoignages font état du développement de réseaux de trafiquants, notamment en Mauritanie, mais indique que les départs sont aussi le fait d'initiatives collectives, en particulier dans le milieu de la pêche au Sénégal.
"Il y a deux catégories de départs: ceux qui sont organisés depuis la Mauritanie, qui relèvent d'une stratégie de trafic, et ceux qui sont organisés par les milieux de pêche, principalement au Sénégal", explique-t-elle.
Selon Mme Robin, les départs de Mauritanie à bord de "petites pirogues organisés par des personnes étrangères au milieu maritime" sont plus périlleuses qu'au Sénégal, où "les départs sont généralement organisés avec des grosses pirogues bien équipées et avec un meilleur savoir-faire maritime".
Ces embarcations ne sont toutefois pas à l'abri d'incidents, comme en témoigne le drame de ce début de semaine, qui fait partie des plus meurtriers officiellement répertoriés ces dernières années en Afrique de l'ouest.
Source: TV5
(M)
"Nous luttons contre les départs mais il y a un véritable entêtement et un danger de plus en plus fort dû à la volonté des clandestins d'échapper aux contrôles", affirme le porte-parole de la police sénégalaise, le colonel Alioune Ndiaye.
Un groupe de jeunes migrants interceptés en mer, le 27 août 2007 à Los Cristianos, sur l'île de Tenerife (Espagne)
"Ils sont forcés de gagner le large et la haute mer, où les risques sont doublés", explique-t-il.
"C'est beaucoup plus long. Mais personne ne peut les intercepter une fois arrivés dans les eaux internationales", poursuit le responsable régional adjoint de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Dakar Laurent de Boeck.
Depuis plus d'un an, les principaux points de départ de clandestins se sont déplacés vers le sud, glissant du Maroc à la Mauritanie et, au Sénégal, de la capitale Dakar à la Gambie et la Casamance.
"On constate de plus en plus de tentatives d'acheter des gros bateaux et de déplacer les départs des points habituels pour empêcher la détection", confirme Antonio Mazzitelli, représentant de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) pour l'Afrique de l'ouest.
Parallèlement à ces déplacements, une accélération de départs de clandestins a été constatée ces dernières semaines après plusieurs mois d'accalmie, notamment due à la surveillance accrue de l'agence européenne de contrôle des côtes ouest-africaines Frontex.
Mardi, les autorités mauritaniennes ont annoncé la mort de 45 Ouest-Africains de faim, de soif et de froid lors d'une traversée entamée le 16 octobre en Casamance et qui s'est prolongée après une avarie technique au large des côtes marocaines.
Leur capitaine est mort accidentellement et, faute de moteur, l'embarcation a dérivé jusqu'au nord de la Mauritanie, où elle a échoué avec 96 survivants à son bord, épuisés par plus de trois semaines de mer.
Selon Nelly Robin, chargée de recherche à l'Institut de recherche pour le développement (IRD), les pirogues au départ du Sénégal partent habituellement avec le nécessaire (eau, nourriture, essence) pour "tenir au maximum pendant 14 jours".
Cette recrudescence des départs, notamment due à des conditions météo plus clémentes, est également attribuée par M. Mazzitelli à la multiplication des réseaux de trafiquants attirés par l'appât du gain.
"On voit de plus en plus de véritables réseaux qui se développent en dépit des risques auxquels ils exposent les voyageurs", explique-t-il.
Mme Robin confirme que des témoignages font état du développement de réseaux de trafiquants, notamment en Mauritanie, mais indique que les départs sont aussi le fait d'initiatives collectives, en particulier dans le milieu de la pêche au Sénégal.
"Il y a deux catégories de départs: ceux qui sont organisés depuis la Mauritanie, qui relèvent d'une stratégie de trafic, et ceux qui sont organisés par les milieux de pêche, principalement au Sénégal", explique-t-elle.
Selon Mme Robin, les départs de Mauritanie à bord de "petites pirogues organisés par des personnes étrangères au milieu maritime" sont plus périlleuses qu'au Sénégal, où "les départs sont généralement organisés avec des grosses pirogues bien équipées et avec un meilleur savoir-faire maritime".
Ces embarcations ne sont toutefois pas à l'abri d'incidents, comme en témoigne le drame de ce début de semaine, qui fait partie des plus meurtriers officiellement répertoriés ces dernières années en Afrique de l'ouest.
Source: TV5
(M)